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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François GUERRY
François René de Châteaubriand

François René de Châteaubriand

LE GÉNIE DE LA POÈSIE

 

Les mots du poète décourageront vite celui qui ne voit qu’eux et pas la lumière des idées qui nourrissent le monde imaginal, la théophanie qui selon les grecs est une démonstration, une fête et une vision de l’unité. Le poète nous invite, nous initie à cette fête. Ses poèmes sont comme un buisson ardent qui brûle en nous, une régénération perpétuelle de la parole d’amour qui fait l’homme.

Chaque poète à sa manière exprime ce génie qui vit en lui. François René de Chateaubriand a célébré le Génie du christianisme, en démontrant d’une manière nouvelle l’excellence de la religion chrétienne. Ce qui peut expliquer, que la Franc-maçonnerie spéculative n’a pas renié ses influences chrétiennes et juives. Elle a conservé le meilleur de ces religions, leurs vertus et leurs valeurs sans en adopter les dogmes. Comment ne pas voir ces influences dans le symbolisme de la construction du Temple de Salomon et le message de la Jérusalem nouvelle descendue sur terre et la loi d’amour du plus humble des prophètes.

Le génie parle en tout homme bon et juste, aide celui qui l’écoute pour tracer sa ligne de vie, pour donner du sens à sa vie. La pratique des vertus et des commandements qui fondent une morale universelle sont les colonnes qui soutiennent l’homme libre. Au premier rang de ces commandements se trouve l’injonction tu ne tueras point donc tu aimeras ton prochain, comme toi-même. Tu aimeras ton Frère, tu lui porteras assistance qu’il soit proche ou lointain, pauvre ou riche pourvu qu’il soit vertueux et digne de respect. C’est pourquoi le fondement de la Franc-maçonnerie est la fraternité.

Chateaubriand a résumé lui-même sa pensée, en écrivant une ode au christianisme je le cite :« De toutes les religions qui n’ont jamais existé, la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres. Le monde moderne, lui doit tout, depuis l’agriculture jusqu’aux sciences abstraites, depuis les hospices bâtis pour les malheureux, jusqu’aux temples les plus élevés par Michel Ange et décorés par Raphaël. Il n’y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte ; elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l’écrivain et des moules parfaits à l’artiste. »

Ces paroles sont toutes à la fois prologue et épilogue, elles donnent une idée du développement de sa pensée matérialisée dans son Génie du christianisme. Si l’on fait abstraction des mots religion, dogme et christianisme, que l’on les substitue par doctrine ou ordre maçonnique l’on pourrait écrire : « De toutes les pensées qui n’ont jamais existé, la doctrine ou l’ordre maçonnique, est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres. Le monde moderne lui doit tout, depuis les sciences les plus abstraites, la Franc-maçonnerie est un asile pour les hommes avec sa bienfaisance et sa bienveillance, elle a bâti les temples plus élevés de l’esprit. Il n’y a rien de plus élevé que sa divine morale, rien de plus aimable que son ordre et sa doctrine et sa pratique ; elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l’écrivain et des moules parfaits à l’artiste. »

L’on peut donc adhérer à cette pensée toute romantique de Chateaubriand, qui met l’homme en tension vers le bien, vers la sagesse, et la pratique de la loi d’amour universelle.

La lecture de la deuxième partie du Génie du christianisme est instructive, elle se divise en deux parties. La première partie est consacrée à sa poétique qui n’est pas sans rappeler le cantique des cantiques, ou encore plus près de nous le Pèlerin chérubinique d’Angelus Silésius (1644-1677), où se mêlent poésie, métaphysique et mystique. Dans cette deuxième partie du Génie du christianisme il est question des arts et de la littérature. Il est rappelé que le christianisme a conservé le meilleur de la sagesse de l’antiquité du moins dans la première partie de son existence, celle des premiers chrétiens. Le romantisme de Chateaubriand s’inscrit en contrepoint de l’excès scientiste des lumières, il en fait un précurseur du surréalisme, il y a chez lui un goût pour l’exotisme. Il incarne aussi une sorte de théosophie illuminative, où s’exprime le génie de sa poésie, il met en mots son inspiration venue de l’intérieur de lui-même, il accède aussi à un rapport direct avec l’Un, le Divin éliminant toute notion d’un clergé intermédiaire ou intercesseur, il vit une spiritualité pure directe.

Le génie qui est en nous, se révèle après une lente maturation et préparation, quand il nous parle il parle aussi avec plus grand que nous, avec le principe du Grand Architecte de l’Univers. Quand au-delà de la raison, l’imagination règne, résonne en nous, nous trouvons notre place dans l’univers, à la fois humble et proche de l’Un.

Ce génie qui parle en nous, nous rapproche donc de l’Un, de la possibilité de le contempler, cette résurgence du néoplatonisme est présente chez Chateaubriand comme chez tous les maçons qui cherchent la Lumière. Métamorphose de la matière, métamorphoses successives de l’homme, pas vers la réalisation du Grand Œuvre, vers l’alchimie illuminative, qui n’est pas sans rapport avec celle de Martinez de Pasqually. Le poète romantique sacralise en quelque sorte le pouvoir de l’imagination sans bornes, celui qui connaît la polysémie des mots, la langue des oiseaux, accède au merveilleux de la Lumière, de la Grande Lumière. L’on peut dire que pour Chateaubriand cette Lumière a brillé jusqu’au Temple de la mort dans ses Mémoires d’outre- tombe, son autobiographie funèbre où il ouvre son cœur en s’inspirant de la nature en général et de l’amour qui est la gloire des hommes. Quel Génie !

 

                                            Jean-François Guerry.   

LE GÉNIE DE LA POÉSIE

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