LA MARCHE..
La première question est qu’est-ce que c’est ? La deuxième question est comment ça marche ? La troisième question est pourquoi ?
L’initiation maçonnique n’échappe pas à ces trois questions, la réponse aux trois questions est contenue dans la deuxième, c’est une marche. Les marcheurs sont des demandeurs, des chercheurs, au début leur longue marche, ils ne savent pas pourquoi, ils marchent, mais ils ont l’intuition qu’ils vont le découvrir en marchant.
La marche maçonnique, porte le nom d’initiation, cette marche est à la fois horizontale et verticale, c’est une marche sur la terre, c’est aussi une marche sur les barreaux de l’échelle, c’est une marche descendante, horizontale et ascendante. Une succession de pas ordonnés, de la naissance de la lumière à son déclin, du zénith au nadir.
Comme toute marche il faut une préparation, il faut être capable de faire cette marche, être dans un état de désir, mais aussi de réceptivité pour connaître les pas, cela va bien au-delà d’une simple curiosité, la marche maçonnique n’est pas anodine elle aura des conséquences sur toute notre vie. Le plus souvent il est nécessaire d’avoir un bâton de pèlerin pour accomplir cette marche, ce premier bâton est notre parrain. C’est celui qui nous a vu le premier à la recherche d’un chemin, il nous a proposé une direction, quand il a jugé le moment opportun. Ce moment arrive souvent quand l’horloge de la vie sonne les douze coups de midi, quand il est midi plein, il est temps de commencer la marche. L’on sent les douze coups résonner dans notre horloge interne, l’œil du cœur s’ouvre.
Alors l’on fait les premiers pas, comme l’enfant qui marchait avec ses quatre membres, l’on se redresse et l’on avance en titubant, le sourire aux lèvres, puis dans un éclat de joie, on se dirige vers sa mère, sa loge mère. On est comme l’amoureux plein de désir, qui marche vers sa bien-aimée pour faire sa demande en tremblant. L’on sait que le voyage sera long, qu’un seul pas, ne suffira pas. Mais, nous avons bien réussi, à sortir du cabinet noir des ténèbres, alors tous les espoirs sont permis.
En confiance nous suivons un frère plus expert, les yeux voilés, nos pas sont imprécis, mais qui peut prétendre marcher sans voir, même les aveugles ont besoin d’une cane, malgré le développement de leurs sens.
Après le tumulte des premiers voyages, l’on apprend la marche, non sans avoir auparavant mis de l’ordre en soi et être capable de garder cet ordre dans son cœur. Les pas de trois sont hésitants, les pieds trainent, faire trois pas à la suite en avant est presque un exploit, au regard de ceux qui font constamment un pas en avant et un pas en arrière. Surtout lorsque nous n’avons reçu qu’une faible lumière, que nous sommes sous la pâleur de la lune, dans le froid du nord. Mais nous ne sommes plus dans les ténèbres puisque nous avons reçu la lumière.
La longue marche se poursuit vers le midi, vers le zénith, vers la lumière qui éclaire toute la surface de la terre, guidé par l’étoile qui flamboie dans la voûte. Rassurés nous pouvons faire des pas de côté, comme l’adolescent qui apprend à se connaître, et veut découvrir le monde, il part avec son bissac rempli de ses rêves, il part pour les terres inconnues, infinies. En force il est entré dans la vie, il veut construire son plus beau chef-d’œuvre, sa vie. Il marche sa main droite sur le cœur, et la gauche vers la lumière ; il passe entre les colonnes et entre dans le temple sacré de la vie. Il voit plus loin, plus haut, il entend résonner les battements de son cœur, il sent les parfums odorants qui montent, il goute le nectar, la boisson des dieux, sa main touche la pierre qu’il va polir, sculpter puis déposer à sa juste place. Il est au midi.
Compagnon il partage le pain avec ses frères de tous les orients, s’enrichit de leurs différences et reviens chez lui les yeux remplis des merveilles de la nature, après une longue marche vers l’étoile.
Instruit dans tous les arts, il répète les premiers pas la gorge serrée, puis la main sur le cœur il enjambe le cadavre de ses certitudes passées, déjà il s’était levé, il se relève encore pour un départ plus radieux que jamais, ses pas forment un arc dans le ciel, il a fait alliance avec ses sœurs, ses frères, avec le beau, le bien, l’unique. La lumière l’illumine maintenant il est parvenu au centre de lui-même. Il fait silence, il écoute le langage des oiseaux dans les vallées, il suit la huppe de Salomon, il a choisi son camp celui des hommes justes et bons, il monte jusqu’au sommet de l’échelle mystérieuse, puis redescend vers sa planète bleue, pour refaire avec ses sœurs et ses frères, les premiers pas humblement.
Jean-François Guerry.
Félix Leclerc ( Moi, Mes Souliers video )
Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé, Ils m'ont porté de l'école à la guerre J'ai traversé sur mes souliers ferrés, Le monde et sa misère. Moi, mes souliers...
Moi mes souliers.
Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé,
Ils m’ont porté de l’école à la guerre
J’ai traversé sur mes souliers ferrés,
Le monde et sa misère.
Moi, mes souliers ont passé dans les prés,
Moi, mes souliers ont piétiné la lune,
Puis mes souliers ont couché chez les fées
Et fait danser plus d’une.
Sur mes souliers y a de l’eau des rochers,
D’la boue des champs et des pleurs de femmes,
J’peux dire qu’ils ont respecté le curé,
L’pays, l’bon Dieu et l’âme.
S’ils ont marché pour trouver l’débouché,
S’ils ont traîné de village en village,
Suis pas rendu plus loin qu’à mon lever,
Mais devenu plus sage.
Tous les souliers qui bougent dans les cités
Souliers de gueux et souliers de reine,
Un jour cesseront d’user les planchers,
Peut-être cette semaine.
Moi, mes souliers n’ont pas foulé Athènes,
Moi, mes souliers ont préféré les plaines;
Quand mes souliers iront dans les musées,
Ce s’ra pour s’y, s’y accrocher.
Au paradis, paraît-il, mes amis,
C’est pas la place pour les souliers vernis,
Dépêchez-vous de salir vos souliers
Si vous voulez être pardonnés...(Bis)
Paroles et Musique de Félix Leclerc.