CA COULE DE SOURCE…
Cette expression est bien plus qu’une lapalissade, qui déclenche le rire, après tout si c’est un rire en cascade !
L’eau est la source de toute vie, et bien plus elle est jouvence, celui qui boit l’eau de cette fontaine mythique, s’y lave, s’y purifie cherche une forme d’immortalité, dans le sens, où rien ne meurt tout se transforme. L’eau comme le feu régénère. Les rites de l’initiation maçonnique font intervenir les quatre éléments, indispensables à vie de la chair, mais aussi de l’esprit.
L’eau libère, permet le passage d’un état à un autre par purification : « puisqu’il est libre et de bonnes mœurs, qu’il passe…et soit… »
L’eau de l’éternelle jeunesse descend du ciel chaque matin sur les pétales de rose, elle y revient le soir pour les purifier à nouveau. L’homme qui lave son corps le matin et le soir a souvent oublié cette gestuelle symbolique qui n’est pas qu’un acte d’hygiène corporelle.
Il y a quelque chose de sacré dans la rosée céleste, Henri-Dominique Lacordaire a écrit : « De l’hysope au cèdre, de la rosée du matin, à l’étoile du soir, la nature entière est un reflet de la puissance, de la bonté, de la beauté divines. »
Les eaux qui recouvrent notre terre sont fons et origofontaine, Dieu des sources et origine à la fois.
L’eau est ambivalente à la fois immersion et émersion, dissolution, destruction des formes, associée au feu et à la terre elle permet aussi la régénération, une nouvelle naissance, une nouvelle sortie de l’arche, un véritable acte cosmologique.
L’eau qui coule sur nous et en nous est une véritable hiérophanie, comme l’entendait Mircea Eliade, une manifestation du sacré, l’eau transcende alors la vie.
L’eau est porteuse de mort et de vie, de renaissance symboliquement, quand il nous arrive d’avoir la tête sous l’eau, nous savons que nous sortirons la tête de l’eaupour revenir à la vie harmonieuse, c’est la force de l’espérance, le cycle du temps. Nous savons que ce qui est en haut est descendu vers ce qui est en bas, sur la surface des eaux, pour donner la vie, pour opérer la fécondation.
Si le vieil homme meurt par immersion, il renaîtra en homme neuf, la tête hors de l’eau, ça coule de source..
JF.
C’est un enfant qui trouvera
Les mots qui vont sauver le monde
Regardez-les faire leur ronde
Avec l’air de n’être pas là
Il arrive à l’hôtel de ville
Il faudra bien le recevoir
Il n’est pas venu pour vous voir
Ni pour jouer l’enfant docile
Un enfant qui cherchait ses mots
Entre vie et voyage
A trouvé dans le mot nuage
Le secret de la neige et de l’eau
S’il ne s’est pas montré plus tôt
C’est qu’il est pris par sa ruelle
Sa parole sera cruelle
À démêler le vrai du faux
Ne préparez pas de tartines
Il n’est pas venu pour nocer
Il est là pour vous dénoncer
Ne préparez pas de comptines
Un enfant qui cherchait ses mots
Entre vie et voyage
A trouvé dans le mot nuage
Le secret de la neige et de l’eau
Peut-être est-il déjà venu
Pour déceler vos négligences
Sous son oeil brûlant d’exigence
Vous vous retrouverez tout nus
Casseurs de lacs, tueurs de fleuves
Il vous connaît, préparez-vous
À boire de votre mazout
Quand les rivières seront veuves
Un enfant qui cherchait ses mots
Entre vie et voyage
A trouvé dans le mot nuage
Le secret de la neige et de l’eau
Ne cherchez pas le sauf-conduit
Ne cherchez pas l’échappatoire
C’est de votre eau qu’il faudra boire
Quand vous aurez détruit le puits
Il descendra jusqu’en votre âme
Vous aider à vous démasquer
Il ne faut pas vous offusquer
Quand il vous dira: Je suis femme
Cet enfant qui cherchait ses mots
Entre vie et voyage
A trouvé dans le mot nuage
Le secret de la neige et de l’eau
Cet enfant qui cherchait de l’eau
Entre ville et village
Puisera dans votre visage
Une perle, une rose, un oiseau
Gilles Vigneault musique de Gaston Rochon.