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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
SE DONNER LE MOT

    SE DONNER LE MOT..

 

Chacun sait qu’il vaut mieux se parler pour éviter les querelles inutiles, que les lumières du passé permettent d’affronter l’avenir. La franc-maçonnerie française est diverse, pourquoi pas, même si la quantité des obédiences n’est pas forcément un signe de qualité, tous les frères ont leur place dans l’initiation maçonnique, du moment qu’ils sont libres de bonnes mœurs, qu’ils ont de l’appétit pour le bien, et l’amour fraternel, qui pourrait leur refuser le gîte et le couvert.

 

Il est constant d’observer que dans les professions de foi des jeunes obédiences, elles justifient souvent leur création par une recherche d’authenticité en référence avec la tradition, ce qui pourrait faire croire que les vieilles dames de la franc-maçonnerie ne sont pas fidèles ou pour le moins prennent des libertés, c’est faire preuve de généralisation, même si certains investis de responsabilité voulant marquer leur passage subissent à la tentation de la manipulation des rituels sous couvert de mises à jour, sauf parfois qu’a force de mises à jour répétées, le cœur du logiciel de base est mis à mal. C’est un combat récurrent entre partisans de la tradition dans sa pureté et les modernes.

 

L’histoire démontre que la voie du milieu est sans doute celle de la raison et de l’harmonie, on ne parle plus de nos jours en « françois ».

 

L’essentiel est ailleurs, dans la recherche de la construction d’un homme qui ne serait pas qu’un animal savant, rationnel. Mais un homme préoccupé des choses de l’esprit et de son véritable être au-delà de son avoir immédiat. La méthode maçonnique, travaillant sur le symbolisme propose une voie à cet homme en recherche, elle a ses rites initiatiques, ses mots, qui se transmettent de génération en génération.

 

Plusieurs chercheurs, écrivains francs-maçons ou non se sont intéressé, à la transmission et à l’origine des mots de nos rituels maçonniques, mots qui sont encore révélés dans les loges. Je citerais : David Stevenson, Patrick Négrier, Charles-Bernard Jameux.

 

Leurs recherches ont porté sur les manuscrits des anciens devoirs, mais on pris, si j’ose un nouvel élan dans l’étude des textes de 1599 ayant trait à l’art de mémoire, en relation avec le second manuscrit de William Schaw, qualifié de second Statuts Schaw, les loges écossaises Kilwinning N°0 et Mary’s Chapel N°1 pour cette dernière créée par William Schaw ont mis au point le Rite du Mot de Maçon.

 

Dès l’origine en complément d’une gestuelle particulière, le rite avait deux mots de référents Bo’az et Jakin les noms des deux colonnes situées à l’entrée du temple de Salomon.

 

 

La lumière a donc commencé à grandir à la colonne Bo’az, pour se répartir dans le monde en parcourant le cercle des quatre points cardinaux, propageant les forces de l’esprit sur terre, jusqu’au zénith de la colonne Jakin, l’esprit ainsi répandu s’est établi et est demeuré à travers les siècles jusqu’à nous. Au faite des colonnes les grenades continuent d’éclater et de diffuser leurs graines rouges du sang de l’amour.

 

Ainsi dans nos loges l’on se donne toujours les mots de passage, les mots sacrés, l’art de la mémoire est bien vivant. J’oserais dire que ces mots présents dans tous les rites rendent la franc-maçonnerie universelle, chaque franc-maçon qui rend visite à ses frères où qu’ils soient est chez lui.

 

Les querelles de rite et d’obédience nous apparaissent dès lors comme dérisoires, désuètes, pas les mots qui conservent force et vigueur.

 

JF.

