LA VERTU N’EST-PAS A LA MODE, ET POURTANT…
Les francs-maçons se sont fixé un chemin difficile ou pas ? « Fuir le vice et pratiquer la Vertu ! »Il faut être naïf ou aveugle, pour ne pas voir que cela est à contre-courant de notre société. Si l’on faisait un sondage, avec une question quelles sont vos aspirations, vos désirs ? Les réponses seraient sûrement, être en bonne santé, être riche, être célèbre, pourquoi pas gagner au loto, mais surement pas être vertueux.
La vertu semble bien austère dans une société matérialiste et hédoniste, où le lien social se défait avec la montée de l’individualisme, le message du plus humble de tous, aimez-vous les uns les autres, est presque désuet. Ce message du prophète de l’amour fraternel, ne passe plus, où passe moins, il est presque reçu comme une fake news.Ces paroles d’amour semblent perdues dans la nuit des temps.

Il est temps de les retrouver, pour reconstruire sur terre une cité semblable à celle de la Jérusalem céleste tant espérée, ou pour le moins une cité plus fraternelle, plus solidaire, indispensable prolongement à un état des lieux, connu de tous, sauf les aveugles bien entenducomme le chante le poète Sétois. Notre société est fracturée. Nous devons, comme nos dirigeants, réapprendre et appliquer cette autre maxime que nous enseigne la franc-maçonnerie : « Êtres ami du pauvre et du riche pourvu qu’ils soient vertueux. »Ne pas opposer les uns aux autres, mais que chacun fasse sa part pour que règne l’harmonie.

La franc-maçonnerie en général et le Rite Ecossais Ancien et Accepté en particulier, est une véritable éponge spirituelle qui a absorbé et retenu les idées fortes des différentes traditions, de la philosophie de Pythagore, du miracle grec des stoïciens, des platoniciens et de leur forme la plus élaborée le néoplatonisme de Plotin en particulier, en passant par l’ancienne et la nouvelle alliance, pour parfaire sa construction elle a été éclairée par le siècle des lumières dans sa forme spéculative dont la vigueur est parvenue jusqu’à nous et continue de vivre chaque jour dans les loges.

La franc-maçonnerie contribue à réduire la fracture sociale, en faisant parler entre eux, les femmes et les hommes de bonne volonté, elle reste un des seuls lieux ou règne l’écoute respectueuse de l’autre, sans renoncement a son soi, dans un esprit de bienveillance, cela est naturel pour tous les enfants de la lumière.
La porte est basse, le passage étroit, la pratique de la vertu exigeante, comme le travail sur soi, chaque porte passée, chaque degré monté, appelle à l’humilité, mais est aussi un pas de plus vers la spiritualité. La pratique infime de la vertu, à l’image du colibri, est porteuse de bienfait pour l’humanité.

Le travail sur soi, véritable ascèse spirituelle, n’est pas un moralisme exigu, mais une ouverture, un éveil, une ascension spirituelle, une source de joie.
L’assiduité et la pratique de son rite initiatique, sont le lien avec son maître intérieur, avec la nature qui nous entoure et les autres par la force de l’amour.
La pratique de la vertu est une véritable médecine de l’âme. La tradition chinoise fait un rapprochement entre les quatre plantes médicinales que sont : le bambou, l’orchidée, le prunus et le lotus. Cette tradition les baptise : « les quatre êtres du bien ou les quatre excellences. »
Le bambou vide en son centre évoque l’humilité, mais aussi l’élan vert de l’espérance, de la jouvence de l’éternelle jeunesse, dans ses feuilles chante le souffle du vent.
Le prunus avec la dureté de son bois symbolise la persévérance qui laisse éclore de belles fleurs.
Le lotus placé dans les loges sous le chapiteau des colonnes d’où émerge les grenades ouvertes, pousse au-dessus de la boue de l’étang, de l’eau stagnante s’élève une fleur magnifique, une fleur de la bienveillance.
Et c’est dans les vallées que la beauté de l’orchidée nous appelle à la pratique de l’amour fraternel.
Toutes ces vertus pratiquées avec soin et humilité incarnées dans la nature, sont des miroirs, où se reflète, les états supérieurs de l’être. Bonté, beauté, dépassent le devoir maçonnique, n’est que le levier de ces vertus, qui deviennent alors désirables comme une belle épousée.
JF.