FRANC-MAÇONNERIE ET MONADE PART-II-
Le chemin de la Monade, Giordano Bruno I.
« Progression de la monade du peu nombreux au nombreux jusqu’à l’innombrable et immense. »
Giordano Bruno. Titre du Chapitre I, Le livre des principes de la mesure et de la forme.
La religion chrétienne s’est inspirée de la philosophie grecque, Jean de Patmos assimile la Monade à l’esprit premier, l’esprit père. Dans les manuscrits de Nag Hammadi rédigés en copte on retrouve cette notion de Monade Dieu père de toutes choses, comme principe invisible, tout esprit. Les « petites » monades seraient le reflet de l’esprit Un, « grande Monade ».
Cette théorie sera reprise par le moine Giordano Bruno, vers 1590. Bruno fût très influencé par l’école florentine qui vit la résurgence du néoplatonisme annonçant la fin de l’obscurantisme religieux. De la « grande Monade » de l’Un émanerait une infinité de « petites monades » par reflets de la « grande Monade ». On remarque aussi le caractère triangulaire de la Monade, et l’importance des nombres, identifiés comme nombres divins. (cf Giordano Bruno Triple minimum de Monade, numero et figura).
Bruno, introduit la notion de nature nombre, ainsi que de la raison nombre capable de mesurer. Dieu influençant la raison, qui contemple la nature, prémisse du panthéisme de John Toland (1670-1722 Philosophe anglais déiste et panthéiste son œuvre principale le Panthéisticon) qui participa à la résurgence du Druidisme une tradition ayant un rapport étroit avec la nature.
Nous allons nous intéresser à Bruno, considéré par quelques historiens de la Franc-Maçonnerie spéculative comme l’un de ses inspirateurs. Lire à ce sujet les ouvrages de Charles-Bernard Jameux. (1)
Bruno outre Le Banquet des Cendres, a écrit une œuvre composée de cinq livres sous le titre de : Du Triple minimum et de la mesure.
Livre I- Livre de l’existence minimum.
Livre II- Livre des contemplations à propos du minimum.
Livre III- Livre de la recherche minimum.
Livre IV- Livre des principes de la mesure et de la forme.
Livre V- Livre de la mesure.
Paul Meier, en a fait la traduction du latin, il relève l’intérêt majeur des trois premiers livres, les deux derniers étant inachevés. Paul Meier a rédigé la préface extrait : « La pensée de Bruno était influencée par les néoplatoniciens, mais il faut ajouter que c’est à Nicolas de Cues, qu’il doit sa ‘Coïncidence des opposés ’ainsi, que ses conceptions géométriques. S’il utilisait le nom de Dieu par convention, il l’identifiait cependant à la nature, à l’univers et à la monade. C’est pourquoi il fût condamné pour hérésie. »
Le premier livre, Livre de l’existence minimum comprend XIV Chapitres. Chaque titre de chapitre est propice à la réflexion, le titre du premier chapitre est : « Prélude à propos des intentions, causes efficientes, moyens et manière de procéder. » Au début de ce premier chapitre l’on peut lire :
« l’intelligence (mental, psychisme différent de souffle et esprit) au-dessus de tout c’est Dieu. L’intelligence sise dans toute chose, c’est la nature. L’intelligence qui pénètre tout c’est la raison. Dieu prescrit et ordonne. La nature obéit et examine. Dieu est l’unique, la monade, source de tous les nombres, simplicité de toute grandeur, substance de tout composé excellence au-dessus de tout, mouvement indénombrable, immesurable. (…) Dieu influence la raison par l’intermédiaire de la nature. La raison est élevée vers Dieu par la nature. Dieu est amour, efficience, clarté, lumière. La nature est aimable, objet, feu et ardeur. La raison est aimante, sujet en quelque sorte car embrasé par la nature illuminée par Dieu. (…) Le sens est un œil dans la prison des ténèbres, (…) L’œil de l’esprit voit ouvertement partout comme un observatoire haut placé (…) La raison s’élèverait facilement vers l’intelligence si elle n’était pas distraite dans les flux de l’océan d’affections vaines. (…)
J’ai relevé dans ce premier chapitre une analogie avec les prescriptions contenues dans le rituel du quatrième degré du R E A A, Bruno écrit : « Que celui qui désire philosopher, doutant d’emblée de tout (doute constructif au sens cartésien), ne se démarque pas à priori d’un parti contradictoire plutôt que d’écouter les débats et qu’il juge et définisse selon des raisons bien perçues et recueillies non pas ce qui se dit de la réputation de la foule, de la longévité des titres et décorations, mais qu’il juge d’après lui-même et les choses selon la constante vigueur de l’enseignement et selon la vérité examinée à la lumière de la raison. Ce ne sont plus la sagesse et la bonté, mais l’ignorance et l’iniquité qui inspirent les voix et les paroles. Ceux qui prennent la vérité et l’enseignement pour de la simplicité jouissent eux-mêmes de l’inertie, de la parure et de l’astuce et enflent leur vanité par la diversité avec quelque sollicitude mercantile. »
Vous conviendrez, je pense, que la force et la lumière de la pensée de Giordano Bruno mérite plusieurs articles.
Jean-François Guerry.
- Charles-Bernard Jameux Poète, Écrivain, Historien de la Franc-Maçonnerie. Lire : L’Art de la mémoire et la formation du symbolisme maçonnique. Éditions Dervy.
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