Oui, nous avons besoin de gentillesse. C’est un superflu si nécessaire. La gentillesse aurait-elle disparu de nos mœurs que nous nous étonnons de sa manifestation, de son expression, comme d’un sourire du ciel dans un monde de brutes ? La gentillesse n’est ni niaiserie ni naïveté. Elle est un raffinement qui nous fait humains, qui nous construit en humanité. Elle est comme un pas de danse harmonieux; Tout contraire de la vulgarité.
Par étymologie, le gentil est l’habitant d’une nation, d’une cité. D’ailleurs, n’a-t-on pas inventé le mot “gentilé“ pour désigner le nom donné aux habitants d’une même ville ou d’un même pays ? C’est ce gentilé qu’apprécient les cruciverbistes qui savent par exemple que les habitants de Saint-Cloud s’appellent les Clodoaldiens. La gentillesse va indéfectiblement avec l’urbanité, cet art de bien vivre ensemble dans la cité. Agir avec urbanité, en pleine humanité : j’aime ces mots qui offrent un supplément d’âme à leur première définition.
La gentillesse n’est jamais impérieuse. Il faut saluer son humilité, sa souplesse, son élégance, simple et pure expression de ce qui constitue le fondement de nos mœurs policées ou polissées. En aucun cas, être gentil ne sera un aveu de faiblesse. C’est au contraire la force d’une civilisation. Et la gentillesse n’est pas réservée aux enfants sages. Nous sommes tous appelés à être gentils. Il faut croire à la puissance de la gentillesse qui désarme tous les butors, les bourrus, tous les mal embouchés. Puissance de la gentillesse comme d’un sourire de l'âme.