FICTION OU PAS : UN MINISTÈRE POUR NOTRE VIE ?
Dès l’évocation du mot ministère l’on pense d’abord au mot mission, incarné par un corps d’état au service des citoyens, un ensemble administratif chargé d’exécuté d’accomplir les lois votées démocratiquement. Un instrument puissant au service de l’état et des administrés. Le plus puissant des ministères est celui de l’éducation nationale, chargé de la formation et en quelque sorte de l’avenir du pays. Les autres ministères ne sont que des organes de gestion exception sans doute pour celui de la justice qui permet la médiation et la vie dans une société la plus apaisée possible.
Le ministère de l’éducation doit faire du sens commun sa priorité, tout en permettant l’ouverture d’esprit, et le respect des différences. Nous presque déjà dans la quadrature du cercle ! Dans des temps récents il fût créé un ministère de l’identité nationale dont on mesure le grand écart avec le sens commun, les réactions furent telles que ses portes furent fermées avant d’avoir été ouvertes, l’on voyait s’y précipiter tous les nationalistes, les extrémistes, les séparatistes, regroupés derrière un seul et unique drapeau le transformant en un ministère du tri et de l’exclusion. Ouf ! las le moment ne fût que passager, outre atlantique la pensée Woke et la Cancel culture étaient en gestation. Son développement finit par inquiéter les universalistes. Les Woke (pseudo éveillés) se présentaient comme les défenseurs des minorités opprimées, laissant se répandre l’idée que les états les plus démocratiques ne seraient en réalité que des dictatures ; sans avoir le plus souvent la moindre idée de ce que sont les vraies dictatures qui n’oppriment pas les minorités mais les font simplement disparaître. Il fallait combattre les états, imposer la loi des minorités aux majorités, pour finalement instaurer une lutte, un combat entre minorités, le tous contre tous. Mais le remède existe il faut remettre dans la société du sens commun, le sens du commun l’idée est séduisante ! Si séduisante (Ce n’est pas une fiction) que l’Angleterre un grand pays démocratique défenseur des libertés, vient de créer un Ministère du sens commun. Décidemment nos frères anglais ont de bonnes idées, après avoir voulu expédier comme des colis leurs immigrés illégaux dans un pays d’Afrique moyennant finance, une forme de traite des esclaves à l’envers. Ils proposent à leurs concitoyens l’administration d’un médicament universel le sens commun. À ne pas confondre avec son générique le sens du commun. Le sens du commun, ressemble à s’y tromper, à un sens unique. Exit la liberté de penser par soi-même ? Assistons à un remake de Fahrenheit 451 le roman éponyme de Ray Bradbury. En voulant soigner la société on lui propose un nivellement par le bas. Est-ce la bonne solution pour lutter contre le Wokisme ? Cette idée du sens commun n’est pas née par hasard en Outre-Manche, comme le rappelle un article de Philosophie Magazine, elle a pris naissance dans la tête de Thomas Reid (1710-1796) ce penseur de l’école écossaise du sens commun. Ces Lumières écossaises de ce penseur contemporain de David Hume. Le Sens commun propose une philosophie de la raison universelle, l’on pourrait dire d’une fraternité universelle, elle n’a pas pu être mise en place à l’époque est-il possible aujourd’hui ? Est-elle raisonnable ?
Thomas Reid propose une reconnaissance en fait de la Tradition, qui pourrait s’imposer à tous comme un héritage, un droit d’aînesse, refusant le doute systématique qui est la méthode du Wokisme. N’y a-t-il pas un recours intermédiaire le doute constructif ? Thomas Reid en fait oppose la philosophie au sens commun, ou plus exactement il pense que la philosophie est issue du sens commun : (…) la philosophie n’a d’autre racine que les principes du sens commun ; elle en sort et s’en nourrit (…). Vous voyez l’écueil, si l’on s’en rapporte uniquement au sens commun, cela empêche toute réflexion, toute évolution ou révolution intellectuelle, le film de fiction Fahrenheit 451 devient une réalité. Ce qui nous conduit a penser que l’institution d’un Ministère du sens commun est une fausse bonne idée. Le pragmatisme qui s’impose pour les choses de la vie quotidienne ne peut pas et ne doit pas constituer la totalité de notre pensée et réduire nos possibilités de penser autrement, ce serait refuser tous les jugements différents, toutes les pensées différentes au profit du dogme d’un jugement unique qui deviendrais de fait inique. Le sens commun érigé en ministère c’est l’installation des préjugés et de l’exclusion, le cycle est bouclé l’on revient au Wokisme que l’on voulait combattre, c’est une forme de Wokisme. Les choses sont plus complexes on ne peut pas faire table rase des Traditions et du passé, comme l’on ne peut pas faire l’économie, le déni de leur critique dans leurs parties les plus sombres, mais l’on doit s’obliger à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Ainsi par exemple Voltaire était sans aucun doute pour l’abolition de l’esclavage et pourtant il a eut des écrits qui feraient rougir nos contemporains les plus racistes, faut-il pour autant déboulonner Voltaire ? L’article de Philosophie Magazine voit avec justesse le glissement du sens commun dans le camp des conservateurs, il se fait alors dogme, et donne aux Wokistes ces philosophes de la déconstruction du grain à moudre.
Le seul sens commun qui vaille la peine d’être conservé à mon avis, c’est le respect de la dignité de l’autre dans ses différences, le respect de ses opinions même si elles sont différentes des miennes, je me dois de les écouter avant de me faire librement mon jugement « en connaissance de cause ». Ce n’est pas renoncer à ses convictions, mais s’efforcer de les construire avec honnêteté et sincérité. Le sens commun c’est chausser un instant les chaussures de l’autre, pour s’efforcer de la comprendre, sans l’exclure d’emblée. Là est le geste de fraternité qui apaise. Le sens commun, est donc une construction à faire en permanence ensemble, en s’écoutant, en se parlant, sans exclusive, sans exclusion, en se défiant toujours de l’administration des idées.
Nos frères britanniques devraient peut-être s’inspirer de la méthode maçonnique.
Jean-François Guerry.
Sources : Société – Qu’est-ce que le sens commun ? Octave Larmagnac-Matheron publié le 13 décembre 2023. Philosophie Magazine.
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mer. 13 déc. 10:06 (il y a 22 heures)
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