DEVIENS QUI TU ES !
PART II.
Hier la philosophe Françoise Bonardel a fermé la porte, Aurélie Jean la scientifique l’ouvre sur le nouveau monde, le monde numérique. Elle se réfère à « la catégorisation » prônée par Aristote. En répondant aux questions de William Emmanuel, elle affirme face à la pluralité des nouvelles technologies :
« Nous devons tous scientifiques et non scientifiques prêter attention (…) nous devons garantir par nos développements et par nos usages qu’aucun mal n’est fait à personne. »
Réagir à la vitesse du temps, semble difficile, réfléchir aux impacts des évolutions techniques sur l’homme :
« (...) à notre position dans l’ordre du monde, à ce qu’est l’être humain, ce qu’est une émotion, ce qu’est travailler (…) »
Les progrès techniques vont forcément :
« (…) nous plonger dans des réflexions métaphysiques comme la définition même de l’humain. »
Ce que pense Aurélie Jean en tant que scientifique et chercheuse des limites de l’intelligence artificielle, des algorithmes, donne espoir en l’homme.
« (…) l’IA ne fera jamais par exemple ressentir des émotions. Une IA pourra simuler une émotion, mais ne maîtrisera jamais et cette différence est importante. »
La franc-maçonnerie qui apprend à se défier des apparences et à maîtriser ses passions, a donc son utilité même face aux technologies les plus avancées.
Aurélie Jean répond aussi aux questions sur le travail dans la société, la part grandissante des robots qui remplacent l’homme, elle répond aussi sur sa position éthique par rapport à ces robots.
« (…) beaucoup de scientifiques dont je fais partie, ont signé une chartre stipulant qu’ils ne travailleront jamais sur des armes autonomes. »
Elle reste néanmoins lucide, nous ne pourrons pas empêcher cette production de robots tueurs, qui détruiront les emplois d’abord et les hommes ensuite, il faut donc travailler à des contre projets.
Elle conclut cette interview par cette demande aux états :
« (…) écrire des textes de lois, à la fois sans vide technologique et visionnaire pour soutenir l’innovation tout en protégeant. »
Le défi est grand il faudra à nos hommes politiques, une vision qui dépasse les échéances électorales, du courage, de l’abnégation et de l’altruisme.
Puis vient dans ce Points de Vue Initiatiques une fiction sous forme d’un dialogue entre un franc-maçon et un transhumaniste, sur le thème de : l’amélioration de l’homme, confusion, voies parallèles ? Des propos chocs, pour réveiller les consciences.
« Le franc-maçon vit dans l’utopie, dans l’espérance de la perfectibilité de l’humain. Il aspire à la perfection, en étant convaincu de ne jamais l’atteindre. »
Le transhumaniste est un homme pressé, connecté, il s’est fait une religion :
« (…) il est temps, de considérer l’homme comme une espèce dominante qui doit prendre son destin en main. Pourquoi accepter les imperfections ? Un bébé sur trente est fabriqué aujourd’hui ! »
Je trouve la conclusion de ce dialogue par le franc-maçon très pessimiste, c’est sans doute l’observation de la dégradation de la nature qui l’amène à conclure par ces deux citations :
« Albert Einstein : Il est hélas devenu évident que notre technologie a dépassé notre humanité. »
« François Rabelais : Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »
Jean-Jacques Gabut avec son article sûr : « La contribution de la franc-maçonnerie à l’évolution de la société humaine », nous redonne espoir en l’homme. Il fait, un éloge de l’influence de la franc-maçonnerie sur la société par des rappels historiques, nous constatons sa contribution aux lois fondatrices du vivre ensemble. Malheureusement jusqu’à la confusion entre la République et la franc-maçonnerie.
Il nous rappelle les propos de Socrate dans le Timée :
« Tu ne changeras jamais la société si tu ne changes d’abord les hommes ! Après quoi, ceux-ci, à leur tour pourront changer la société. »
Cela reste d’une criante actualité, la profusion des lois votées par réaction à des événements particuliers, et conjointement la non -application des lois déjà votées, démontre que les lois ne font société que si elles sont acceptées et appliquées. C’est donc bien sûr l’homme que notre action doit se concentrer. C’est de lui, et par lui que viendra, le changement et l’amélioration de notre société. Il faut absolument sans concessions défendre les droits de l’homme, mais il est aussi temps de se préoccuper de ses devoirs, envers lui-même et ses semblables. Jean-Jacques Gabut nous remet en mémoire la déclaration des Devoirs de l’homme votée par la Convention le 23 Germinal de l’an III. Cette déclaration a certes besoin d’une mise à jour, mais dans nombre de ses articles les francs-maçons peuvent se reconnaître. (voir ci-dessous le texte)
Demain je terminerais cette recension du N°193 de Points Vue Initiatiques. Je vous encourage toujours à souscrire un abonnement.