Patrick NÉGRIER

Patrick NÉGRIER

SE DONNER LE MOT

Patrick Négrier

Qu’est-ce qu’un homme au sens anthropologique ? C’est, comme le disait Aristote, un « animal rationnel ». Mais l’homme ne peut se résumer à cette définition : il est aussi un être sollicité par l’Esprit de vie et par l’Être qui le mettent en demeure d’utiliser sa raison, d’abord afin que ces concepts soient pleinement compris, puis de manière à définir en conséquence l’éthique qu’’ils proposent à son libre arbitre. Ainsi peut-on dire qu’un être humain ne devient pleinement homme que lorsqu’il appréhende les aspects métaphysiques et les implications éthiques de l’Esprit et de l’Être. La culture maçonnique contient en elle-même une symbolique, une méthode herméneutique et une épistémologie susceptibles d’aider l’être humain dans la compréhension de cette métaphysique et de cette éthique traditionnelles. Patrick Négrier s’intéresse dans cet ouvrage aux textes fondateurs de la Franc-maçonnerie écrits entre 1356 et 1751, qu’il analyse de façon érudite. Par ce biais, il aborde les rites qui ont déterminé cette période (Anciens Devoirs, Mot de maçon) et les Constitutions d’Anderson et de Désaguliers. Dune interprétation philosophique de la Bible à la quête dune religion naturelle pratique, sont ainsi explorés les différents aspects dune culture maçonnique porteuse d’un humanisme au sens plein.

Charles Bernard JAMEUX

Charles Bernard JAMEUX

SE DONNER LE MOT

Charles-Bernard Jameux

Dans cet ouvrage, Charles fameux part à la recherche des sources intellectuelles de la franc-maçonnerie spéculative en proposant une hypothèse que l'on peut résumer ainsi : ' l'art de la mémoire " comme origine de la méthode maçonnique. ., L'art de la mémoire est une méthode mnémotechnique, enseignée depuis l'Antiquité, qui consiste à mémoriser des lieux et des images pour permettre à un orateur prononçant un discours de se promener dans son imagination, le long des endroits ainsi mémorisés, et de cueillir au passage les images lui rappelant les articulations de son propos. A la Renaissance, cet outil fut utilisé par les hermétistes comme méthode (l'acquisition de la connaissance par l'utilisation d'images magiques ou talismaniques comme repères mnémoniques. L'art de la mémoire a contribué à la transformation de la maçonnerie opérative en maçonnerie spéculative et donc à l'apparition des symboles maçonniques utiles à la construction du temple spirituel. Disparaissant donc progressivement en tant que tel, il se survécut sous une autre forme clans le contexte philosophique et historique de la dissociation en Occident entre pensée conceptuelle et pensée analogique ( Discours de la .Méthode, 1637) Cette recherche des sources intellectuelles de la maçonnerie spéculative met en lumière ce moment charnière qu'est le XIIe siècle pour l'histoire des représentations et pour l'histoire de la philosophie en Occident.

 

° L’auteur : 

 

Charles Bernard Jameux est né en 1943. Il a été l’élève de Jean Mitry et Léopold Schlosberg à l’Institut des Hautes Etudes Cinématographique. Il a accompli la totalité de son parcours professionnel au sein des organismes publics de la télévision (ORTF, SFP).

 

Il a participé aux activités du mouvement surréaliste de 1964 à 1969. Il est l’auteur notamment du premier livre en français sur F. W. Murnau.

 

Charles B. Jameux a été initié à la Grande Loge de France en 1977. Il a dirigé la revue de la GLDF, Points de Vue Initiatiques de 1989 à 2001.

 

Il est actuellement le directeur de la collection d’ouvrages maçonniques Pierres Vivantes aux éditions Dervy.

LIRE : Le bloc notes de Jean-Laurent Turbet

DAVID STEVENSON –Historien.

Lauteur étudie les véritables origines de la F.M., la contribution du Moyen-Âge, les maîtres des travaux du roi, les statuts du métier de maçon, linfluence de la renaissance, le rôle de larchitecture , les rituels didentification et dinitiation, les premières loges écossaises, etc.

 

Travail de la Loge Rudyard Kipling (extrait)

L’apport de David Stevenson

Il faut dire que depuis la parution, en 1983, des travaux du Professeur David Stevenson, travaux qui ont connu une large diffusion, on ne regarde plus l’Ecosse de la même manière. Car il se pourrait bien que la Franc-maçonnerie que nous connaissons aujourd’hui ait son berceau en Ecosse...

David Stevenson, professeur émérite à l’université de St Andew, chercheur reconnu, écossais et non-maçon s’est interessé à la maçonnerie comme il s’est intéressé en 1973 à l’histoire des «covenanters» (les presbytèriens écossais) ou en 2001 aux Beggar’s Benison (ces «sex clubs» écossais, ritualisés, véritables institutions du début XVIIIème siècle), c’est à dire en historien et non en maçon, ce qui donne un intérêt particulier ses recherches.

