SAGESSE ANTIQUE POUR MIEUX VIVRE – PART – XX- PLOTIN
« Les vertus, mettent réellement de l’ordre en nous et nous rendent meilleurs ; elles imposent des limites et une mesure à nos désirs et à toutes nos passions, elles nous délivrent de nos erreurs. »
Plotin Traité 19 sur les vertus. Ennéades I,9.
Plotin (205-270), est souvent convoqué dans les loges maçonniques pour enrichir les travaux des Sœurs et de Frères, comme point d’appui à leurs démonstrations, ou encore pour faire des analogies avec les textes des rituels. Les Ennéades de Plotin nous ont été transmises par Porphyre qui les as classées et éditées, Plotin ne déroge donc pas à la règle comme de nombreux philosophes de l’antiquité il a été dans l’oralité plus que dans l’écriture.
Nombreux sont les exégètes de la pensée plotinienne qui s’accordent pour dire qu’elle incarne le sommet, la pyramide du platonisme, de l’esprit et des idées de Platon, se rapprochant ainsi de Pythagore. Il croyait à la capacité de l’homme de s’élever jusqu’à un haut niveau de conscience, permettant de connaître et de vivre des moments rares, extatiques où l’homme peut contempler la plénitude de l’un. Sa proximité avec la tradition chrétienne naissante et les gnostiques ont pu laisser croire que Plotin était un mystique. En réalité, il a été un rationaliste, qui mettait la pratique de la vertu, des vertus à haut niveau. Mais il était dans le monde, il avait rompu avec les épicuriens qui croyaient à la puissance des sens pour connaître la vérité. Mais aussi avec Aristote et son ordonnancement du monde et même les premiers stoïciens qui certes portaient la loi morale au pinacle de leur philosophie. Il sera plus proche de Marc Aurèle c’est-à-dire du stoïcisme tardif ou impérial qui mettait en avant la construction de l’homme, de sa « Citadelle intérieure », de son temple intérieur dirait un Franc-maçon.
Pour Plotin, il fallait que l’homme pénètre son soi, son intimité profonde, son être intérieur et qui passe sa vie à le sculpter par la pratique des vertus, par l’ascèse, la purification (Katharsis), afin de pouvoir se diriger vers les hautes sphères de la spiritualité. Pour avoir la possibilité de frôler ne serait-ce qu’un instant l’Un Bien, le Juste, le Beau. Plotin compare la construction de la vie, par le travail sur lui-même, sa pierre brute pour en extraire le meilleur, comme l’apprenti maçon, puis le polissage de cette pierre comme le compagnon et enfin lui trouver sa place comme pierre d’angle de soutien, capable de soutenir harmonieusement l’édifice de la vie, de mieux vivre, une vie la plus sage possible ; pour qu’elle soit un rayon de lumière qui contribue à l’illumination du monde, qui passera ainsi des ténèbres à la lumière, du chaos à l’ordre.
Plotin nous incite donc, à la pratique d’exercices spirituels, comme la Franc-maçonnerie nous y incite en nous montrant la voie du travail sur nous-mêmes.
Plotin, va même jusqu’à penser que nous n’avons pas conscience que notre activité spirituelle nous mène vers le bien. Comme le Franc-maçon n’a pas toujours conscience des métamorphoses qui s’opèrent en lui, et qui sont la conséquence de sa pratique des vertus, il considère ses progrès comme insignifiants, comment en serait-il autrement, ces progrès sont lents, ils demandent parfois une vie entière, ce n’est qu’au moment de la pesée de l’âme que la balance penche, grâce à une once de sagesse. Le Franc-maçon ne perçoit pas toujours ses changements, ce sont ses Frères et les profanes qu’il côtoient qui s’en aperçoivent.
La pensée de Plotin, comme le corpus pédagogique de l’initiation maçonnique incite le myste à se débarrasser des écorces inutiles, du superflu qui alourdit sa conscience et son âme et l’empêche de s’élever.
Chaque coup de maillet, fait pénétrer le ciseau de la morale et rend la sculpture plus belle.
« Reviens, en toi-même et regarde : si tu ne vois pas encore la beauté en toi, fait comme le sculpteur d’une statue qui doit devenir belle ; il enlève une partie, il gratte, il polit, il essuie jusqu’à ce qu’il dégage de belles lignes ; comme lui, enlève le superflu, redresse ce qui est sombre pour le rendre plus brillant, et ne cesse de sculpter ta propre statue, jusqu’à ce que l’éclat divin de la vertu se manifeste. »
Dans presque chaque mot de ce texte on retrouve à la fois les outils symboliques et la réalisation du travail maçonnique. Cette incitation à passer des ténèbres à la lumière, il s’agit d’une véritable conversion, de porter un autre regard sur nous-mêmes et sur le monde. Comment y parvenir par la pratique des vertus. Concrètement par le silence, pour écouter sa conscience, puis comme Plotin nous y incite : « Fermez les yeux du corps pour ouvrir ceux de l’esprit. »
Le Franc-maçon dirait ouvrir l’œil central, celui du cœur pour voir, connaître et vivre selon l’intelligence du cœur.
Les Francs-maçons, ne font pas autre chose quand ils se mettent au signe de deuil, pour faire correspondre leur esprit avec celui de leurs Frères qui ont franchis la porte de l’Orient éternel.
On comprend un peu plus la présence de la pensée plotinienne dans les loges, cette philosophie qui porte l’éthique à un haut niveau, porte le questionnement des hommes sur leur capacité d’aller au-delà de l’ordinaire raison, de résoudre la souffrance engendrée par les vices ; de se rapprocher d’une vie plus simple, plus vertueuse, plus humaine, plus spirituelle, plus charitable. Une vie non pas mystique, une vie qui prend en compte notre matérialité, mais qui s’efforce de mettre le compas de l’esprit au-dessus de l’équerre grâce à la force de l’amour fraternel. Une vie qui institue une hiérarchie où la vie spirituelle domine toujours la vie matérialiste.
« Si tu te vois devenu cela, devenu toi-même une vision prenant confiance en toi-même, remontant déjà vers le haut, tout en restant ici en bas, n’ayant plus besoin de guide, fixe intensément les yeux et regarde. » Je rajouterais à la manière de Kipling, tu es un maître maçon mon Frère, tu es passé de l’avoir à l’être.
Jean-François Guerry.
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