L’HOMME ARCHAÏQUE, L’HOMME MODERNE
L’homme archaïque celui de « l’ancien monde » est-il mort, pour laisser la place à cet homme neuf celui du « nouveau monde ? »
C’est peut-être une affaire de foi, de croyance, il y a ceux qui croient au retour sur terre de la Jérusalem céleste, celle de Jean de Patmos, celle de l’Âge d’Or. Ils construisent des temples matériels suivant l’image des temples spirituels. Ainsi Jehovah montre à Moïse « la forme » du sanctuaire qu’il devra construire : « Vous construirez le tabernacle avec tous les ustensiles, exactement d’après le modèle que je vais te montrer. » « Regarde et fabrique tous ces objets d’après le modèle qui t’est montré sur la montagne. » Exode.
Les hommes voulant réaliser sur terre une cité de l’esprit, pour une société plus juste, réalisent aussi en eux un temple pour accueillir la bonté et la Sagesse, ils veulent par leur seule volonté faire régner l’ordre après le chaos. Ces hommes croient au temps cyclique, pensent que des ténèbres, jaillit la Lumière, ils vivent dans l’espérance d’un amour fraternel universel, sans limites.
Utopistes, hors du principe de réalité, de matérialité.
Ils pensent qu’en reconstruisant en eux ce temple spirituel, céleste, ils reviendront à la source, au jardin d’Eden, sous l’arbre de vie, ils édifient donc sur terre des temples à la vertu et creusent des cachots pour les vices, ils sacralisent leur espace naturel.
Les outils en main, ils accomplissent des rites de création, ils veulent naïvement peut-être que ce qui est en haut soit semblable à ce qui est en bas, organiser la rencontre entre le ciel et la terre, faire une nation unique, se placer au centre de celle-ci.
Les hommes voulant réaliser sur terre une cité de l’esprit, pour une société plus juste, réalisent aussi en eux un temple pour accueillir la bonté, la Sagesse, et l'amour
ils veulent par leur seule volonté faire régner l’ordre après le chaos. Ces hommes croient au temps cyclique, pensent que des ténèbres, jaillit la Lumière, ils vivent dans l’espérance d’un amour fraternel universel, sans limites.
Utopistes, hors du principe de réalité, de matérialité.
Ils pensent qu’en reconstruisant en eux ce temple spirituel, céleste, ils reviendront à la source, au jardin d’Eden, sous l’arbre de vie, ils édifient donc sur terre des temples à la vertu et creusent des cachots pour les vices, ils sacralisent leur espace naturel.
Les outils en main, ils accomplissent des rites de création, ils veulent naïvement peut-être que ce qui est en haut soit semblable à ce qui est en bas, organiser la rencontre entre le ciel et la terre, faire une nation unique, se placer au centre de celle-ci.
Tout cela procède d’un « commencement » ils veulent êtres initiés à ce mystère de la vie, pour connaître les réponses qui suis-je, d’où je viens. Cette attraction vers le centre donne un sens à leur vie, ils se placeront naturellement entre la rigueur matérielle de l’Équerre et l’ouverture spirituelle du compas.
Las le temps dégrade les meilleures constructions, il faut sans cesse reconstruire ces temples matériels, jusqu’à la construction inaltérable, infinie du temple de l’esprit, cimenté par l’amour.
Il faut beaucoup de persévérance, de foi, pour réaliser ce temple, le transmettre, il faut se référer aux archétypes aux anciens mystères.
L’homme archaïque est donc persuadé qu’il ne réalisera pas seul cet ouvrage, il mettra simplement son humble pierre dans ce temple universel, il refuse le temps linéaire, il aspire au retour à l’origine, son origine.
L’homme moderne, celui du nouveau monde, du siècle des lumières, prétend sortir de l’obscurantisme, mettre de côté les traditions, s’affranchir des croyances, des souffrances, la faute originelle pour lui n’a aucun sens, il se veut maître du temps, de l’espace, de sa vie, de la vie. Il n’hésite pas à asservir la nature, à détruire son espace, sur l’autel de ses désirs. Il croit en une régénération unique, la théorie des cycles n’existe pas pour lui, ou elle n’a pas d’importance. L’homme moderne veut créer l’histoire, il n’y a par pour lui de hasard, persuadé que pour exister, pour être il doit renoncer aux traditions pour être.
Il y a, je pense des dangers dans ces deux postures, l’homme archaïque, qui refuse le temps linéaire, comme refus du présent qui ne serait que la répétition du passé, vit dans le passé et veut le faire revivre, il refuse toute nouveauté, qu’il considère comme une répétition du passé.
L’homme moderne du nouveau monde, s’il n’y prend garde peut revêtir un habit d’arrogance et de mépris, ignorant que lumières du passé, sont guides quand l’avenir devient obscur, sa vanité l’isole des autres, il se persuade que seul il peut changer le monde. En méprisant ses semblables il se méprise lui-même.
La Vérité si elle existe, est sans doute dans la mesure, au centre là où règne l’harmonie, la paix, l’amour de l’un pour l’autre.
JF.
A lire : Le Mythe de l’Éternel Retour de Mircea Eliade aux Éditions Folio Essais Gallimard.