VERTIGES.
Quand on est au bord du trou sans fond.
Quand la plongée est promesse d’une remontée.
Quand on fait l’expérience des ténèbres.
Quand les larmes viennent sans besoin d’appels.
Quand on renonce à toutes ses certitudes.
Quand on est prêt à rendre les armes invincibles.
Quand on renonce à ses prétentions pour rien, pour n’importe quoi, pour tout.
Quand l’amer est permanent, la vie sans saveur sans sauveur, les sourires aux abonnés absents.
Quand les jeux de mots, ne sont que des jeux de rôles.
Quand le corps s’affaisse se pétrifie.
Quand l’hiver est sans fin.
Quand la vie est une grenade dégoupillée qui roule.
Quand une main, des mains s’ouvrent.
Quand une voix, trouve son écho.
Quand un inconnu sourit et remet une pièce dans la machine.
Quand la justice n’est plus humiliée par l’injustice.
Quand l’amour de la vie revient plus fort que la certitude de la mort.
Quand le soleil finit par éclairer la pâleur de la lune.
Quand la mer meure comme une dernière vague sur la plage.
Quand l’écume même s’enfuit dans le sable.
Quand soudain venue de l’horizon une vague revient.
Quand l’écume lumineuse courre à nouveau sur la crête de la vie.
Quand dans les tunnels obscurs repoussent les herbes folles.
Quand bien même au milieu de la nuit la bête a surgi.
Rien ne peut tuer l’espérance.
Jean-François Guerry.