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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
L'ART DE LA MÉMOIRE LA MORT

L’ART DE LA MÉMOIRE ÉVOQUE LA MORT.

 

Notre frère Claude, contributeur du Blog a été décidément inspiré par la thèse d’un autre frère Charles-Bernard Jameux et ses recherches sur l’Art de la Mémoire et les origines de la franc-maçonnerie spéculative.

Il vous offre ses réflexions.

 

Jean-François Guerry.

 

Dans la Genèse la mort fait son apparition sur terre, lorsque abusés par le serpent, Adam et Eve ont désobéi au seigneur, qui les a punis en les rendant mortels. Le meurtre a fait son apparition sur terre, quand Caïn a tué Abel, mais le diable également n’a-t-il pas joué un rôle en l’occurrence. Le texte est obscur mais il semblerait que Dieu et le péché, luttent pour se rendre maître de Caïn. Seules quelques traductions modernes personnifient le péché, chose rampante tapie à la porte, pour laquelle Dieu exhorte Caïn à résister, mais la tradition juive bien établie, avait déjà procédé à cette assimilation : « Dieu a crée l’homme pour qu’il soit incorruptible et immortel, lisons nous dans le livre de la sagesse qui reflète cette tradition. Et il l’a fait image de ce qu’il possède en propre. Mais par la jalousie du diable la mort est entrée dans le monde. Il la subisse, ceux qui se rangent dans son parti. » (Sagesse 2,23-24)

 

 

Dans ses pensées Pascal revient sur cette idée en provenance des évangiles :

« Tu ne sais pas à quel moment le seigneur va t’appeler, dans 10 ans, 10 minutes. »

 

La philosophie aussi sans connotation religieuse, insiste sur le fait qu’elle est une préparation à la mort. Un chapitre des Essais de Montaigne s’intitule : Philosopher apprendre à mourir. Socrate : «  l’existence est une erreur. » Nietzche : «  Dieu est mort. »

 

 

Le Bouddhisme et la mort.

 

Dans la doctrine bouddhiste, la transition après la mort s’appelle le Bardo. Il existe un traité du Bardo. La pensée de la mort demeure constamment dans l’esprit du pratiquant, sans être triste ou morbide. Cette pensée est une incitation à utiliser chaque moment de l’existence pour accomplir cette transformation intérieure en un seul instant de notre précieuse vie humaine.

 

L’arrêt du souffle est suivi de plusieurs étapes de dissolution de la conscience et du corps. Lorsque le monde matériel s’évanouit à nos yeux, l’esprit se fond dans l’état absolu par opposition à celui du monde conditionné que nous percevons, lorsque, lorsque notre conscience est associée au corps. Au moment de la mort la conscience se résorbe pendant un très court instant, dans ce que l’on appelle l’état lumineux. Puis elle en resurgit pour traverser un état intermédiaire au Bardo, qui conduit à une nouvelle existence ou renaissance.

 

Il existe des méditations qui visent à demeurer dans cet état absolu, avant que les différentes expériences du Bardo ne surviennent, afin d’atteindre à cet instant  la réalisation de la nature des choses.

 

Le Bouddhisme considère que la souffrance n’est ni un hasard ni le résultat d’un destin ou d’une volonté divine, mais simplement le fruit de nos actes passés. Bardo, signifie transition ou état intermédiaire. On en distingue plusieurs, le bardo de la vie, état intermédiaire entre la naissance et la mort, le Bardo du moment de la mort, ou de la conscience qui se sépare du corps. Phases de dissolution des facultés physiques et sensorielles et, la dissolution intérieure des processus mentaux.

 

La première est à comparer à la résorption des cinq éléments qui constituent l’univers. La terre se dissout, le corps devient pesant, l’eau se dissout, nos muqueuses se dessèchent, nous avons soif, notre esprit devient confus et dérive comme s’il était emporté par une rivière, l’élément feu disparaît, le corps perd sa chaleur et, il devient de plus en plus difficile de percevoir le monde extérieur. Nous avons du mal à respirer, nous ne pouvons plus bouger et perdons conscience.

Des hallucinations arrivent, le film entier de notre existence se déroule en notre esprit. Parfois une grande sérénité survient, on verra un espace lumineux et paisible. La respiration cesse.

 

Une énergie vitale le souffle interne, se maintient pendant quelques temps et, cesse à son tour. C’est la mort, la séparation du corps et de la conscience. Ce courant connaît alors toute une série d’éclats de couleurs de plus en plus subtils, c’est la deuxième dissolution, celle intérieure. On fera successivement l’expérience d’une grande clarté, d’une grande félicité et d’un état libre de tout concept. C’est à ce moment là que l’on fait brièvement l’expérience de l’absolu.

 

Un pratiquant aguerri peut alors demeurer dans cet état absolu et attendre l’éveil qui est un être réalisé, c’est-à-dire la découverte de la nature intime de soi-même.

 

Sinon, la conscience s’engage dans un état intermédiaire entre la mort et la prochaine renaissance. Pour quelqu’un qui n’a aucune réalisation spirituelle, la résultante de toutes les pensées, paroles et actions de sa vie écoulée, détermine l’aspect plus ou moins angoissant du Bardo. Il s’y trouve emporté comme une plume par le vent du Karma. Seul celui qui possède une certaine réalisation spirituelle peut en diriger le cours.

