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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le
Il est des moments propices à la réflexion, au surgissement de la mémoire, dans cette rubrique quelques textes, qui font traces dans la vie d'un frère. Le confinement qui restreint la liberté physique, n'empêche pas les voyages de l'esprit, dont la frontière est l'infini des émotions.
Jean-François Guerry.

Avec l'aimable autorisation de l'auteur.

MÉMOIRES DE CONFINEMENT
TRENTE ANS DÉJÀ...

Jour J ! la pluie, la rue sombre, passage des arcades,

Dix-neuf heures quarante, bruine, pas de place, chamade.

Cent cinquante mètres à pieds, ne pas perdre le souffle.

C'est le bon numéro, sonnette sans écho.

Un passant approche, essoufflé sur son vélo,

Mince ! un ami qui habite l'impasse voisine,

Tourner la tête, attente, pas vu pas pris, bruine.

Une porte s'ouvre, des pas dans l'escalier, c'est pour moi.

Bonsoir ! prenez place ! Patience. Au-dessus, des voix.

Patience, attente, bruits sourds, pas lents. Ultime question !

Confirmation demande ? possible rétractation.

Aveugle montée, marche haute, marche basse, colimaçon,

Faible vision, isoloir noir, méditation.

Virage, coin plat, mur froid, soupente du toit, doute !

Gouttière au travail, la pluie, l'eau goutte à goutte.

Vacuité sur un tabouret inconfortable.

Mort, soufre, mercure, temps qui s’écoule imperturbable.

Vie, eau, pain, sel, flamme vacillante, coule le sable !

La vie, la mort. Humilité ? Dépouillement ?

Faux prête à couper, orbites vides, recueillement.

Espoir, entraide, retour sur soi, réflexion.

Apport aux autres ? devoirs et obligations ?

Mon testament philosophique ! quelle belle question !

Seul dans l'isoloir, définition de l'espoir.

Que suis-je ? Que puis-je ? Quel message pour eux ? Voire !

Analyse de soi, vision de l’humanité.

"Vivons heureux en attendant la mort" non, trop limité.

La vie se construit pas à pas est mon premier,

Rien n'est jamais acquis ou définitif mon second,

Mon troisième dit que l'on peut toujours remonter la pente,

Mon tout sait que le désespoir est l'oubli des trois premiers.

 

Une porte, des pas, de la demande confirmation ?

La flamme éteinte, couloir, mise en condition.

Aveugle, démarche faussée, un bourgeois de Calais.

Livré, soumis aux ordres, froid, surprise, sursaut, paix.

Des voix, du bruit, la porte qui s'ouvre, prosternation.

Interrogations, réponses bouche sèche, émotion.

Imagination, Des mots, des codes, des clés, des gants ?

Jambes qui ne cessent de trembler, émoi grandissant.

Froid de l'acier, défense du clan, profanation ?

La marche en avant, le temps modulé, le métronome ponctué.

L'amertume d'un breuvage, saveur, étonnement ?

Passage du gué, difficultés de la rivière,

La marche en avant, le temps modulé, le métronome ponctué.

La guerre du feu, peur de la flamme, odeur de soufre.

Plus d'obstacle, relativité du bon parcours !

La marche en avant, le temps modulé, le métronome ponctué.

Émotion envahissante. Mon parrain se trompe.

Arrêt sur image, crime et châtiment, serment.

La marche en avant, le temps modulé, le métronome ponctué.

Médiocrité du parjure, ténèbres, opprobre.

Tourbillon. Vide. Émotion.

La marche en avant, le temps modulé, le métronome ponctué

Sortie après vision.

Les hautes murailles de Jéricho ont tenu,

Las ! le pont levis sur les douves reste levé !

En sortant du cénacle la vision recouvrée,

Quelle matérialité vaine que la lumière crue !

Le moment approche, le souffle n'est pas retrouvé.

Je n'ai vu que peu de choses, je suis homme secoué.

Les deux autres triplés sont émus je le sens bien,

Quelle aventure inracontable, voile, nuage, rien.

Je pense au sublime de l’émotion partagée

 

Jean-Pierre Rousseau Gawr'né

 

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