LE JOUR DE LA LUNE, MOMENT OÙ LA ROSÉE DESCEND
Le doute nous oblige à concevoir, « la possibilité d’une transcendance indépendamment de l’idée de Dieu. » C’est le sujet qu’aborde Sophie Nordmann, inspirée par ses références majeures : Socrate, Descartes, Kant et Spinoza. Sa recherche de la transcendance en dehors de la théologie, est considérée comme originale et digne d’intérêt. Il y a des analogies avec l’initiation maçonnique. En essayant de ne pas tomber dans des poncifs, l’on peut acter que nos interactions avec les autres accroissent nos capacités de jugement, écouter l’autre fait partie des devoirs du maçon. De la même manière, pratiquer le doute constructif cartésien de manière habituelle nous permet de combattre nos préjugés et augmente notre altérité, notre respect de la dignité de l’autre, sans renoncer à penser par soi-même. Le maçon dans sa loge et son obédience en écoutant et fréquentant ses frères de milieux sociaux, de croyances religieuses et d’opinions politiques divers s’est accoutumé au dialogue, à la confrontation sans affrontement. Cet exercice, l’a amené à se questionner sur lui-même et sur ses responsabilités vis-à-vis des autres. Il change, il évolue, il est mouvement pléonasme en initiation constante, le bouleversement des certitudes érode peu à peu l’ego le plus rude.
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La recherche de la vérité et de la Connaissance impose le développement de l’énergie spirituelle, quelle peut être la source de cette énergie ? Pouvons-nous trouver un centre d’union autour d’une foi commune au-delà de nos différences et de nos croyances religieuses, ou pas ? Si l’on accepte le postulat qu’il n’y a qu’une Spiritualité. Que les spiritualités associées à des adjectifs sont des catégories, qui sont respectables mais associées le plus souvent à des croyances, des valeurs ou des dogmes. Je pense aux spiritualités religieuses, à la spiritualité qualifiée de laïque (La laïcité est une disposition juridique, qui contient des valeurs morales, est-elle pour autant spirituelle ?).
Pour moi, la spiritualité est une, sans adjectif. Elle est un élan, un essor de l’esprit qui nous mène vers le réel, elle constitue la base de la construction de notre être véritable, notre être spirituel.
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L’élan vital, la source de la spiritualité est ici en questionnement. Henri Bergson : « Qui dit esprit, dit avant tout, conscience. » Quand on pense initiation maçonnique scalaire, l’on pense élévation progressive de notre conscience. Bergson rajoute : « Mais qu’est-ce que la conscience ? (…) conscience signifie d’abord mémoire. » Mémoire, personnelle et collective comme une Force premier mot du maçon qui est en nous. Cette Force résulte selon Bergson d’un écart, d’un rayon de la Force divine, qui nous irradie et fait de nous des êtres spirituels. Il y a mon sens un mélange entre la matérialité, l’incarnation de cet élan en nous et le pur esprit. Nous recevons et gardons une partie infime de cette rosée spirituelle chaque jour déposée dans notre cœur, qui permet à la lumière de s’épanouir. Plus nous sommes en capacité par notre travail, nos efforts de recevoir cette rosée céleste, plus nous grandissons en esprit, c’est ce que l’on appelle le perfectionnement de l’homme et plus le perfectionnement de l’humanité. Il y a élévation mais aussi concentration spirituelle. C’est ce que le maçon appelle construire son être intérieur, une construction sans limite, infinie, une recherche d’absolu, donc inatteignable ce qui en fait la grandeur. Nous ne pouvons donc, être des parfaits, mais plus humblement nous pouvons prétendre être des amis de la perfection, c’est-à-dire des aimants de la perfection, c’est donc en conscience que le franc-maçon affirme : « j’ai à me perfectionner. » Les plus grands philosophes, comme les grands initiés étaient considérés non comme des sages, mais comme des amis de la sagesse et ils nous ont laissé en héritage des images et des symboles de sagesse.
Peut-on considérer que le Dieu principe, qui laisse un rayon de sa lumière pénétrer en nous est le principe créateur de cette sagesse spirituelle qui fait les belles âmes ?
Que dès lors notre devoir serait de faire croître la lumière de ce rayon en nous et dans le monde, de faire déborder cette corolle florale remplie de rosée céleste, ou de faire briller le plus loin possible cette étoile qui flamboie dans le ciel pour qu’elle illumine les sentiers qu’empruntent les hommes le cœur battant.
Le principe créateur, serait ce principe source indéfinissable, innommable, dont l’eau de vie permet faire les briques assemblées par le ciment de la fraternité pour construire l’édifice spirituel, notre cathédrale intérieure, une demeure accueillant la lumière. Si l’on peut concevoir une transcendance séparément de l’idée de Dieu. Il est difficile de concevoir l’absence d’un principe source où l’esprit s’abreuve pour faire œuvre amour et mettre de l’ordre dans le chaos. Ce principe que les Francs-maçons en général appellent Grand Architecte de l’Univers et que les plus nombreux d’entre eux honorent en travaillant à sa Gloire. Ce principe qui permet de dire que la Franc-maçonnerie est un centre d’union fraternel de tous les hommes, étant à la fois des êtres identiques et en même temps différents. L’on peut concevoir ce principe comme le point de rassemblement de l’âme et des âmes. C’est pourquoi le Maître Maçon veut mettre le cercle dans le carré et se rapprocher le plus possible du centre du cercle, du centre de lui-même, pour réaliser l’unité harmonieuse de son être.
