RECENSION : KABBALE et FRANC-MAÇONNERIE de Marc HALÉVY – Part -IV- « TEMPLE »
Dans cette quatrième partie, dans les pas de Marc Halévy, nous entrons dans le Temple, le schéma est le même une réflexion personnelle inspirée par la lecture de différents ouvrages, des rituels maçonniques et de la pratique. Puis quelques extraits commentés du chapitre « Temple » du livre de Marc Halévy.
Le Temple est le symbole sur terre du ciel, c’est le lieu de la rencontre avec l’esprit. Saint-Paul à dit : « Le corps de l’homme est le temple de l’esprit. » Dans le temple se manifeste l’unité, les hommes se retrouvent, c’est un lieu de réunion, de la réunion de ce qui est épars. Lieu de l’harmonie, de l’ordre qui succède au chaos, c’est le lieu où se manifeste la fraternité universelle, la fraternité humaine. Un lieu magique et mystérieux propice à l’élévation spirituelle.
Ce n’est donc pas par hasard, que les francs-maçons, ont choisi comme maïeutique initiatique, le symbolisme de la construction du Temple de Salomon. Les outils symboliques sont autant de leviers figurant les vertus indispensables à la construction de l’homme qui désire à la fois la vie bonne, la justice et le règne de la fraternité humaine.
En construisant le Temple de pierre, l’homme se construit lui-même, les énergies et la force qui sont en lui, vont lui ouvrir la porte du temple de l’esprit. Descendu dans sa crypte intérieure, il cherche la lumière enfouie au plus profond de son être, sa remontée pour recevoir la lumière est comparable à son ascension le long du fil à plomb qui monte jusqu’à la voûte étoilée. C’est sans doute ce qui inspire la construction des flèches des cathédrales, où la dentelle des pierres laisse passer la lumière.
La beauté du temple devient alors le reflet d’un ordre harmonieux.
« Ce monde est beau ! Sa beauté est le pressentiment du ciel. » a dit Odon le fondateur de Cluny.
L’harmonie du Temple est l’harmonie du monde à ce titre la Genèse est significative : « Quand Dieu créa le monde, il le regarda et l’ayant regardé, il le jugea parfait. » Comment ne pas faire l’analogie avec les paroles du Roi Salomon admirant le Temple achevé construit par l’architecte Hiram qui s’exclama : « Tout est juste et parfait. »
Le franc-maçon qui au terme du cycle de ses degrés de perfectionnement après être descendu dans la Voûte Sacrée, ayant approché l’ineffable, remonte et contemple le Temple en ruine, s’exclame alors « J’ai encore à me perfectionner ».
Il prend conscience que le Temple est en lui, c’est le lieu de la rencontre entre le microcosme et le macrocosme, entre l’infiniment petit et l’infiniment grand, entre le matériel et le spirituel, entre le corps et l’âme. Cette âme, cette belle âme si subtile à la pointe de l’esprit. Cette âme qui anime le corps de l’homme certains l’appelleront conscience, peu importe c’est le mouvement de l’âme qui compte. Son éveil, son essor, l’élan, le commencement du chemin, le bon mouvement de l’âme, fait les belles âmes.
L’on revient à la connaissance de soi, comme l’écrit Marie-Madeleine Davy « La connaissance de soi est donc par excellence la science de l’homme par rapport à l’univers et à Dieu. » L’on retrouve ici l’oracle écrit sur le fronton du Temple à Delphes, un Temple où n’entre que les géomètres.
« Cette connaissance de soi, introduit l’homme dans le cosmos, où il apprend le secret de la création. Et ce secret est une révélation de l’unité et de la beauté du monde. »
C’est cet ordre du monde, cette beauté du monde que nous montre le temple et ses symboles. Les bijoux, les trésors de la loge maçonnique sont à la fois mobiles portés par les trois premiers officiers, qui forment le premier triangle créateur, on les retrouve sur le tableau de loge. L’homme est comme le temple ; le temple est comme l’homme.
