ENTRE LE BIEN ET LE MAL.
La dualité du blanc et du noir, ne doit pas se transformer en un combat, un duel qui mène au dualisme, qui n’engendre que confusion donc souffrance incomplétude permanente. La dualité nous accompagne notre vie durant, nous fait prendre conscience de la complexité des choses, et nous oblige à réfléchir à user de notre libre arbitre même s’il est minime. Cette dualité est le constat que nous sommes faits d’ombre et de lumière, de ténèbres et d’ignorance.
La bande grise entre les carreaux noirs et blancs du Pavé Mosaïque est souvent bien plus large que nous la voyons, le risque de marcher vers les ténèbres ne peut et doit pas être sous-évalué ou ignoré. L’injonction est faîte au Franc-maçon dès son initiation il doit fuir le vice et pratiquer la vertu.
Son combat est un combat contre son ignorance et l’ignorance en général. Il impose, volonté, persévérance, fidélité dans le bien. Il oblige à la recherche des savoirs pour espérer sinon atteindre la Connaissance au moins la percevoir. L’initiation maçonnique est une initiation au « bien faire ». Socrate constatait déjà, que les hommes ignorants étaient des malfaisants, dans le sens qu’ils faisaient mal ce qu’ils entreprenaient, à cause de leur ignorance. Que ces hommes malfaisants n'étaient pas des malveillants. Ils étaient dans les ténèbres de la confusion et de l’erreur. Seul l’éveil aux savoirs pouvait leur ouvrir le chemin de la connaissance du bien. Pourtant rien n’est sûr, il y a des hommes qui pratiquent le mal en connaissance de cause, ils feignent parfois l’ignorance : je pensais bien faire !
Cela s’apparente à une ruse, une hypocrisie, pour fuir ses responsabilités sous prétexte d’ignorance. C’est en réalité un manque de volonté et de courage, qui peut aller jusqu’à la négation totale de son libre arbitre, ce n’est pas moi ! ce n’est pas ma faute. Ce déterminisme est en réalité le refus de sa responsabilité, l’excuse de responsabilité. Ce qui conduit à la « banalité du mal » telle que définie par Hannah Arendt à propos du nazi Adolf Eichmann.
Sommes-nous prédestinés au mal comme le pensait Thomas Hoobes homo homini lupus est (L’homme est un loup pour l’homme), c’est sa théorie de « La guerre de tous contre tous ». Hélas ! Il semble que notre société lui donne parfois raison, il semble que nous soyons plongés dans une barbarie de bandes contre bandes. Est-ce la faute à notre société, à notre civilisation ou à l’homme ?
Jean-Jacques Rousseau pensait l’homme bon par nature et la société, la civilisation pervertie. Cette société du toujours plus pour moi, l’accès aux informations met en exergue les différences, nourri le désir permanent du toujours plus, on se compare, on s’estime, on se compte. On cherche de plus en plus l’avoir que l’être, la spiritualité se désagrège avec le religieux, qui en avait fait son domaine réservé et l’entraine dans sa chute.
La Franc-maçonnerie propose le contraire, mais peine à le faire savoir, elle aussi se découpe en archipels et ses buts deviennent parfois illisibles aux profanes. Pourtant elle perpétue une Tradition, une spiritualité, elle est « une ascèse spirituelle ». Ce sont les mots de Pierre Coïc dans son livre paru récemment aux Éditions Maïa sous le titre : Parcourir le Rite Écossais Ancien et Accepté du 4ème au 30ème degré. Cette ascèse impose la pratique du Bien, qui seul permet la montée des degrés dans l’échelle spirituelle du Rite maçonnique. Plus notre éloignement du sacré et de la spiritualité est grand, plus nous nous éloignons les uns des autres.
Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous parvenons à prendre conscience du mal, à l’expliquer, donc aussi à voir le Bien. Cela ne constitue cependant pas une excuse à la pratique du mal. Le Franc-maçon le sait, car son initiation le mène vers le Bien par la pensée et l’action. Cette action serait une sorte d’existentialisme comme le pensait Jean-Paul Sartre : l’existence précédant notre action tout au long de notre vie précède l’essence. Mais comment à partir de quelle référence serait née la pensée du Bien, de la nature, des dieux, de Dieu, de quel principe ? Sartre pose le problème autrement le mal tire son origine du Bien, n’existe qu’en comparaison du Bien, le Bien serait à l’origine du mal : Le méchant existe, nous le rencontrons en tout lieu, à toute heure ; il existe parce que l’homme de bien l’à inventé. (J.P Sartre Saint-Genet Comédien et martyr.)
En conclusion : Peut-on en permanence marcher sur le Pavé Mosaïque entre le noir et le blanc, le mal et le Bien, les ténèbres et la Lumière ? En réalité avons-nous le choix ? Nous sommes sollicités en permanence, il faut choisir entre le vice et la vertu, choisir au moins quel chemin prendre.
C’est pourquoi sans doute l’on se place entre la colonne de la Force de la Loi et celle de l’Amour, le seul moyen pour tenir debout en société est de se référer à la Force de la Justice qui doit être aussi justesse donc indissociable de l’Amour de l’autre. L’on peut trianguler cette pensée en Force, Sagesse et Beauté, ou encore se référer aux Trois Grandes Lumières de la Franc-maçonnerie, pour enfin se placer à l’Ordre et en Ordre avec soi-même entre les deux colonnes qui pourraient être la représentation de Moïse et sa Loi et de Jésus et son Amour pour les hommes, encore une dualité, mais surtout un chemin d’unité.
Jean-François Guerry.
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