Jean-François Guerry.
"La règle des Frères Mineurs" : Jubilation de l'âme, insouciance du lendemain, attention pleine à toutes vies. Jouissance de ne tenir à rien, merveille de toutes présences"
Pour simplifier encore il leur raconte cette histoire.Vous voulez savoir ce qu'est la joie, vous voulez vraiment savoir ce que c'est? Alors écoutez: c'est la nuit, il pleut, j'ai faim, je suis dehors, je frappe à la porte de ma maison, je m'annonce et on ne m'ouvre pas, je passe la nuit à la porte de chez moi, sous la pluie, affamé.
Voilà ce qu'est la joie. Comprenne qui pourra. Entende qui voudra entendre. La joie c'est de n'être plus jamais chez soi, toujours dehors, affaibli de tout, affamé de tout, partout dans le dehors du monde comme au ventre de Dieu."
Songe et autres mensonges
Le soleil s’est levé, je me suis réveillé
Encore ensommeillé, titubant yeux mi-clos
Accroché à un rêve à peine entrebâillé
Je me suis étiré pour me remettre à flot
L’enfant s’en est allé, et sa candeur avec
Nous regardons encore mais nous ne voyons plus
Les années s’additionnent et nous mettent en échec
Et nous n’avons plus d’yeux que pour le superflu.
J'essayais d’assembler des fragments oniriques
Tandis que ruisselait une eau fraiche et limpide
J'entendais clairement des enfants intrépides
Interpeler gaiement des passants amnésiques.
L’enfant s’en est allé, et sa candeur avec
Nous regardons encore mais nous ne voyons plus
Les années s’additionnent et nous mettent en échec
Et nous n’avons plus d’yeux que pour le superflu.
Ils riaient, ils criaient sous des postures hostiles
Mais ils n’en avaient cure, et redoublaient d’ardeur
À la moindre invective avec un tel bonheur
Que je voulus les suivre dans cette course futile
L’enfant s’en est allé, et sa candeur avec
Nous regardons encore mais nous ne voyons plus
Les années s’additionnent et nous mettent en échec
Et nous n’avons plus d’yeux que pour le superflu.
Le soleil disparu derrière un cumulus
J'avançais prudemment à quelques encablures
Ils étaient peu nombreux mais avaient tant d’allure
Qu'ils vous hypnotisaient d’un geste de salut.
L’enfant s’en est allé, et sa candeur avec
Nous regardons encore mais nous ne voyons plus
Les années s’additionnent et nous mettent en échec
Et nous n’avons plus d’yeux que pour le superflu.
Et puis tout me revint, avec que netteté
Je pouvais distinguer les couleurs, les odeurs
Mon rêve tout entier m’était restitué
Jusques à leurs frimousses de tendres chapardeurs.
L’enfant s’en est allé, et sa candeur avec
Nous regardons encore mais nous ne voyons plus
Les années s’additionnent et nous mettent en échec
Et nous n’avons plus d’yeux que pour le superflu.
Un passant ulcéré brandit une sacoche
Eructant et criant à la face des mioches
Sans enrayer le flot de rires et de sarcasmes
Ni amoindrir jamais leur si bel enthousiasme.
L’enfant s’en est allé, et sa candeur avec
Nous regardons encore mais nous ne voyons plus
Les années s’additionnent et nous mettent en échec
Et nous n’avons plus d’yeux que pour le superflu.
J'ai continué longtemps à suivre ce cortège
De délices et de joie, d’innocence superbe,
Jusqu’au bout de la rue à l’entrée du collège
Temple du vivre ensemble et de l’amour en herbe.
L’enfant s’en est allé, et sa candeur avec
Nous regardons encore mais nous ne voyons plus
Les années s’additionnent et nous mettent en échec
Et nous n’avons plus d’yeux que pour le superflu.
Que reste-t-il de ce temps là où nous osions
Sans craindre aucun regard croquer notre jeunesse
Qu'est-t-elle donc devenue la voie enchanteresse
Où goulûment hier nous nous engouffrions ?
L’enfant s’en est allé, et sa candeur avec
Nous regardons encore mais nous ne voyons plus
Les années s’additionnent et nous mettent en échec
Et nous n’avons plus d’yeux que pour le superflu.
Je sortis de la douche torturant ma serviette
En jetant un regard dans le miroir glacé
Pourrai-je réveiller quand je suis cabossé
L'enfant enfoui en moi et fuir mes oubliettes ?
L’enfant s’en est allé, et sa candeur avec
Nous regardons encore mais nous ne voyons plus
Les années s’additionnent et nous mettent en échec
Et nous n’avons plus d’yeux que pour le superflu.
Le bonheur se construit chaque heure et chaque jour
Il faut savoir saisir chaque instant de la vie
Et rappeler sans cesse l’innocence tapie
Au fond de notre cœur pour faire jaillir l’amour.
L’enfant peut revenir si nous nous souvenons
Nous pouvons réapprendre à voir et à sourire
Alors le temps qui passe nous verra accomplir
Les futiles besognes qui nous rendent moins cons.
Philippe Jouvert.
AVEC L'AIMABLE AUTORISATION DE L'AUTEUR
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