RIEN
Ce matin rien, rien que le bruit de la vague remplie du sel de la vie qui coule lentement sur le sable où brille les premiers éclats du soleil.
Rien que le vol d’une hirondelle de mer qui joue avec le vent.
Rien, que la dernière pirouette du martinet devant ma fenêtre avant le grand voyage, ventre à terre.
Rien que le message de la nature dans la bouteille de lait mousseux déposée à ma porte quand le soleil se lève. Dans le lait, il y a l’herbe verte avec les larmes de la rosée du ciel.
Ce matin ne rien dire, ne rien faire, être là immobile regarder la mer, regarder l’autre qui passe, s’arrête un instant. Ri pour rien à rien, à la vie, à moi peut-être.
Rien que l’empathie silencieuse. Rien mais toi, rien mais moi, ne rien offrir, ne rien prétendre, ne rien promettre, donner tout sans rien dire, pour la vie, être là c’est tout et ce n’est rien.
Il n’y a rien au bout du monde, rien derrière l’horizon, tout est là près de chez soi, juste derrière la porte, chez soi en soi.
Jean-François Guerry.
Ce matin-là !
Je m’étais réveillé au milieu des vignes
Un soleil généreux me réchauffait le corps
Tandis que dans mon cœur réfléchissait encor’
Un rêve tourmenté comme un très mauvais signe.
Je me suis relevé comme un pantin cassé,
Un silence pesant enveloppait l’endroit.
Je pensais : « la nature et ses drôles de lois… »
Qu’avions nous enfreint pour en être chassés ?
J’avisais un sous-bois à quelques encablures
Un lieu protecteur qui avait belle allure
Sur la route déserte qui menait à la ville.
J’atteignis mon refuge un peu sur le « qui vive »
Mon masque avait glissé, protecteur inutile,
Mes gants étaient souillés et la fin déductive…
Philippe Jouvert.