FRANC-MAÇONNERIE ET MONADE-PART-IX-
Giordano Bruno.
« Et toutes les croyances s’opposaient les unes aux autres. Et de petites églises se bâtissaient ainsi, qui se haïssaient, ayant coutume de tout diviser en erreur et en vérité. (…) N’aurais-je pas le cœur assez vaste pour les contenir ? »
Antoine de Saint-Exupéry – Citadelles in œuvres Ch. XIII, pp 556-557- édi NRF Gallimard, coll Bibliothèque de la Pléïade- Paris, 1961.Extrait du texte repris par Pierre PELLE LE CROISA, en introduction de son livre : Les langages symboliques – La Quête de Vérité- Des vérités profanes aux vérités maçonniques.
La quête de vérité, de la Vérité. Pour Giordano Bruno c’est peut-être aussi ce qui a guidé son œuvre Du triple minimum et de la mesure, œuvre déclinée selon le nombre de la quintessence, celui de l’étoile flamboyante, de l’architecte Vitruve. Nombre aussi du compagnon, qui après avoir travaillé à la connaissance de ce qu’il est, de l’être qu’il a regardé dans le miroir, part à la rencontre des autres et du monde avec son bissac bien garni par ses Frères. Il va sur les routes, animé par une force qui le dépasse, le mène toujours plus loin, plus haut que lui-même.
Giordano Bruno avec ses cinq livres a-t-il accompli son chef d’œuvre, en faisant ses premiers pas avec son Livre de l’existence du minimum. Il élève son âme en même temps que ses yeux vers l’aurore, il voit et entend le coq qui annonce la venue de la lumière. Il fait alors son second pas, c’est son second livre : le Livre des contemplations à propos du minimum.Son troisième pas est décisif, il revient au centre de lui-même, à son unité, son soi véritable, l’indispensable éclat lumineux. C’est son troisième livre : Le Livre de la recherche du minimum. Alors radieux, conscient de la force qui est en lui, il essaye de ne pas se perdre dans les labyrinthes de l’erreur, en cherchant les principes fondamentaux, les valeurs morales qui font l’homme vrai. Il cherche les mesures qui font l’harmonie de la vie des hommes de Devoir. Il est à son quatrième livre : Le Livre des principes de la mesure et de la forme.
Il parvient ainsi en bon orateur au cinquième temps de sa rhétorique.
(Invention capacité de trouver des idées, disposition, l’élocution, l’action et la mémoire). Il a pu sans doute alors s’exclamer comme Salomon, roi de sagesse et de justice, tout est parfait avec son cinquième livre : Le Livre de la mesure.
Vous l’aviez compris ceci n’est qu’une pure interprétation, élucubration de mon esprit vagabond, décalé et totalement subjectif. Toutefois inspiré par l’initiation maçonnique au R E A A du 1er degré au 5ème degré.
« Le Livre des principes de la mesure et de la forme »
Chapitre I- « Progression de la monade du peu nombreux au nombreux jusqu’à l’innombrable et immense. »
Giordano Bruno convoque le présocratique de l’école éléatique Xénophane, dont on ne sait s’il fût le maître ou l’élève de Parménide leurs pensées se confondant facilement. Xénophane fortement anthropomorphiste croit en l’unicité, son cheminement va de l’unité divine à la nature, de la nature aux choses naturelles et à l’inverse des choses naturelles à travers la nature il converge, il remonte vers une triple spéculation divine. On pourrait dire en résumé : ce qui vient d’en haut se dirige vers le bas, et remonte du bas vers le haut. Tout ceci s’organise en ordre, en monade.
Ainsi tout s’élève grâce à la contemplation de l’Un, chacun aspire à cette contemplation et s’élève vers l’entité absolue, la Vérité, la Monade. Ainsi à partir d’une lumière minimum, si faible soit-elle composée, imaginée, ressentie, nous nous élevons vers la lumière simple, absolue et infinie. Il y a une analogie avec l’initiation maçonnique.
Giordano Bruno ajoute : « Afin que par sa connaissance (la lumière) nous descendions jusqu’au discernement et au contrôle… » Une invitation après avoir le sommet de l’échelle à redescendre humblement vers ses Frères proches et lointains dans un élan fraternel ; conscients que rien ne diffère au point qu’il ne coïncide pas exactement grâce à la raison fondamentale, avec tout ce qu’il diffère ou auquel il est contraire. Une bonne raison pour agir au rassemblement de tout ce qui nous paraît être contraire. Nous pourrions dire à rechercher ce centre d’union fraternel qui ennoblit enrichi l’homme lui confère sa dignité et son humanité. G. Bruno abonde : « C’est pourquoi il est clair même pour le philosophant ordinaire que tous les contraires résident dans un même genre. » En d’autres termes comment pourrions-nous être totalement différents alors que nous provenons d’une même unité. « De même rien dans l’univers n’est à tel point exigu qu’il ne conduise pas à l’intégrité et perfection de l’éminence. » Une bonne raison d’espérer à l’avènement d’une fraternité universelle, Fraternité qui s’est diluée, transformée, dégradée, réduite au fil du temps en une solidarité de classe, un corporatisme qui laisse de côté les plus faibles, les marginaux, les moins représentés, provoquant colère, désespérance et violence. G. Bruno précise : « Ainsi, aussi rien n’est mauvais pour certains et quelque part qui soit bon et excellents pour d’autres et ailleurs. » Il ne s’agit que de notre perception de la vérité comme le disait Blaise Pascal : Vérité ici, et erreur au-delà des Pyrénées. Le Franc-Maçon, s’efforce de ne pas dissocier la Foi (Maçonnique) et la Raison, elles sont les deux ailes du même oiseau qui est l’Espérance. G. Bruno croit en l’existe « d’un Maître de chant », un maître d’harmonie. Nous dirions un Grand Architecte de l’Univers qui fait de toutes choses, un ensemble ordonné cohérent, comme une symphonie unique avec des voix différentes, mêmes contraires.
Ainsi nous passons d’une dyade à une triade pour aboutir à une monade une unité, une lumière pleine, un midi plein qui survient souvent au midi de notre vie. Initié à l’immensité des mystères de la vie, au milieu de nos différences, nous voyons luire bien au-dessus de nous au zénith un point lumineux dont l’immensité dépasse notre compréhension, mais nous présentons que c’est le point unique de rendez-vous des hommes de bonne volonté. Ces hommes qui regardent émerveillés toujours ce qui les rassemblent au lieu de ce qui les divisent.
G. Bruno traduit cette image : « Celle-ci est à l’image de la monade la première triade produite par le point, la droite, le triangle et le cercle… » Ainsi partant des mathématiques nous aspirons à des observations plus profondes de la nature et à la contemplation divine. On comprend mieux dès lors, l’intérêt des Francs-Maçons et leur méthode du symbolisme de la construction des hommes, participants à la construction du monde, et qui font appel dans leurs corpus pédagogiques, leurs rituels aux degrés, aux nombres, aux figures géométriques. Leur attirance, leur contemplation du centre de leur loge et leur regard tourné vers le delta lumineux prolongement reflet de la Lumière éternelle.
Jean-François Guerry.
À SUIVRE : Leibniz et sa Monadologie…
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