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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
FAIRE CE QUE JE VEUX, FAIRE CE QUE JE PEUX.

FAIRE CE QUE JE VEUX, FAIRE CE QUE JE PEUX.

 

 

Q      uand j’ai poussé la porte du temple l’ai-je fait sous la pression inconsciente d’une force, d’un principe irrésistible, étais-je prédestiné à le faire ou animer d’une volonté consciente, déterminisme, prédestination ou libre arbitre. 

 

Mektoub disent les musulmans sunnites, c’est-à-dire décrété par Dieu ou un principe supérieur, un Grand Architecte, un Grand Horloger, un Grand Géomètre, une force innommable, je vous laisse le choix, jusqu’au hasard, ou de ma libre volonté.

 

Trop simple peut-être, trop manichéen, c’est sans doute la combinaison de deux forces, qui font l’union, le tout. La théologienne musulmane libanaise Nayla Tabbara auteure de L’Islam pensé par une femme, avec Marie Malzac (Éditions Bayard). Cite le théologien sunnite Abou Hassan Al Ashari qui propose une formule combinant le destin et le libre arbitre : 

« L’homme détient le libre arbitre sous les décrets du destin. »

Cette combinaison est présente également dans la théologie sunnite, d’une part une responsabilité à hauteur d’homme, d’autre part une forme d’abandon confiant dans le principe.

La pensée de l’empereur philosophe Marc Aurèle ne dit pas autre chose quand il parle des choses qui dépendent de soi et de celles dont nous ne pouvons rien. Il recommande des exercices quotidiens pour réaliser au mieux ce qui est à notre portée, qui dépend de nous.

 

La franc-maçonnerie s’inscrit dans ces pensées, par son encouragement à fuir le vice et pratiquer la vertu.

 

Le libre arbitre cette faculté de la volonté à opérer un choix en toute liberté, est celle qui pousse le profane à se faire recevoir franc-maçon : est-ce de votre propre volonté sans contrainte monsieur que vous désirez rejoindre notre fraternité ?

À cet instant le postulant sincère, celui qui ne cède pas à une curiosité passagère, est mu par une force qui inconsciemment le dépasse, la spiritualité commence à faire son chemin en lui, c’est un nouvel élan, une renaissance spirituelle, qu’il croyait éteinte, elle n’était que cachée en lui.

« Si l’esprit du principe te touche de son essence. Voici que naît en toi l’enfant de l’éternité. »

Celui qui s’apprête à recevoir la lumière, prend conscience du bonheur de tous les hommes qui découvrent cette infime lumière, qui lui donnera une joie sans limites, il peut alors pousser ce cri :

« À la lumière qui éclaire tous les hommes entrant en ce monde nouveau.

À la fontaine inépuisable à la source originelle de toute sagesse.

L’homme ayant libéré son esprit ou pour le moins qui est sur le chemin de cette liberté, garde toujours humblement conscience de ses limites, ce qui ne l’empêche pas de s’efforcer, de tendre, vers cette liberté qu’il sait inatteignable. Cultiver sans cesse son humilité évite toute frustration, désespoir, déception, humiliation. Notre libre arbitre est une liberté partielle, il faut beaucoup de pierres pour construire un édifice solide et les mausolées ne sont construits qu’au terme d’une vie, la mieux remplie possible, l’achat progressif de ces pierres de liberté, permet sans doute d’approcher la sagesse humaine.

 

Il nous faut sans cesse résister à la folle hubris de se prendre pour un dieu, ni nourrir l’espoir de le devenir. Angélus Silesius le poète mystique au début de son livre le voyageur chérubinique donne cet avertissement au lecteur :

« Et d’abord, sache une fois pour toutes que nulle part l’opinion de l’auteur est que l’âme humaine doive ou puisse perdre son être de créature, et par déification se transformer en Dieu ou Son essence incréée ; ce qui est impossible pour toute éternité. »

Il nous faut donc viser non pas une déification, mais plus modestement élevé notre être spirituellement. Nous ne pouvons ignorer les limites de notre libre arbitre, ni sa causalité.

 

Le poids des déterminismes sociaux pèse sur son expansion, nous sommes nés de et dans un lieu déterminé, un pays libre ou non, un quartier pauvre ou riche, cela influe notre capacité, notre possibilité de développement de notre libre arbitre. Puis-je n’être pas moi ? La franc-maçonnerie s’efforce de lever les voiles successifs pour atteindre l’être véritable, qui pourra dire : je suis ce que suis.

 

Le principe de causalité a bien été évoqué par Spinoza :

« Les hommes se figurent êtres libres, parce qu’ils ont conscience de leurs volitions et de leurs désirs et ne pensent même pas en rêve aux causes par lesquelles ils sont disposés à désirer et à vouloir, n’en n’ayant aucune connaissance. »

 

C’est bien donc une alliance entre le principe et nous-mêmes, qui créé une unité, du deux l’on passe au un, le franc-maçon de tradition travaille suivant la rectitude de l’équerre, l’ouverture du compas, et le livre de la loi sacrée. Son espérance et Sa Grandeur est l’affirmation de son libre arbitre, pour arriver au terme de sa vie, par une lente progression, par une succession d’actions, en faisant constamment ce qu’il peut en prenant le soin de son soi et des autres, pour réaliser une vie harmonieuse et bonne. C’est le libre arbitre selon Descartes :

« Que la principale perfection de l’homme est d’avoir un libre arbitre, et que c’est ce qui le rend digne de louange ou de blâme. »

 

Les francs-maçons qui ont toujours la folle utopie de vouloir transformer ou au moins influer pour améliorer le monde, commencent par faire ce qu’ils peuvent sur leur soi, parce qu’ils savent comme Montaigne que :

 

« La vraie liberté, c’est pouvoir toute chose sur soi. »

 

Jean-François Guerry.

 

 

 

Bibliographie :

Des femmes, des hommes et des dieux par Nayla Tabbara.

Le plaisir de penser de André Comte Sponville.

Les pensées de Marc Aurèle.

Rituels Maçonniques. 

 

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I
MERCI !!!!
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