Il a surtout eu l’intérêt d’avoir exhumé une masse considérable de documents écossais de première importance s’étalant sur tout le XVIIème siècle et notamment les comptes-rendus de très nombreuses loges écossaises dont les premiers remontent à 1598 (Aitchison’s Haven). 
Il a aussi mis en exergue le rôle capital joué par William Schaw et ses statuts de 1598 et 1599 dans la formation d’une Maçonnerie qui commence à ressembler à celle que nous connaissons.

Interrogations…

La première question que l’on peut déjà d’ailleurs se poser ici étant: 
Comment est-il possible que ces documents essentiels, facilement accessibles puisque en possession des Loges ou de la Grande Loge d’Ecosse pour la plupart, n’aient jamais été réellement mis en lumière avant cela ? 
David Murray Lyon s’y était bien essayé en publiant en 1873 son «History of the Lodge of Edinburgh», somme documentaire impressionnante regroupant déjà une large part des éléments revisités par Stevenson. Mais comment expliquer le peu d’écho donné à ces textes ? (Aujourd’hui encore, j'ai eu bien du mal à m'en procurer un exemplaire). Bien sûr, les chercheurs maçonniques, des AQC notamment, citaient Murray Lyon et allaient même jusqu’à donner à l’Ecosse une «certaine» place dans l’histoire de la Maçonnerie. Des historiens de haut niveau comme Harry Carr, Robert Gould ou le Brigadier Jackson se sont aussi beaucoup intéressé à l‘Ecosse. Mais on a toujours la fâcheuse impression que pour ces historiens Anglais, valoriser le phénomène Ecossais revenait à minorer la prépondérance nécessairement indiscutable de l’Angleterre. Les maçons écossais, pour leur part, étant sans doute aussi responsables de ne pas avoir valorisé un patrimoine maçonnique aussi riche. Pour ne pas  «froisser» la toute-puissante GLUA ? 
Nos travaux

Alors bien sûr, nous allons, dans les prochains travaux , nous intéresser longuement à ce fameux «Siècle Ecossais» qui ne cessera de nous réserver des surprises.

Mais avant, afin de mieux comprendre ce qui a pu générer, au XVIIème siècle, ce mouvement écossais capital pour la Maçonnerie, nous avons voulu pousser la recherche encore plus loin, et remonter encore dans le temps, aux origines mêmes de la Maçonnerie écossaise.

Nous voici donc face à un sujet d’étude encore très peu traité par les historiens de la Maçonnerie. Il faut dire que nous entrons ici dans des périodes historiques ou les documents se raréfient et où il est sans doute plus difficile de s’aventurer. Pourtant, les sources sont plus nombreuses que ce que l’on pourrait croire. Nous sommes allés à leur recherche. Elles n’iront pas sans vous étonner...

En préalable, peut-être, je voudrais dire que nous n’avons ici l’intention de rien démontrer. Notre seul travail consistera, simplement, à soulever toutes les pierres que nous trouverons, à utiliser tous les éclairages possibles, sans tabou ni exclusive. Après cela, à chacun de se faire une opinion. 
Notre force est de n’être ni Anglais, ni Ecossais et de n’adhérer à aucune idéologie pré-établie. 

Enfin, rappelons le, il y a déjà près de 25 ans, le 13 Janvier 1981, deux ans avant la parution même des recherches de Stevenson, était présentée une communication dont le titre était «Nos prédécesseurs, les Maçons Ecossais des années 1660», le conférencier s’appelait Gérard Géfen.

Les second Statuts Schaw

28 Décembre 1599. William Schaw, Maistir of Wark, Wairden of ye Maisons. (Maître des Travaux, Surveillant des Maçons), signe de nouveaux statuts à l’usage des maçons écossais. Pourtant, il y a tout juste un an, jour pour jour, des « Statuts et ordonnances devant être observés par tous les Maîtres Maçons du royaume» avait déjà été édictés. Par lui-même, de plus. 
Que s’est-il donc passé pour qu’il ait fallu refaire de nouveaux statuts un an après ?
Il semble bien que ces nouveaux statuts aient été conçus pour répondre aux revendications d’une loge. Et il semble bien que cette loge voulait faire valoir sa préséance sur les autres et ses droits particuliers. Ceci en raison de sa très ancienne tradition et de l’antériorité qu’elle revendiquait. Cette loge s’appelait Kilwinning, elle existe toujours et porte le n° 0 sur le tableau des loges de la Grande Loge d’Ecosse.