Marc Halévy écrit Que le Dieu du Sinaï prescrivit la théophanie ainsi à Moïse.
Un Temple-Tabernacle construit sur un ternaire : le parvis (pour les apprentis et les douze tribus), le Saint (pour les compagnons et le lévites), et le Saint des Saints (pour les Maîtres et le Cohen).
L’homme qui ne s’est pas construit, l’homme charnel est bien différent de l’homme spirituel. L’homme charnel est décrit dans l’Ecclésiaste (IV-10) comme le Vae Soli, l’homme seul abandonné, incapable de communier c’est le malheur de l’homme, égoïste et vaniteux.
Dans le temple nous sommes rassemblés en fraternité. L’initiation maçonnique à besoin du collectif, les sœurs et les frères éprouvent bien en ce moment la souffrance qu’il y a, à ne pas se rencontrer, par la faute de cette pandémie qui nous éloignent de nos temples.
Vae Soli ! Malheur à l’homme seul sont donc les paroles de l’Ecclésiaste.
« Tel homme est seul, sans personne, ni fils, ni frère ; cependant il n’y a pas de fin à tout son travail et ses yeux ne sont jamais rassasiés de richesse…. Pour qui donc est-ce que je travaille et prive mon âme de jouissances ? Cela aussi est vanité et occupation fâcheuse.
Deux valent mieux qu’un ; car ils en retireront bon profit de leur labeur. S’ils tombent, l’un peut relever son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul ; s’il tombe, il n’a pas de second pour le relever.
De même si deux sont couchés ensemble, ils ont chaud ; mais celui qui est seul, comment aurait-il chaud ?
Et si un assaillant l’emporte sur un seul, deux lui tiendront tête. Le cordon triple ne se rompt pas de sitôt. »
La construction du Temple est à la fois une véritable cosmogonie et une théogonie. Dans le Temple maçonnique se retrouvent des hommes qui cherchent derrière les symboles les idées. Ils décryptent peu à peu le langage des oiseaux, en suivant la huppe du Roi Salomon. Ils font du commun, ensemble ils recherchent l’unité, rien ne peut les séparer, ils sont là pour communier. Avant de clore leurs travaux momentanément ils joignent leurs mains pour former une chaîne fraternelle où leurs esprits s’unissent, la chaîne ne se rompt pas, elle se quitte un instant pour se reformer. Quand un maillon vient à manquer, il est remplacé par un autre, l’âme de celui qui est parti est toujours présente dans les esprits de ceux qui sont restés, elle fait trace, elle est capable d’insuffler sa force à cette chaîne universelle.
Le livre ouvert au prologue de Jean, nous rappelle que le Verbe est lumière, que la lumière est venue des ténèbres, quelle est commencement. Cette lumière est venue donner la vie de l’esprit à la chair, car la chair ne saurait se suffire à elle-même elle aspire, à accéder à l’esprit. C’est cette tension vers le sacré, vers le Divin qui conduit l’homme à frapper à la porte du temple, il a entendu les paroles « frappez et l’on vous ouvrira, …. »
C’est par amour des hommes que le Verbe s’est fait chair, « le Verbe s’est fait chair afin d’amener les hommes à la vie de l’esprit. »
Pénétrer dans un Temple provoque toujours un choc émotionnel, l’on cherche immédiatement la lumière, le regard se porte vers la voûte, c’est le commencement d’une ascension spirituelle, quel que soit ce Temple il relie à l’esprit. Nous passons du profane au sacré, entre les colonnes, puis l’on entreprend cette marche vers la lumière pâle de la Lune, puis vers le Soleil à son zénith, puis l’on fait le tour du cercle pour se placer au centre, face la Lumière Véritable éternelle qui brûle et brille à l’Orient.
Depuis la nuit des temps, l’homme, a vu l’image du Temple en lui, cela lui a inspiré des constructions phénoménales, la terre du Nil en témoigne. L’architecture du Temple de Louxor sur les bords du fleuve sacré est emblématique, l’art de la construction est l’Art Royal, Louxor est face à la Vallée des Rois !