Jean-François.
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DECLARATION DES DEVOIRS DE L’HOMME ET DU CITOYEN
Titre :
Votée par la Convention
dans sa séance du 23 germinal An III présidée par Boissy d’Anglas
Publiée au Moniteur National le 27 germinal An III
Déclaration des principes essentiels de l’ordre social, et de la République Art. 1er.
Le peuple souverain de France est la collection des citoyens de tous les départements, sans distinction d’état de profession ou de fortune. Aucune section ou fraction du peuple, aucun état ou profession, aucune société, assemblée ou attroupement, nombreux ou non, ne sont le peuple français : et quiconque dit le contraire est ou imbécile, ou imposteur ou brigand. Celui qui parle aux citoyens de leurs vertus sans les avertir de leurs erreurs, ou de leurs droits sans leur rappeler leurs devoirs, est ou un flatteur qui les trompe, ou un fripon qui les pille, ou un ambitieux qui cherche a les asservir. Le véritable ami du peuple est celui qui lui adresse courageusement des vérités dures ; c’est lui que le peuple doit chérir, honorer, et préférer dans les élections.
Art. II.
L’égalité des droits entre les citoyens est la base essentielle de la République. L’inégalité entre les talents et la médiocrité, entre l’industrie et l’incapacité, entre l’activité et la paresse, entre l’économie et la prodigalité, entre la sobriété et l’intempérance, entre la probité et la friponnerie, entre la vertu et le vice, est dans la république, plus encore que dans tout autre gouvernement, la loi essentielle de la nature et des mœurs.
Art. III.
La liberté d’agir, n’étant que le pouvoir de faire ce qui ne nuit pas a autrui, ne peut jamais entraîner l’impunité des actions criminelles.
Art. IV.
De même la liberté de s’assembler paisiblement n’entraîne pas l’impunité des crimes ou délits commis dans les assemblées. Le droit de s’organiser, de délibérer, de prendre des arrêtés, n’appartient qu’aux seules assemblées autorisées par la loi, et réunies sous la forme, dans les lieux, aux jours et heures qu’elle a prescrits. Tout autre rassemblement qui, sous quelque nomination que ce put être, se permettrait d’arrêter des délibérations quelconques, n’est qu’un attroupement prohibé : et si l’on y écoute la proposition de résister à la loi et aux autorités constituées, c’est un attroupement séditieux. Aucune assemblée illégale, aucun attroupement, aucuns mouvements séditieux ne peuvent être excusés par abus des principes de l’insurrection. L’insurrection, ne pouvant s’exercer que lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, n’est qu’une rébellion punissable tant que cette violation de la part du gouvernement n’a pas été formellement reconnue et déclarée par la majorité des assemblées primaires de toute la république légalement convoquées.
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Art. V.
Tout système d’administration ou de législation tendant à soumettre les Français au régime de la terreur ; à proscrire, persécuter ou diffamer en masse les états, professions ou fonctions quelconques ; à établir entre les citoyens d’autres distinctions que celle des bons et des mauvais ; à nourrir entre eux des sentiments de haine ou de division ; à honorer du nom de patriotes les hommes sans mœurs, sans probité et sans humanité : à altérer ou à corrompre les principes de la morale naturelle : à établir des dénominations, costumes ou signes de ralliement particuliers, est un crime. Tous discours, écrits, opinions, délibérations, Adresses ou pétitions tendant à l’établissement ou à la propagation de ces systèmes sont des crimes. Toute provocation et toute mesure tendant au rétablissement de la royauté, toute insulte aux signes extérieurs et généraux du républicanisme autorisés par la loi : tous discours écrits, pétitions, Adresse ou délibérations tendant au même but, sont des crimes.
Art. VI.
