MOURIR POUR DES IDÉES D’ACCORD MAIS DE MORT LENTE.
Le poète anarchiste libertaire Georges Brassens, se défiait des idées affirmées toutes emballées préparées prêtes à consommer. Il riait doucement sous sa moustache, gourmand de la vie simple avec les copains d’abord. L’impertinence et la justesse de ses propos a encore aujourd’hui toute son actualité. L’on croyait les guerres idéologiques, les guerres de religion, de religiosité disparue dans les oubliettes où l’on jette les inhumanités, ou dans les cimetières où l’on enterre toutes nos erreurs et nos errances. Las ! Les mauvais compagnons étaient toujours tapis dans l’ombre prêts à frapper. Au secours Socrate, Platon, Marc Aurèle, Cicéron, Kant, Levinas et Arendt, ils ne savent pas ce qu’ils font ! La camarde de Brassens était toujours là. Mais où, oui où est le problème de ce monde des idées de Platon, ou d’Hegel qui disait qu’elles dirigeaient le monde. Cette construction des idées, qui touche les actes de notre vie, nos pensées, nos concepts, nos principes, nos valeurs, nos connaissances, mais aussi nos préjugés. Toutes les idées, nos idées ne sont pas bonnes elles ne se valent pas, mais rien de grave si nous conservons la capacité de les remettre en cause, de les rectifier, de nous rectifier. Le problème est peut-être que nous avons du mal, à voir, à percevoir le monde au-delà de l’extrémité de notre index, ou au-dessus de notre tête. Nous restons englués dans notre égoïsme, notre égocentrisme, nos ambitions. Nous avons du mal à admettre la valeur des idées des autres, parce qu’elles ne sont pas les nôtres, comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement nous sommes différents.
Pourtant Hegel l’affirme les idées mènent le monde, c’est culturel, elles sont plantées là dans notre jardin et elles poussent, nous poussent. Nous avons des capacités infinies pour formuler des idées, formuler oui, les appliquer ? Pouvons-nous admettre que nos idées ne sont pas toujours bonnes, que nous ne sommes ni demi-dieu, encore moins des dieux cela se saurait. Attachons-nous trop d’importance à nos idées, aux idées en général ? Qui n’a pas ressenti leur inanité en voulant les appliquer ?
À ce stade il faut regarder l’histoire et l’histoire des idées, toujours en parti pris sous le prisme hégélien. Les idées naissent de notre Raison, Hegel ne croyait pas aux mythes, légendes, poèmes qui étaient pour lui des commémoratifs confus et diffus. Quant à une histoire réfléchie elle était pour lui le résultat d’une réflexion individuelle particulière, visant une compassion normalisante. Le penchant d’Hegel va vers ce qu’il appelle une histoire philosophique, l’esprit demeurant non pas vagabond, mais toujours près de lui-même. L’histoire philosophique pour lui atteint l’universel. Conclusion, l’esprit est le guide du philosophe et ce sont les idées qui mènent le monde. Mais si l’on touche, même du bout de l’esprit, de son extrémité la plus mince à l’universel pourquoi les hommes se déchirent ? Pourquoi, le monde est-il fracturé, fissuré, séparé, plein d’incohérence et en manque d’harmonie ? À cause de la société selon Rousseau, mais qui fait société sinon l’homme, à cause de l’absence de contrat social ou d’un contrat social déficient ? Plus simplement parce que, quoiqu’il fasse l’homme est prisonnier de ses passions, et que l’association des passions et des idées ne fait pas bon ménage et paix dans le foyer social et humain. Cela ne fait pas cohérence fraternité et altérité, cela ne mène pas l’homme vers les béatitudes, mais vers l’intolérance, l’intempérance, la violence, le fanatisme, jusqu’au meurtre pour des idées, l’on retrouve l’inquiétude de Brassens. Faut-il dès lors renoncer à ses idées, renoncer à avoir des idées et des convictions, tomber dans la mélasse et la mièvrerie d’un en même temps permanent, faisant croire en fonction de chaque interlocuteur que l’on est d’accord avec ses idées, au risque soi-même de ne plus en avoir aucune et d’abandonner sa dignité et le respect de soi-même ? Paradoxe pour le Franc-maçon qui devrait suivre cette voie, lui qui prétend travailler à vouloir rassembler tous les contraires en un amour fraternel. Paradoxe apparent seulement car c’est la voie du désir d’unité qu’il faut maintenir, c’est ce qui respecte les hommes dans leurs convictions, sans pourtant y souscrire, mais en les examinant sans les rejeter d’emblée. Cela suppose de maîtriser ses passions, c’est là l’objectif qui permet de maintenir l’harmonie. Les maitriser comment ? En travaillant sans cesse à se perfectionner, c’est un message d’espérance pour l’homme qui conscient de ses premiers progrès encore insuffisants. Réponds, à la question êtes-vous (GEPSM), J’ai à me perfectionner. Après avoir mis ses idées en ordre, de l’ordre chez soi et en soi, il reste à l’homme à tempérer ses passions, à pratiquer la tolérance sans faiblesse, la miséricorde et l’amour fraternel. Cela nécessite de la lenteur et de la douceur. Marc Aurèle disait : « la douceur est invincible. » Ainsi, l’homme doux et juste peut-être l’architecte de son avenir et participer à la construction de la société, avoir des idées et savoir maîtriser ses passions. Est-ce possible dans la galerie de ces hommes ayant atteint un certain degré de sagesse l’on trouve : Jésus, Mandela, Gandhi. Rien par force tout par amour disait Saint-François de Sales. Mourir pour des idées d’accord mais de mort lente….
Jean-François Guerry.
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Georges Brassens - Mourir Pour Des Idées
Georges Brassens - Mourir Pour Des Idées Mourir pour des idées, l'idée est excellente Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eu Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante En hurlant à ...
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