DES SYMBOLES
L’esprit humain réagit-il de la même manière quelque soit le lieu ou le temps en face de phénomènes naturels ? Dans cette hypothèse nos réactions ne feraient appel qu’à nos sens, un peu comme des animaux dressés, réagissant de la même manière quand ils sont confrontés à la même situation. Encore faut-il, qu’il y est, dressage, pour nous une identité culturelle, des us, des coutumes.
Mircea Eliade a élevé si j’ose dire cette pensée. Il a écrit « le comportement magico-religieux de l’humanité archaïque révèle une prise de conscience existentielle de l’homme à l’égard du cosmos et de soi-même. »
Dans cette perspective d’élévation de l’esprit par la pratique du symbolisme, on observe que les symboles contiennent et expriment en eux les contraires et les unifient, réalisent une forme de synthèse, débouchant sur une harmonie. Ils révèlent une réalité totale. Le blanc est indissociable du noir, la lumière naît des ténèbres.
Le franc-maçon marche sur le pavé mosaïque, à la recherche de l’équilibre du centre. Celui qui observe les tarots des imagiers du Moyen-âge et les interprètent, analysera les valences positives et négatives, pour effectuer sa synthèse divinatoire.
Il ne peut y avoir une séparation totale entre le matériel et le spirituel, entre la vie de la chair et celle de l’esprit. Le premier des devoirs du franc-maçon est de subvenir aux besoins élémentaires, quelle sorte de franc-maçon serait celui qui néglige, sa famille pour se livrer totalement à la spiritualité, cela n’aurait pas de sens même pour sa quête spirituelle, nous ne sommes que des hommes et c’est bien le message des plus humbles que nous devons retenir.
La pratique du symbolisme n’est pas le reniement du concret, des réalités immédiates. J’en reviens à l’image du camion et du fret. Le camion si j’ose dire doit être en bon état, pour être capable de transporter le plus précieux des frets, négliger l’enveloppe, c’est à coup sur, prendre le risque d’altérer la qualité du message qu’elle contient.
Les frères en loge apportent un soin particulier, à leur vêture, à leur gestuelle et à l’exécution la plus rigoureuse du rite, ils savent qu’ils sont dans un espace sacralisé apte à recevoir la lumière qui descend sur leurs travaux et sur eux-mêmes, c’est seulement dans cet état qu’ils recevront pleinement leur salaire, et, s’en retourneront, dans le monde content et satisfait.
Les symboles sont des portes ouvertes sur le monde spirituel, ils ne sont pas des portes fermées sur le monde réalités, ils sont des sas, qui nous mettent dans une position intermédiaire entre le monde matériel et spirituel, là se trouve la position de l’homme dans le cosmos, là est la vie vraie.
Et puis au commencement, il y a cette pierre brute, c’est porte d’entrée qu’il faut frapper par trois fois, pour débuter la taille, puis la polir, pour l’insérer à sa juste place dans l’œuvre collective.
JF.
"Il n'y a pas d'éclat de pierre insignifiant même s'il s'agit d'un grain de sable, il n'y a pas de geste inutile, même s'il semble inefficace. C'est la somme de ces grains de sable extraits de la matière brute, c'est de la persévérance du geste que prend forme l'ouvrage !
Autodidacte, j'ai commencé la sculpture à l'âge de vingt-huit ans, voilà dix-huit ans maintenant que, d'éclat de pierre en éclat de pierre, de grain de sable en grain de sable, j'avance sur le chemin de la vie comme une sculpture toujours inachevée, où peu à peu mon regard simplifie, épure, où je cherche avant tout à faire sentir une présence, à toucher à l'essentiel.
David Puech Plougrescant 22
Site: davidpuech.com
Email : davidlesculpteur22@gmail.com
Ses sculptures à la Vallée des Saints
Elibouban, Gonery, Gweltaz, Kler, Million, Paol, Treveur