 

Puis vient le Bardo du devenir, c’est là, qu’apparaitront les modalités de la prochaine existence. Le processus de la renaissance est le même chez les êtres réalisés et ordinaires. Les êtres ordinaires se réincarnent par la force, résultante de leurs actions passées, tandis que les êtres réalisés, libérés du Karma négatif, se réincarnent sciemment dans des conditions adéquates pour continuer à aider les êtres.

 

C’est la raison pour laquelle, il est possible d’identifier la nouvelle existence d’un maître défunt. Réincarnation d’un esprit et peu importe l’enveloppe charnelle.

 

Je pense à la réincarnation périodique en nos loges de l’esprit d’un nouvel Hiram, relais et porteur, de la parole perdue. Cette dernière doit avec le temps, s’actualiser et se moderniser par la renaissance d’un nouveau VM, qui en est le dépositaire pour un temps déterminé. La maçonnerie de demain doit travailler ce mystère de la réincarnation en général, véritable ouverture vers un Grand Architecte de l’Univers. Afin d’apporter aux humais une lumière nouvelle source d’une vie meilleure.

 

Claude Galinier.

 

Mes sources: Le livre des Morts Tibétains.

PROLONGEMENT..

 

Dans le prolongement de l’art de la Mémoire…

 

Dans l'Art de la mémoire, on parle de la mort.  Dans la nuit du livre d'Elie Wiesel, qui décrit la pendaison par les SS de deux hommes et d'un jeune garçon.  Les trois condamnés montèrent ensemble sur leur chaise. Les trois cous furent en même temps introduits dans les noeuds coulants. " Où est le Bon Dieu, où est t'il ?, demanda quelqu'un devant moi ".

 

Sur un signe du chef de camp, les trois chaises basculèrent. Silence absolu dans le camp. A l'horizon le soleil se couchait. Les deux adultes ne vivaient plus. Mais la troisième corde n'était pas immobile ; si léger, l'enfant vivait encore...Plus d'une demi heure, il resta ainsi, à lutter entre la vie et la mort, agonisant sous nos yeux...Derrière moi, j'entendis le même homme demander : " Où donc est Dieu ". Et, je sentais une voix en moi, qui lui répondait : "Où il est ? Le voici --  il est pendu à cette potence.

Claude Galinier.

L'ART DE LA MÉMOIRE LA MORT

 

 

 

Merci mon frère Claude pour ce voyage entre la vie et la mort, pour une nouvelle re naissance, réincarnation, d’un homme amélioré par la pratique des vertus, qui aspire à son harmonie et à transmettre ce qu’il a reçu, c’est-à-dire la mémoire du bien, du beau, du vrai.

 

Cet homme, ce maître qui est présent dans la chaîne d’union de toutes les loges, et dont l’esprit bienveillant rempli le cœur de joie de chaque nouvel initié aux mystères, c’est ainsi que la mémoire des anciens brille encore en nous. Cette lumière qui vient des bords du Nil (livre des mort des Égyptiens), cette lumière des montagnes du Tibet (Livre des Morts Tibétains), cette lumière qui transperce les rosaces de nos cathédrales, (œuvre des compagnons bâtisseurs), cette Lumière de l’esprit des lumières, dont nous sommes dans nos loges les humbles passeurs, les chevaliers servants, dépositaires de l’ensemble de ces secrets, dont l’ultime, le plus universel, celui qui cimente toutes les traditions est l’amour fraternel.

 

Par notre initiation nous parcourons un chemin dans cette spirale ascendante qui comporte une succession de morts et de régénérations, ces apprentissages nous apprennent à vivre et à mourir, en progressant de plus en plus vers l'ultime beauté celle de la septième vallée, à la recherche de la vérité et de la parole perdue, ces métamorphoses successives, nous entrainent vers la découverte de plus en plus approfondie de notre être intérieur, à la découverte de notre âme. (Référence au livre de C G Jung « L’homme à la découverte de son âme. ») C’est à cette recherche de la connaissance de ce que nous sommes et des mystères du monde, que nous a conduit Claude, en nous invitant à monter dans la felouque sur le fleuve, cette barque qui conduit les âmes vers la pesée après la vie terrestre, ces pesées semblables aux Karmas. Qui quand ils auront atteints leur finitude, leur complétude, nous serons libérés, sereins dans une harmonieuse unité, au centre du cercle.

 

Jean-François Guerry.

 

L'ART DE LA MÉMOIRE LA MORT
L'ART DE LA MÉMOIRE LA MORT
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C
Analyse percutante sur ce cheminement de la vie, laquelle est séquentielle jusqu'à l'ultime initiation.<br /> Notre esprit s'est enrichi au cours des siècles de toutes les connaissances acquises dont il est l'auteur, il tente d'expliquer philosophiquement sa fin programmée et son devenir lors de sa mort , est-il nécessaire de l'évoquer en permanence et d'assombrir notre parcours !!! Parfois il est bon de rester au ras des pâquerettes, d'ailleurs en ce début de printemps, elles commencent à sortir de terre pour nous émerveiller de la blancheur de leurs pétales,elles se moquent des virus qui nous assaillent, de toutes les luttes fratricides qui se succèdent,vouloir expliquer le rapport entre Dieu et la Genèse ne serait-il pas un leurre chimérique, inutile de le rabâcher sans cesse.Tâchons de vivre de ce qui est beau, d'en acquérir la sagesse, nous avons si peu de temps pour l'apprécier!!!!<br /> Claudius
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