Dans toutes les circonstances ou l’ordre social. La liberté et la tranquillité publique, la Sûreté des personnes ou des propriétés seront mis en péril par des révoltes ou attroupements séditieux, le corps législatif doit ordonner l’emploi de la force, prononcer et faire exécuter sur le champ, contre les chefs, quels qu’ils puissent être, toutes les mesures de police et de punition nécessaires pour le salut de la patrie. Dans le même cas, les autres coupables et complices, doivent être traduits sur le champ devant le juge d’accusation, et, immédiatement après l’accusation admise, jugés par les tribunaux, sur la déclaration du jury de jugement, sans observer les délais prescrits par la loi pour les délits ordinaires. Seront observés au surplus toutes les autres règles prescrites par la loi pour les jugements criminels. Le corps législatif indiquera, à cet effet, le nombre de tribunaux établis dans la république qui seront par lui jugés nécessaires pour la célérité de l’exemple.
Art. VII.
La liberté de parler, d’écrire, d’imprimer, d’émettre son opinion ou de faire des Adresses et pétitions individuellement signées, n’entraîne pas l’impunité des délits commis par discours, écrits, affiches, cris publics, opinions, Adresse et pétitions. Toute Adresse ou pétition portée en masse aux autorités constituées, et présentée par un plus grand nombre de citoyens qu’il n’est permis par la loi, ou sans signature individuelle, est réputée attroupement prohibe. Tous discours, écrits, opinions, Adresses ou pétitions qui tendraient à provoquer la désobéissance à la loi. La résistance à l’ordre public, l’avilissement des autorités, ou quelques-unes des actions déclarées crimes ou délits par la loi, sont des crimes. Les membres de la représentation nationale ne peuvent être recherchés, accusés ni jugés, pour raison de ces faits, sur la poursuite d’aucune autorité constituée, mais uniquement en vertu du décret de la représentation elle-même. À l’égard de tous les citoyens sans distinction, la peine ne peut être prononcée qu’après qu’un jury légal aura déclaré d’abord que le discours, l’écrit, l’opinion, l’Adresse ou la pétition sont faits dans l’intention de provoquer le crime, et ensuite que la personne prévenue en est coupable.
Art. VIII.
En ce qui concerne les secours de la république, ils ne peuvent être accordés qu’aux vrais indigents, laborieux, tempérants, économes et probes. Ils doivent consister principalement en subsistances et autres objets en nature ; et, pour ceux qui sont en état de travailler, en occasions et moyens de travail. Les hommes immoraux, indigents ou non, et ceux qui, pouvant travailler, refuseraient de le faire, ne recevront en secours, jusqu’à l’amendement de leur conduite, que le nécessaire le plus étroit et le plus indispensable. Ceux qui favoriseront la paresse ou le désordre, en faisant donner des secours aux hommes sans vrai besoin ou sans mœurs, en multipliant les emplois inutiles, ou en y plaçant des hommes incapables, en décourageant le travail par des traitements avantageux et attribués à des postes
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oisifs ou inoccupés, seront réputés dilapidateurs des fonds publics, et responsables de leur fausse application. Ceux qui cherchent à persuader au peuple que les citoyens doivent être nourris aux dépens de la république sont des ennemis de la vertu, du travail et de la patrie.
Art. IX.
En ce qui concerne les finances publiques ; L’État n’est jamais ruiné par les dépenses indispensables, mais par les dilapidations, les rapines, la cupidité, le défaut d’économie, d’ordre, de comptabilité et de publicité. Sans rien retrancher sur les dépenses nécessaires, elles doivent être soumises à la plus sévère économie. Nul ne peut créer ou multiplier les emplois et commissions sans l’autorité de la loi, et le nombre des commis et employés doit être, sans égard pour une fausse humanité, réduit au nombre absolument nécessaire d’hommes doués de probité, de désintéressement, d’intelligence et de sagacité, avec un traitement suffisant et modéré. Tout citoyen qui a pris part à l’administration doit, à tout moment, se tenir prêt à rendre compte de sa fortune passée et présente. Les contributions publiques doivent être mesurées sur les dépenses fixes et annuelles de la république, réglées sans épargne et avec économie. Elles doivent suivre la proportion des revenus qui appartiennent aux contribuables, sans surcharge d’aucune taxe arbitraire, et sans manquer à aucun des engagements qui ont été pris sous la foi publique. L’ordre le plus clair doit régner dans les recettes et dépenses de la république. La comptabilité doit être à jour et rendue publique, ainsi que la fortune de l’État. La justice, bien plus encore que la richesse, est le salut de la république et le vrai fondement du crédit national et de la confiance.