Au-delà des pierres monumentales, l’assemblage des pierres, est une philosophie de la mesure, de l’harmonie entre la matière et l’esprit. Prendre la mesure de son soi, se connaître s’est ouvrir la porte de l’univers et des Dieux.
Tracer un plan, sur la planche à tracer, ou dans le creux de sa main, c’est être le Maître Architecte de sa vie, s’harmoniser avec la nature, en force, sagesse et beauté.
L’homme qui vient de l’humus est nourri par les limons du fleuve, qui descend de la montagne, fleuve qui se jette dans l’océan, dans chaque vague, dans l’écume lumineuse même il y a une partie de l’esprit de l’homme, purifié par les éléments.
Quand l’homme prend conscience que le temple est lui grâce à la Connaissance, il ne poursuit plus les chimères artificielles des temples matériels, il voit la Lumière du réel, alors il commence la construction de son être véritable, le chef d’œuvre de sa vie, il s’est délesté des pelures de l’apparence.
C’est le message du prophète Ézéchiel aux hébreux exilés à Babylone après avoir été dans l’erreur. Ézéchiel dans sa vision reçoit l’ordre de tracer le plan du nouveau Temple de Jérusalem, sous les yeux décillés des hébreux. Il précède ainsi la vision de Jean de Patmos et son apocalypse.
Le Temple a des diagrammes symboliques, des représentations symboliques sommaires, mais parfaitement ordonnancées, les unes par rapport aux autres. D’où le soin particulier qu’apportent les francs-maçons à l’ordonnancement du Temple et sa représentation sur le tableau de loge, le mandala tracé sur le pavé mosaïque. On ne trace pas n’importe comment un tableau de loge, il y a un rite de construction, une progression semblable au chemin de l’initié dans le Temple de l’esprit ; le tableau de loge se dévoile peu à peu comme se dévoile le temple de l’homme en l’homme.
La polysémie du mot Temple, est une ouverture de ses portes mystérieuses, derrière le temple de pierre, il y a des Temples de l’esprit, la nature même est un temple avec ses forêts de symboles comme le disait Baudelaire dans ses correspondances, l’homme se promène au milieu de ces symboles.
J’arrive à la deuxième partie le Temple selon Marc Halévy-
Regard Maçonnique :
« La Franc-Maçonnerie est une mystique de la construction du Temple. »
Posture métaphysique moniste.
« Ici, nous partons du postulat que le Réel, le Tout, l’Un, l’Univers, le Divin sont autant de synonymes. »
Marc Halévy aborda trois principes que je vous laisse découvrir à la lecture de son livre :
« Le Principe d’Intentionnalité, le Principe de Constructivité, le Principe de Cohérence. »
Je m’arrête sur ses définitions du Principe de Cohérence :
« S’accomplir c’est faire croître sa cohérence personnelle dans toutes les dimensions de son devenir. »
« L’ennemi de la cohérence c’est le chaos. »
« Cette cohérence du Réel implique l’interdépendance de tout avec tout : c’est la fraternité universelle. »
Il aborde maintenant Le Regard Kabbalistique sur le Temple.
Du Tabernacle de Moïse
« …. Il est la Tente de la Rencontre, un lieu sacré de Théophanie. Là, le divin et l’humain se rejoignent, se touchent et dialoguent. »
« Le Tabernacle, … lieu mystique par excellence, lieu de contact et d’union. »
« Passer du profane au sacré, c’est passer de l’apparence au réel. »
« …., il y a des animaux métaphysiques qui ont entendu une voix, un murmure, leur susurrer que l’apparence n’est pas le réel et que le réel est accessible en passant de l’autre côté. »
Le Chapitre sur le TEMPLE se termine par un paragraphe :
Entre et Terre et Ciel.
Belle image du Temple et de l’Homme.
Encore une fois je vous invite à la lecture de livre, que je dirais essentiel, au sens de l’essence.
Jean-François Guerry.
À suivre : Recension Part -V- Kabbale et franc-Maçonnerie – DIEU - CHEMIN-
JF GUERRY
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