- Nous laisserons le soin à notre Frère Gilbert Cédot de développer par la suite, le contenu de ces statuts Schaw et de leur influence pour le moins importante sur la Maçonnerie écossaise de l’époque. En effet, ces statuts Schaw étant incontournables pour la compréhension de ce «siècle écossais» que nous traiterons bientôt, nous avons demandé à notre Frère Gilbert de nous présenter ces statuts par parties, tout au long de cette année, de façon à ce qu’ils soient acquis pour tous lorsque nous entamerons cette période du XVIème siècle. -

Kilwinning et Edimbourg

En fin de compte la loge Kilwinning n’arrivera pas  à se faire reconnaître comme 1ère loge d’Ecosse et c’est Mary’s Chapel, la loge d’Edimbourg qui obtiendra cette première place. Mais, pour «imposer» à William Schaw de compléter ses Statuts de 1598, Kilwinning devait pourtant avoir une importance considérable et ancienneté certaine. 

Ces nouveaux statuts font d’ailleurs état à de très nombreuses reprises de la très grande ancienneté de Kilwinning et souligne même ses usages « de temps immémoriaux ». (Alors on sait qu’il faut se méfier, pour les avoir déjà rencontrés dans d’autres textes des « immemorial times », mais pourtant…)

Nous sommes en 1599. Et la question se pose : à quelle date pourraient donc bien remonter la création de Loges comme Kilwinning ou Edimbourg ?

La loge Kilwinning elle-même n’hésite pas aujourd’hui à faire remonter son existence à 1140, date de la construction de l’abbaye du même nom. Mais, bien sûr, aucun document n’a été conservé qui pourrait venir valider cette thèse.

En tous les cas, Kilwinning comme Edimbourg, reconnue 1ère loge d’Ecosse, devraient forcément avoir une antériorité conséquente sur une loge «ordinaire». Une loge «ordinaire» pour laquelle aucun statut n’a été modifié, comme par exemple Aitchison’s Haven….

Aitchison’s Haven

En fait, Aitchison’s Haven n’est pas une loge aussi «ordinaire» que cela, puisque c’est à elle que l’on doit les premiers comptes-rendus de loge jamais connus à ce jour. Ils sont datés du 9 janvier 1599, soit 12 jours seulement après la promulgation des premiers statuts Schaw. (Statuts Schaw qui justement demandaient aux loges de désormais tenir des comptes-rendus de toutes leurs tenues.) 

Nous ne connaissons pas non plus avec certitude la date de la création de la loge Aitchison’s Haven. 
Mais l’on sait comment la création d’un port à Prestongrange, baptisé Newhaven puis Acheson Haven (et aujourd’hui Morrison Haven) nécessitera la présence puis l’établissement de constructeurs pour faire face à cet important chantier. 
Il y a fort à penser que la loge s’y établit entre 1526 (date donnée par le Frère Wallace-James, P. M. de la loge Lodge St John Kilwinning, No. 57 lors d’une communication faite par la Grande Loge d’Ecosse), date de la première charte de Jacques V autorisant les moines de l’abbaye de Newbattle à construire un nouveau port, et 1541, date d’une 2ème charte de Jacques V donnant droit sur le nouveau port à un certain Alexander Atkinson (Acheson) (1) 

Pour réclamer, et obtenir de telles préséances Edimbourg et Kilwinning devaient donc forcément pouvoir légitiment prétendre à une création encore bien antérieure à celle d’ Aitchison’s Haven. Donc bien avant 1526 /1541. 

Mais quand alors ?

1491 ? Date de statuts de la ville d’Edimbourg, justement, où l’on peut lire que : les maçons de la ville «gett a recreatioun in the commoun luge»

1483 ? Date de minutes de la ville d’Aberdeen rapportant les dissensions entre six «masownys of the luge» 

1475 ? Date de l’ «incorporation of masons and wrights» à Edimbourg 

1425 ? Date d’un décret du Parlement demandant au métier de choisir parmi eux un «Dekyn or maister man» pour les représenter auprès du City Council. 

Avant encore ?

Nous reviendrons, bien sûr sur, tous ces documents et bien d’autres lors de nos prochains travaux. Mais nous voulions d’ores et déjà mettre en avant ces textes qui nous révèlent que la maçonnerie écossaise a effectivement commencé à se dessiner bien avant 1598/1599, bien avant les premiers témoignages écrits de la vie des loges et les statuts Schaw.

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