Art. X.
Hors le seul cas de précautions forcées et momentanées que peut exiger la subsistance publique dans les temps de crise, et qu’il faut toujours concilier avec le respect pour la propriété et avec la justice, la production, l’industrie, les arts et le commerce doivent être parfaitement libres. L’encouragement de la production, de l’industrie et du commerce, ainsi que le bonheur du peuple, qui y est lié essentiellement’ n’ont pour bases solides que cette liberté, l’émulation du succès, la protection publique, les secours accordés aux inventions avantageuses ainsi qu’aux grands établissements, l’ouverture, le nombre et la facilité des communications, l’inviolable sûreté des personnes et des propriétés, et l’honneur attaché aux travaux utiles. Toutes corporations ou coalitions, et même toutes délibérations non expressément autorisées par la loi, entre citoyens de même état ou profession, sont prohibées, comme contraires aux principes de la liberté. Les associations intéressées qui tendent à s’emparer d’une sorte de denrée ou de services quelconques, à se les faire vendre exclusivement ou de préférence, à mettre obstacle à la vente que le propriétaire peut en faire à qui et comme il lui plan à refuser, de concert, la mise en circulation de ces denrées et services, à en faire monter ou descendre le prix, à multiplier les revendeurs intermédiaires entre le vendeur de première main et le consommateur, à empêcher les citoyens de s’occuper du même genre de travail ; toutes menaces, réunions ou violences tendant à la même fin, ne sont point du commerce, mais un brigandage ; ce sont, des attentats punissables à la liberté et à la fortune publique.
Art. XI.
En ce qui concerne les mœurs : le respect pour la vertu, la vieillesse, l’infirmité et la faiblesse, pour le malheur, pour la pauvreté honnête, laborieuse, tempérante et économe, la fraternité mutuelle et la bienfaisance envers l’humanité souffrante sont les principes essentiels de la prospérité de la république. Les citoyens qui auraient notoirement et publiquement manqué à ces obligations, ceux qui violeraient habituellement les règles de la tempérance, qui négligeraient, au vu et au su de leurs concitoyens, les devoirs de père, de fils ou d’époux, ceux qui seraient surpris dans quelque action contraire, soit à la délicatesse de la probité, soit aux sentiments de l’humanité, doivent être fraternellement censurés dans les assemblées légales. Les vertus et les talents modestes seront déclarés
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par les bons citoyens, pour être honorés, employés, récompensés, et, s’ils sont dans le vrai besoin, secourus par la république. Il ne peut pas y avoir de vrai patriotisme sans tempérance, sans mœurs, sans amour du travail, sans humanité, sans probité et sans désintéressement. La liberté entière sera accordée aux opinions et pratiques religieuses. Les abus qui seraient contraires aux principes ci-dessus et à la tranquillité publique seront surveillés et réprimés par la police. Les cérémonies, les rites, les fêtes et les calendriers de chaque cube religieux, ne feront jamais partie des institutions publiques, qui n’ont rien de commun avec ces différents cultes. Tous les citoyens se traiteront en frères, sans égard pour leurs opinions religieuses.
Art. XII.
Les citoyens et les autorités régleront leur conduite sur la présente déclaration des principes. Ces principes, fondés sur la règle éternelle et indestructible de la morale naturelle, sont à jamais immuables. Ils guideront invariablement la représentation nationale dans ses décrets, et les autorités constituées dans leurs délibérations. La présente déclaration sera lue, chaque décade, aux enfants dans les écoles primaires. Elle sera lue en présence des citoyens dans toutes les assemblées légales. Elle demeurera affichée dans tous les lieux des séances du corps législatif, des administrations, des tribunaux et des assemblées légales. Lu Convention nationale ordonne que cette déclaration sera imprimée, affichée, et envoyée sur le champ aux administrations de département et de district, aux municipalités, aux sections de Paris, aux armées de terre, aux armées navales, pour y être tue, publiée et proclamée solennellement.
(Fin du document)
Photo Géraldine Aresteanu
Numérique. Aurélie Jean, la Bretonne qui bouscule les codes
Docteure en sciences et entrepreneure, Aurélie Jean est une figure montante du numérique. Cette Bretonne à la culture franco-américaine plaide pour que tous les citoyens développent leur connaissance des nouvelles technologies, afin de décider de manière éclairée dans quelle direction évoluera notre société.
