SAGESSE ANTIQUE POUR MIEUX VIVRE -PART-XXVI- Quand l’homme est au centre.
« Pour être soi, il faut se projeter vers ce qui est étranger, se prolonger dans et par lui. Demeurer enclos dans son identité, c’est se perdre et cesser d’être. On se connaît, on se construit par le contact, l’échange, le commerce avec l’autre. Entre les rives du même et de l’autre, l’homme est un pont. »
Jean-Pierre Vernant.
Le néoplatonisme de Plotin, la sculpture de soi approcher au plus près la beauté, contempler l’Un. Cette pensée philosophique sera absorbée par la religion chrétienne naissante. Il faudra attendre la Renaissance et Pic de la Mirandole son « Phénix » célèbre encyclopédiste, les pourfendeurs des dogmes religieux et annonciateurs de l’esprit des Lumières comme Giordano Bruno, Marsile Ficin, Galilée, Copernic…Qui sans cesser de regarder le ciel, verront aussi l’homme, Emmanuel Kant le placera définitivement au centre, sans renier pour autant la métaphysique. Les Lumières de la science avec Isaac Newton ont bousculé les papistes, même René Descartes avec son doute constructif, même s’il fût plus timoré craignant pour sa personne. Tous ces hommes ont contribué au glissement à la transformation de la philosophie en sciences humaines.
Les préceptes de la philosophie antique ne résonnent plus que dans les amphithéâtres des universités où se développe un entre-soi entre des professeurs donnant des cours magistraux à des étudiants acquis à leurs thèses, dans ces univers clos la philosophie n’est plus que Théoria, la Praxis est ignorée. Les philosophes se divisent sont en des historiens, des philologues au mieux des exégètes de la philosophie de l’antiquité, et des anthropologues qui sont des sociologues, des psychologues.
On peut le regretter, ou le louer je m’intéresse aujourd’hui à Jean-Pierre Vernant 1914-2007, historien, anthropologue spécialiste de la Grèce antique, professeur au Collège de France, médaille d’or du CNRS…
Il a étudié l’homme antique à travers les mythes, les croyances et la société de la Grèce antique. Une philosophie à hauteur d’homme, comprendre les mythes, les légendes et les valeurs qu’ils véhiculent le fret de ses camions. Comprendre aussi les mystes qui en sont les acteurs, une méthode qui ressemble à celle des instructions maçonniques. Les Francs-maçons cherchent dans les valeurs universelles, dans les lumières du passé les fils qui permettent de construire leur présent et d’imaginer leur avenir.
En s’éloignant de la métaphysique de ce qui est au-delà de la Raison on résout les savoirs mais pas la Connaissance. On n’échappe pas totalement à la culture ancienne, c’est une chaîne d’Or fin spirituel constituée avec des maillons qui symbolisent les consciences spirituelles de nos anciens.
Jean-Pierre Vernant s’est intéressé à cette anthropologie historique, ses recherches s’étendent du 8ème siècle au 4ème siècle avant notre ère. Elles couvrent ainsi les mythologies d’Asie Mineure, les épopées homériques, Hésiode jusqu’à l’homme raisonnable d’Aristote architecte et Maître du savoir. En se penchant sur le polythéisme Grec, il discerne dans chaque dieu l’incarnation des valeurs morales. L’entremêlement des dieux et des valeurs morales qu’ils symbolisent forme un ensemble structuré et cohérent : « Un schème théologique. » organisateur de la pensée grecque, je rajouterais donc de la vie pratique.
Je ne puis m’empêcher de faire un parallèle avec l’initiatique maçonnique qui se structure par degrés successifs ascendants des valeurs morales exprimées dans les différents rituels. Rituels qui insufflent progressivement la connaissance de soi, de son soi, structurent l’homme juste et bon autour des valeurs morales inspirées par les héros des mythes légendaires, qui sont les bornes, les références, les marqueurs, les exemples avec leurs parts d’ombre et de lumière. Les mystes instruits de ces valeurs morales universelles, constituent une communauté ouverte, une fraternité universelle. Les enseignements reçus dans les skhôlè de la Grèce antique, sont semblables à ceux dispensés dans les Loges maçonniques, apprentissage individuel dans un cadre collectif, chacun myste différent regarde dans la même direction.
La vision de l’homme grec selon Jean-Pierre Vernant est pour moi similaire à celle que je me fais du Franc-maçon, je m’explique : « L’individu existe en fonction de ce que les autres voient et pensent de lui. »
Mes Frères, me reconnaissent pour tel. « L’identité n’y est pas réflexive : pas d’introspection ou d’auto analyse comme dans l’occident moderne. » Cela peut apparaitre contradictoire avec le connais-toi toi-même de l’oracle delphique, si l’on occulte la fin de l’oracle : tu connaitras le monde et les dieux. Pas de contradiction non plus avec l’acronyme alchimique V I T R I O L, le but de la connaissance de soi, ne se restreint pas à la culture intellectuelle de son soi, même si le but est la connaissance de sa part d’ombre pour l’améliorer, la rectifier, mais aussi la connaissance de sa modeste part de lumière. Le but essentiel étant de faire profiter l’autre, les autres de cette lumière.
Jean-Pierre Vernant abonde : « Pour le grec ancien, ce n’est pas le monde qui est ma conscience (idée cartésienne), c’est moi qui suis dans le monde. Ce qui permet à un Grec de constituer son identité, c’est sa relation à l’autre, à l’être aimé, aux dieux et à la mort. »Se situer dans le cosmos, va au-delà de la simple esthétique, du simple modelage de son soi, qui ramènerai à l’indestructible ego. Se situer permet d’être humblement à sa juste place (prenez place mes Frères), d’être en harmonie avec les autres : « Rien de trop ». On peut garder la mesure de soi grâce aux outils symboliques et les valeurs qu’ils représentent. L’harmonie avec l’autre et les autres est la nature même de la Franc-maçonnerie, que puis-je faire seul ? Si ce n’est être un simple soldat de l’universel !
« La Franc-maçonnerie est un ordre initiatique traditionnel et universel fondé sur la Fraternité… » (Extrait Chap I- de la constitution de la Grande Loge de France). Dans ces quelques mots fondateurs l’on retrouve l’Ordre et le cosmos, le caractère Universel des valeurs morales et de leur symbolisme et enfin la reliance entre les hommes, la Fraternité. Les mythes, les légendes historiques narrent les transformations plus ou moins lentes mais continuelles de la nature humaine, exprimées autrement l’on pourrait dire : la construction de l’homme intérieur, grâce à ses métamorphoses, ses mises en mouvement (initiation) par la pratique spirituelle en compagnie d’autres hommes qui veulent aussi s’élever pour servir les autres.
Jean-François Guerry.
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