Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, mais s'il meurt il donne beaucoup de fruits EV de Jean 12-24-26
RIEN NE MEURT
Rien ne meurt, tout est vivant. Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme selon la formule que Lavoisier emprunta au philosophe pré socratique Anaxagore. Lavoisier lui aussi philosophe mais surtout chimiste habile pour modifier à modifier la matière, révolutionnaire à sa manière, il n’échappa pas à la terreur et fût guillotiné. Si rien ne se perd donc tout est vivant.
Il y a une sorte de constance, de pérennité, d’immobilité de l’être. C’est cette impression bizarre de présence, qui flotte dans l’air quand nos mains se serrent en pensant aux absents, ceux qui reviendront, ceux qui sont absents momentanément, ils habitent toujours chez nous, en nous, auprès de nous, nous faisons qu’un avec eux pour toujours.
L’univers entier est en nous, et nous n’en représentons qu’une infime parcelle. Dans cette parcelle qui habite notre mémoire, il y a tous nos proches, partis avant nous, devant, pour le voyage dans le cosmos, il y a tous ces instants précieux de bonheur simples que nous avons aimés, que nous avons touchés, reçus, donnés, c’est la vie, notre vie. Rien n’est perdu. Nous avons donné la première lettre, puis reçu la seconde, fait le premier pas, puis le second, puis dans le troisième est né à nouveau le premier. C’est sans doute pour cela qu’il faut travailler, persévérer, car il n’y a pas limite, il y a une éternité, il y a le début et la fin c’est la même chose en somme.
Il y a ceux qui jettent tout, il y a ceux qui gardent une infinité de petites choses, des sourires, des yeux qui brillent, pour les autres c’est presque rien, pour eux c’est presque tout. La beauté ne meurt pas, elle est là pour peu qu’on lui soit fidèle, chaque jour elle nous étonne, comme le soleil qui se lève plus beau, comme la pâleur de lune qui illumine les ténèbres.
L’amitié, l’ami est toujours là, il n’y a pas d’absence pour l’ami, il est toujours en route vers nous, il est suspendu par un fil à notre cœur.
Et puis un jour, parfois, il y a le doute qui s’invite avec le mal destructeur de nos certitudes, quelle est l’utilité du mal ? Il reste quand même la possibilité du bien, ce mal passager du temps, qui se transforme, pour cela le monde a besoin d’espérance et de chevaliers, de chevaliers de l’esprit.
Jean-François.