Le Phèdre de Platon est considéré comme l’un des dialogues, pour ne pas dire le dialogue de l’aboutissement du monde des idées de Platon, un dialogue métaphysique où il est question de la vie, de la mort, de l’amour mais aussi de la rhétorique. Postérieur au Banquet et à La République. Ce dialogue entre le sage Socrate et le sophiste Phèdre est peut-être le testament philosophique de Platon, et le début de ses réflexions métaphysiques, Platon est la figure du postulant profane sortant du Cabinet de réflexion. Platon évoque la théorie de la réminiscence dans la valeur serait amoindrie du fait de l’humaine mémoire, il recherche plutôt la connaissance inscrite dans l’âme que le ou les savoirs humains. Comme l’homme profane arrivé au milieu de sa vie en recherche d’autre chose que la matérialité, en recherche de la connaissance de son être intérieur.
Aristote est-il aussi éloigné de Platon que l’on peut le penser avec ce qu’il appelle La Philosophie Première qui sera ensuite qualifiée de Métaphysique ?
Revenons à Platon et son Phèdre, plus précisément le mythe de l’attelage ailé, ce mythe de la réminiscence et l’analogie avec l’initiation maçonnique. Le profane, puis l’apprenti maçon dès son entrée en loge marche maladroitement sur le pavé mosaïque noir et blanc, il est à la recherche de l’équilibre, de l’équilibre du centre. Il est comme le cocher de l’attelage ailé de Phèdre qui tente de maîtriser son cheval noir et son cheval blanc, pour poursuivre sa route dans les aléas de la vie, dans le labyrinthe de sa vie. Il est sur le chemin de la recherche de la pureté des idées originelles, les belles idées qui animent l’âme dont il est persuadé de l’immortalité. Comme le Franc-maçon se positionne entre les deux colonnes celle de la Force et celle qui l’établissement nécessaire à la construction du temple, son temple intérieur.
Mais ce n’est pas si simple, il lui faut maintenir le cheval noir fougueux et passionné et l’inaccessible beauté du cheval blanc. Le Cocher, comme le Franc-maçon est toujours sur le fil, constamment il doit choisir, faire des choix de vie. Il marche entre le noir et le blanc, il cherche à changer de plan à s’élever pour sortir de ce dilemme trouver l’harmonie de son unité, cela passe par la nécessaire élévation de son âme. C’est pourquoi l’attelage est ailé, pour pouvoir contempler le beau, le meilleur de l’âme, la belle âme, la pointe de l’âme celle qui touche le cœur. Sentez-vous ma sœur, mon frère cette épée sur votre cœur ?
Approcher le concept, l’idée de Dieu, des dieux, trouver quelle la voie de la sagesse et de la justice en toutes circonstances, chercher la Vérité, c’est boire à la source, à la fontaine de Jouvence le nectar des dieux. Assouvir la soif de l’âme, regarder la Voûte Céleste, voir monter l’encens, monter le long du à plomb ou gravir les barreaux de l’échelle mystérieuse. Pouvoir contempler la beauté de l’Un. Mais aussi bien plus encore redescendre humblement vers les hommes, le Franc-maçon, n’est pas un mystique, comme Socrate et Platon il parle à l’homme aux hommes.
Le chevalier de l’esprit est comme le cocher, il maîtrise la brutalité du cheval noir et la fougue du cheval blanc. Il lui faut trouver la bonne allure, la mesure du milieu ; faire en sorte que la réalisation de son initiation bénéficie aux hommes de la cité. Platon ne séparait pas la morale individuelle de la morale collective.
Le Franc-maçon n’est pas une marionnette dans les mains d’un démiurge, d’un Dieu ou des dieux, il fait en toutes circonstances usage de sa raison. Selon l’expression de J.F Revel la cité où vit l’homme : « Doit être une tête de pont de l’éternel dans le temporel ».
Est-ce que Platon envisageait la cité avec nostalgie comme un paradis perdu ? Je ne sais pas. Vivait-il dans l’espérance que ce paradis redescende sur terre ? Voulait-il préparer la Jérusalem terrestre pour accueillir le retour de la Jérusalem céleste ? Une chose est sûre il voulait, comme Socrate avec ses dialogues former l’homme, le préparer à accueillir en lui le bien et le bon.
Aristote aussi nommé le Stagirite, le surdoué de l’Académie de Platon à apporté un regard neuf différent après plus de 18 ans d’études au côté de Platon. Celui qui travailla en marchant dans son Lycée fit la part belle aux substances sans négliger les essences. Véritable encyclopédiste, érudit dans toutes les sciences, en compagnon Franc-Maçon. Il plaça néanmoins en tête des sciences, ce qu’il appelait comme nous l’avons dit La Philosophie Première, c’est-à-dire la philosophie première. La preuve ses leçons de morale, dans ses Éthiques à Eudème et Nicomaque. Il était moins dans la transcendance que Platon associant à celle-ci l’immanence. Observateur zélé, il voulait connaître le cosmos et développer toutes les sciences. Il était aussi persuadé que la cité avait besoin d’ordre tout de suite et ici-bas. Sans nier l’existence d’un grand organisateur, le grand horloger de Voltaire.
Aristote était sans doute dans le même état d’esprit que le poète Pindare qui écrivit dans sa 3ème pythique : « Ô mon âme, n’aspire point à la vie des immortels. Mais entreprends une œuvre possible. »
Refusant la vie sans fin, mais préconisant d’agir tout de suite, maintenant.
On peut penser qu’Aristote refusait de s’abimer dans un sensualisme exclusif, mais aussi qu’il refusait de considérer la science comme la contemplation de concepts universels.
De son point de vue la science consistera à rattacher rationnellement par voie de causalité, le sujet individuel aux concepts universels. Une réflexion pour nous à conduire sur la relation entre l’Un et le multiple.
Pas si éloignée que cela de la recherche de l’harmonie de notre unité, par l’initiation maçonnique, et la recherche de la Fraternité Universelle.
Jean-François Guerry.
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