Publié le 4 Avril 2024 par Jean-François Guerry

MA LOGE, MES LOGES...

MA LOGE, MES LOGES…

Il y a bien sûr celle où je suis né, où j’ai reçu la Lumière, un soir quand les ténèbres commençaient à obscurcir les rues de ma ville, quand le tumulte, la fureur et le bruit saturaient l’air. Cette première loge m’a ouvert ses portes, elle est et sera toujours ma loge mère. Et puis, il y a eu toutes les autres loges, les ateliers successifs où peu à peu lentement à force de travail, de persévérance et de fidélité, j’ai tissé en moi le désir de spiritualité, ce désir d’un monde réel loin des apparences. J’ai pu discerner derrière les voiles, un nouveau monde jusqu’alors invisible, en passe-muraille j’ai franchi les murs, construit des ponts entre le monde extérieur et le mystère du monde intérieur. Cela fut possible en suivant les voies qui étaient tracées par le rite, ces voies qui passent du savoir à la Connaissance. Le cap a été calculé dès mes premiers pas en cheminant de l’Occident vers l’Orient, du Septentrion vers le Midi et enfin du Nadir au Zénith la terre était-elle trop petite ? Quelle folie de vouloir aller au-delà !

Il fallait passer par d’autres dimensions, il fallait naître à nouveau, ma loge mère fut cette sage-femme, celle de la maïeutique. Mes autres loges, mes autres ateliers allaient être le corpus propédeutique de mon cheminement initiatique et spirituel. Mes loges allaient s’entremêlées comme des spirales ascendantes, imposant de plus en plus de travail, pour aller plus loin et peut-être plus haut, sans oublier pour autant les premiers pas fondateurs, les premières pierres de fondation.

Quand j’ai frappé pour la première fois à la porte de la loge, quand j’ai demandé à entrer, on m’a ouvert. Quand j’ai dit que je cherchais, on m’a montré les outils symboliques, on m’a dit regarde et tais-toi. J’ai vu les ouvriers à l’œuvre dans la carrière, j’ai entendu les maillets résonner dans le silence, rythmer les travaux. La loge a un corps et une âme, elle est animée, chacun y a sa place, son office, tous les ouvriers regardent dans la même direction, mêmes si les chemins sont différents. La loge enveloppe les corps, les esprits et les âmes toutes les Sœurs et les Frères, personne n’est laissé sur le bord du chemin. Les membres de la loge respirent individuellement, mais ils inspirent le même air et expirent leur propre souffle. Ils viennent s’abreuver à la fontaine commune du même nectar, recevoir l’énergie spirituelle du verbe.

Dans ma loge, dans mes loges la parole circule entre les membres et s’enrichit peu à peu, se nourrit, renforce la chaîne d’union fraternelle. Dans ma loge on ne mesure pas les savoirs, l’on reçoit les émotions. L’esprit est tourné vers le cœur et les battements du cœur enrichissent l’esprit.

Alors les Sœurs et les Frères ayant sacralisé leur loge, passent dans le Temple. Ils passent des petits mystères aux grands mystères, de la matière à l’esprit, de l’avoir à l’être. Allez ! Osons ! ils se rapprochent du Divin, que l’on peut appeler Lumière ou Vérité ou Parole perdue en réalité un seul mot suffit, ils se rapprochent de l’Amour. C’est pourquoi, puisqu’ils sont sincères ils ne peuvent pas succomber à l’hubris. S’ils regardent plus loin, plus haut qu’eux-mêmes, c’est pour augmenter leur part de spiritualité, pour essayer de saisir quelques bribes de l’invisible Lumière. L’injonction est donnée dès l’ouverture des travaux, dès la sacralisation de la loge en Temple : Que nos regards se tournent vers la Lumière ! Dès lors, chaque pas, chaque geste, chaque mot, chaque action n’auront d’autres but que de tendre vers la Lumière, l’harmonie la recherche de l’unité, de la parole d’Amour qui console, fortifie et unit tous les hommes en fraternité. Les frontières entre les hommes dans ma loge sont tombées, chacun regarde l’autre pour ce qu’il est non pour ce qu’il a. Le maillet du Vénérable Maître harmonise, comme la baguette du chef d’orchestre nous jouons ensemble l’ode, la symphonie d’un printemps perpétuel, le Vénérable Maître est aussi cet alchimiste qui transforme le plomb en or spirituel, dans cet athanor chaque Sœur, chaque Frère devient un point brillant, une étoile dans l’univers qui illumine le Temple de l’esprit.

Le Rite structure le cheminement initiatique, les passages d’ateliers en ateliers, de chantiers en chantiers, jamais le travail ne cesse, le perfectionnement de l’homme est sans fin. La pratique des vertus, du choix des vertus impose la persévérance sans même la certitude de la réussite. Mais une chose est sûre cette pratique apporte la joie dans les cœurs et l’espérance de voir apparaître un jour la Grande Lumière.

Jean-François Guerry.

COMMUNICATION : UN ÉVÉNEMENT MUSICAL SOUS LES AUSPICES DE LA GRANDE LOGE DE L'ALLIANCE MAÇONNIQUE FRANÇAISE ET DE LA GRANDE LOGE DE FRANCE.

Le jeudi 18 Avril à Paris.

En présence des deux Grands Maîtres.

Réservation sur Helloasso.

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