Vous êtes passée maître dans l’art de coder. Comment définir cette discipline ?
Coder, c’est écrire un programme dans un langage compréhensible par un ordinateur, dans le but de lui fournir des commandes, des opérations à exécuter.
Vous vous définissez comme scientifique numérique...
J’utilise le terme de sciences numériques et non d’intelligence artificielle, que j’apprécie peu. Le mot IA fait peur et nous distrait de la véritable qualité d’un ordinateur qu’est la docilité.
Pourriez-vous expliquer en quoi consiste votre activité ?
Je développe des modèles mathématiques, traduits sous forme d’algorithme à un ordinateur, par l’écriture d’un code informatique, pour réaliser des simulations numériques.
Quel est l’intérêt de ces simulations ?
L’idée est de réaliser des calculs qu’on ne peut pas faire à la main. On fait des prédictions, on comprend des mécanismes, on répond à des questions, on résout des problèmes, c’est fascinant ! J’ai, par exemple, développé une loi mathématique qui permet de déterminer le risque, pour un humain, d’avoir un traumatisme crânien lorsqu’il est exposé à un choc à la tête.
Sorbonne, ENS, Mines tech, MIT… Votre parcours universitaire est impressionnant. Comment votre vocation vous est-elle venue ?
J’ai toujours eu de l’appétence pour la physique et les mathématiques. Je me souviens surtout de mes cours d’algorithmique en deuxième année de licence qui m’ont formé à utiliser les mathématiques pour résoudre des problèmes de la vie courante. J’ai eu quelques cours de code en master, mais j’ai surtout appris en thèse de doctorat.
Le code vous a permis de découvrir des domaines très différents…
Oui, j’ai travaillé dans la médecine, l’ingénierie, l’économie, la finance, l’éducation ou encore le journalisme !
Vous avez créé votre entreprise. Dans quel but ?
Je l’ai créée alors que j’étais encore développeur chez Bloomberg, à New York. Depuis 2018, je la fais tourner à 100 % avec du conseil en stratégie analytique et algorithmique, du développement entrepreneurial, de la recherche, de l’enseignement et des contributions éditoriales. Mon entreprise me permet de marier toutes mes activités et mes collaborations. Je suis une hyperactive, j’ai besoin de faire avancer plusieurs projets à la fois !
Où êtes-vous installée aujourd’hui ?
Je suis résidente américaine mais, depuis 2018, je vis et je travaille entre les États-Unis et la France. Je paye donc mes impôts dans les deux pays !
Sur votre compte Twitter, vous évoquez régulièrement la Bretagne…
Ma famille est originaire de Bretagne, même si je suis née et que j’ai grandi à Paris. J’y vais chaque année depuis mon enfance, principalement du côté de Rennes et de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). La culture bretonne a toujours fait partie de mon éducation. J’ai une grande fierté d’avoir des racines dans ce coin de France où les gens sont courageux et généreux !
Alors que les femmes sont à l’origine des premiers langages informatiques, le milieu de la tech est aujourd’hui très masculin. Le regrettez-vous ?
Il ne faut jamais regretter, mais aller de l’avant ! Il faut, je pense, se concentrer sur les moyens pour attirer les filles dans le milieu scientifique. Pour ma part, je parle de mes travaux de recherche, de mes développements… et cela marche ! Je reçois de nombreux messages de filles et de garçons me disant que je les avais inspirés. Je leur demande en retour d’inspirer d’autres jeunes.
Vous êtes de plus en plus visible dans les médias…
J’écris toutes les semaines dans Le Point sur les sciences et les technologies. Je remercie Sébastien Le Fol, directeur de la rédaction (un Breton, lui aussi !), de m’avoir donné cette chance. Il y a beaucoup de femmes, de filles, qui me lisent. Je pense que le fait qu’une femme écrive sur ces sujets change la perception de la discipline.
Source et étiquette Le Journal Le TELEGRAMME.
Photo : Géraldine Aresteanu
Dans notre édition d'hier, une légère erreur technique nous a fait imprimer les noms des champignons vénéneux sous les photos des champignons comestibles , et vice versa.
Nos lecteurs survivants auront rectifiés d'eux-mêmes.