LA DERNIÈRE PAGE, L’AUBE
L’année 2020 va fermer ses volets, enfermer ses ombres et ses lumières dans notre mémoire. Comme toujours nous en conserverons les meilleurs et les pires moments.
C’est l’ordre naturel des choses, la vie est faite d’ombres et de lumières, sans ombres il n’y a pas de lumières.
Nous refusons souvent les ombres, nos parts d’ombres, par manque de courage. À force de nous protéger des ombres avec notre principe de précaution, nous n’osons plus le courage. Nous voulons combattre sans risque, nous avons des victoires sans gloires. Est-ce l’ordre naturel des choses ?
Je voudrais en cette fin d’année, rendre un hommage particulier aux héros du quotidien, à tous ceux qui soignent nos corps et nos âmes, avec courage et souvent sans prendre précaution d’eux-mêmes.
Pendant qu’en les observant nous nous plaignons que nos oreillers ne sont pas assez douillets, alors qu’eux se lèvent tous les matins pour soulager nos souffrances. Une pensée aussi pour tous ceux qui comme chaque année dorment dans nos rues, ou sont parqués dans des camps en plein hiver. Est-ce l’ordre naturel des choses ?
Et nous, nous refusons le réel, l’imprévu, quand il arrive nous perdons confiance en toutes choses, plus grave en tout le monde. Notre vie ne devient alors qu’une succession de crises d’angoisse. Nous sommes comme des machines en panne en attente de la pièce à remplacer. Est-ce cela la force, la sagesse et la beauté humaine ?
Habitués à ne vivre que de frigidaires et de mots croisés…. Comme le disait Saint-Exupéry, nous oublions notre recherche de la Lumière, surtout quand elle s’affaiblie.
L’ordre naturel des choses, c’est la mémoire du passé qui nous guide dans le labyrinthe de l’avenir, c’est la confiance en nous-mêmes, la confiance dans les autres, dans l’autre, dans l’homme. Le frère Rudyard Kipling nous le rappelle avec son magnifique poème « Si… » - « Tu seras un homme mon fils.. ». C’est un hymne à l’espérance, une injonction à marcher avec modestie dans les pas du plus humble de tous, celui qui a dit aimer vous les uns les autres. Celui qui a vécu toute sa vie, jusqu’à sa mort dans l’espérance de la révélation d’un monde nouveau, un monde où l’amour et la joie sont dans les cœurs. C’est tout ce que vous souhaite, ce que je nous souhaite pour cette année 2021, que la lumière soit sur notre chemin.
Bien Fraternellement.
Jean-François Guerry.
L'utopie est-elle nécessaire à la recherche de
l'amélioration matérielle et spirituelle ?
Rêve d'idéaliste, rêve humaniste !
Utopie illusoire, virtualité triste !
Le Tout vrai moteur dans la quête de l'inconnu
Machine de l'espoir confronté à l'imprévu.
Cherche au fond de ton cœur ce qui t'aide à marcher
Émergence de l'idée sans avis préconçu
Tel Perceval qui passe de profane à élu.
Jean-Pierre Rousseau.
Avec l'aimable autorisation de l'auteur.
Initiation à l’amour
L’oiseau de vérité s’est envolé au vent
Mais l’image de mon étoile émarge en moi
Comme un rien de conscience blotti dans ma nuit
Entre Orient et Occident luit l’étoile polaire
Je m’en retourne vers le centre du labyrinthe
Pour mourir et revivre au tombeau de mon cœur
Je vais portant dans mes bras un coffre secret
Vaisseau pour partir au-dessus des abîmes du temps
J’ai traversé le miroir dont une face tue
Et l’autre fait renaître dans une plus haute lumière
J’ai trouvé sous l’aile d’un phénix né de ses cendres
Une lueur sortant par soi-même des ténèbres
Et la parole neuve et pure par elle engendrée
La vie et la mort s’entrelacent dans une tresse
Jamais rien de vrai ne meurt l’Amour est vivant
Je ne suis qu’un homme porteur d’un humble trésor
Marchant à la rencontre du soleil levant.
Jacques Viallebesset.
Avec l'aimable autorisation de l'auteur.
L’hiver au cœur
Et le souffle du vent me met le cœur en miettes,
Je cherche sur la dune des épines de pin
Et contemple là-bas mon cimetière marin,
Où s’estompe déjà l’obscure goélette...
J’ai le cœur en hiver ce matin de printemps,
Contemplant mes alpages où se meurent mes rimes
Que je beugle ou récite ça dépend de mon crime,
Et ça dépend du feu qu’attise le grand vent.
Je marche sur l’arrête de l’absente colline
Où la fièvre brûle d’une passion chagrine
Où j’aimais tant rêver au temps de nos mensonges
Elle m’arrimait là-haut en m’esquintant le cœur
J’ai l’hiver dans la tête en sectionnant ma longe
Qui laisse sur mon âme une étrange langueur…
Philippe Jouvert.
Avec l'aimable autorisation de l'auteur.