LE SENS DE LA VIE À L’ÉPREUVE.
Quand la peur nous terrasse face à la barbarie, cette barbarie qui nous réveille de notre banalité du mal, que nous avions intégrée dans notre quotidien. L’on reprend conscience que la bête, l’animal qui sommeille en nous tapi dans l’ombre n’était qu’assoupi et peut bondir à tout moment.
Face aux propagateurs de haine et de terreur, les terroristes ; Iannis Roder professeur agrégé d’histoire en Seine-Saint-Denis écrit après vingt ans de combat et d’attente de solutions (Il avait participé en 2002 à la rédaction des Territoires perdus de la république – Éditions Fayard) il dit après l’assassinat de son collègue Dominique Bernard : Ras le bol des victimes qui écrivent ‘vous n’aurez pas ma haine’, ‘je n’en n’est rien à faire des nounours et des bougies’. (1)
Face aux terroristes qui sont les bras armés des théocraties, que nous nourrissons de pétrodollars, ces terroristes apparaissent comme les boucs émissaires que ces théocraties ont mis en place. C’est là que nous pouvons peut-être trouver un sens du sens à notre action. Encore faut-il réapprendre à être courageux. L’on sait pourtant, l’on voit qu’entre les deux sentiments de crainte et d’assurance, le courage se tient au milieu. (2)
Face aux catastrophes naturelles, nous avons su nous fédérer, nous assurer, nous épauler. Serions-nous incapables de nous fédérer contre ces catastrophes humaines, il n’y aurait définitivement que les biens matériels que nous ne pourrions assurer ? La vie de nos professeurs, de nos enseignants ne vaut pas quelques poignées d’euros ou de dollars ? L’humanité, la fraternité, ne seraient que des mots vidés de leur sens ? L’ambition, le fanatisme et l’ignorance nos fidèles mauvais compagnons sont toujours à l’œuvre. Nous ne saurions nous résoudre à encercler ce triangle de mort. Nous ne saurions que nous diviser et tomber sous la dictature, la souffrance de la vengeance déifiée en violence. Nous sommes en état de guerre nous devons en prendre conscience comme écrivait Emmanuel Levinas : L’état de guerre suspend la morale ; il dépouille les institutions et les obligations éternelles de leur éternité et, dès lors, annule, dans le provisoire, les inconditionnels impératifs. Il projette d’avance son ombre sur les actes des hommes. La guerre ne se range pas seulement- comme la plus grande- parmi les épreuves dont vit la morale. Elle la rend dérisoire. (3)
Notre refus de l’ordre juste et fraternel nécessaire pour faire société face au chaos. Nous nous enfermons, nous nous incarcérons, nous nous écroulons, nous individualisons volontairement, jusqu’à renoncer à nous reproduire, aurions perdu confiance en nous-mêmes, en l’homme en l’humanité ? Certains parmi les plus jeunes vont jusqu’au refuser de se reproduire par crainte de l’avenir, cet avenir leur fait office de bouc émissaire pour voiler leur égoïsme et leur individualisme ; qu’ils masquent sous le prétexte de leur liberté et de leur choix personnel. Faut-il vraiment renoncer au bonheur de la filiation, au bonheur des enfants, des petits-enfants qui deviendront des hommes, parfois de grands hommes c’est-à-dire en toute simplicité des humains. Ces partisans du renoncement à l’homme, mettent en avant le bouc émissaire de la planète qui s’écroule, ils ont oublié que la plus grande, la plus belle réalisation de la terre c’est l’homme qui vient de l’humus de cette terre, de la fécondité de cette terre, que l’homme honore cette terre. En refusant l’homme ils méprisent la terre, qu’ils disent vouloir protéger.
S’arrêter, limiter sa filialité et sa fraternité sous le prétexte d’une mauvaise expérience du passé, c’est arrêter de vivre, pire arrêter la vie. Le passé limite seul la vie de l’être, c’est naturel le passé limite l’infinitude de l’être et cette limitation se caractérise par sa sénescence. (4) Je pense que le refus de la vie face aux épreuves, c’est aussi perdre une partie du sens de la vie, qui est faite d’épreuves et de joies, d’ombres et de lumières, que la lumière sort des ténèbres. Ou peut-être que ces partisans de la non procréation, sans dans la crainte ignorant que dans la filiation : Le fils reprend l’unicité du père et cependant demeure extérieur au père : le fils est fils unique. (5)
C’est parce qu’il est à la fois relié et unique qu’il a droit à la vie, qu’il porte en lui l’espoir de donner du sens à sa vie et à la vie en société. Nous ne pouvons pas faire société seul.
L’amour maternel, l’amour paternel rapprochent de l’amour fraternel, de l’amour des autres. C’est cette fraternité qui donne du sens à la vie qui seule peut tenir le monde debout face à la barbarie qui doit devenir ce quelle est véritablement une étrange étrangère à l’homme pourvu qu’il soit pleinement humain. Cette barbarie n’est autre que l’ignorance de l’autre, du langage de l’autre, de cet autre qui est le même et pourtant différent. Les barbares terroristes doivent apprendre, savoir que l’homme est debout au centre entre la colonne symbole des lois naturelles, cosmiques et morales et la colonne de la loi d’amour qui est universelle. Il est un point de convergence au centre de ce triangle dont les côtés, sont la foi, la charité et l’espérance un triangle qui donne du sens à la vie.
Jean-François Guerry.
- Iannis Roder- Entretien journal Marianne.N°1388 du 19 au 25 octobre.
- Aristote Éthique à Nicomaque- Écouter le monde Philosophie Magazine N°174
Novembre 2023.
- Emmanuel Levinas – Totalité et infini-
- Ibid
- Ibid
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