JAMBLIQUE – La secte des pythagoriciens et leurs mystérieux secrets. Part V.
Jamblique a décrit le pythagorisme comme un groupe, une communauté, ayant un genre de vie différent de majorité des hommes de son époque. Une minorité agissante dans la société, où elle entend jouer un rôle sur le plan économique et politique. Il dit de Pythagore, qu’il était un philosophe associant theoria et praxis. Sa theoria est associée à une organisation de la vie quotidienne très stricte, en quelque sorte pensée et action étaient indissociable chez les pythagoriciens. Peut-on vraiment parler de secte au sens où nous l’entendons aujourd’hui ? C’est-à-dire, un groupe qui accueille facilement et qu’il est difficile de quitter de par son emprise sur la liberté individuelle. La « secte pythagoricienne », n’était pas motivée par l’appât du gain. Si chacun apportait sa richesse quand il était admis, s’il devait pour une raison quelconque quitter la communauté il repartait avec plus de richesse qu’il n’en avait apporté. L’appât du gain n’était pas la motivation des pythagoriciens, d’ailleurs toute rémunération pour l’enseignement était proscrite. Il était particulièrement difficile de rentrer dans le groupe. Il fallait subir une enquête et des tests d’aptitude pendant trois ans, c’était de nature à décourager les curieux ! Au terme de ses trois ans d’observation, le postulant écoutait en silence pendant cinq ans les enseignements de Pythagore en qualité de disciple exotérique. Le maître enseignait, dissimulé derrière un rideau le postulant ne pouvait ni le voir, ni prendre la parole. Après cinq ans il devenait un disciple ésotérique, il passait de l’autre côté du voile et entrait pleinement dans le groupe. Jamblique explique de manière concrète et claire l’opposition entre les exotériques et les ésotériques : « Ceux qui suivirent l’enseignement oral de Pythagore d’un côté du rideau ou de l’autre, qui l’entendirent en étant admis ou non à le voir, et qui furent répartis entre ceux de l’intérieur (tous eisô) et ceux de l’extérieur (tous exô), ceux-là ne sont autres que ceux sur lesquels nous avons recueilli ces informations. »
Nous noterons, que les secrets de l’enseignement étaient préservés grâce à l’oralité, rien n’était écrit.
Pourquoi l’on parle de secte pythagoricienne ?
- Le groupe propose un genre de vie différent.
- Il impose une organisation qui implique : des réunions régulières, un certain type de propriété commune, ou forme de coopérative.
- Il suppose un haut niveau de spiritualité, qui suppose un accord à des croyances et à des pratiques de vie, et des pratiques rituelles. Cet accord repose sur l’autorité d’un chef charismatique ou d’une doctrine interprétée de manière non orthodoxe. Cet accord génère en retour : une auto-identification au groupe fondée sur une opposition eux/nous. Ceux qui font partie du groupe et ceux qui sont extérieurs à celui-ci. Cet accord justifie que des mesures soient prises contre les déviants, les apostats, les parjures.
- Cet accord suppose une grande stabilité (rattachement à une tradition, des principes fondamentaux.) Stabilité gage d’une pérennité dans le temps et l’espace.
Ce qui caractérise les pythagoriciens, c’est aussi la pratique du secret. Jamblique nous rapporte : « Leurs discussions et leurs entretiens mutuels, leurs mémoires et leurs notes, tous les écrits qu’ils avaient déjà composés et tous ceux qu’ils avaient diffusés, ils ne les rendaient pas d’emblée compréhensibles à leurs destinataires, en utilisant la langue commune, ordinaire et comprise par tout le monde, dans le but de rendre facilement accessible ce qu’ils voulaient dire. Mais, obéissant à la règle des mystères divins suivant laquelle il faut tenir ‘tenir sa langue’ et que leur avait prescrite Pythagore, ils recouraient au secret pour parler devant des non-initiés et, au moyen de symboles, protégeaient les discussions qu’ils avaient entre eux, et leurs écrits. »
Toute similitude avec la pratique et les enseignements maçonniques est pertinente.
On notera que Pythagore, et ceux qui se réclamait de lui, de ses enseignements refusaient presque toujours les transmissions écrites comme moyen de communication, préférant la transmission orale dans un face à face entre émetteur et récepteur.
La langue des oiseaux et le symbolisme étaient des pratiques privilégiées. Le goût de Pythagore pour la géométrie entre dans le cadre de cette transmission, les énigmes, les analogies, les métaphores sont aussi des pratiques usuelles chez les pythagoriciens. Rappelons que Pythagore passa plus de vingt ans en Égypte, il étudia les hiéroglyphes et fût sans doute initié aux mystères en vogue sur les bords du Nil. Les hiéroglyphes, les symboles, furent pour lui des ‘mots de passe’. Euripide considère que le terme symbolonest un synonyme du terme synthêma qui signifie « mot de passe ».
Jamblique nous dit que la doctrine des pythagoriciens était comme celle des Mystères arrêtos donc soumise à l’interdiction de divulgation. On peut imaginer que les pythagoriciens quand ils entraient dans l’école de Crotone s’engageaient par serment à ne pas révéler les Secrets et Mystères qui leur étaient confiés ?
Jean-François Guerry.
À SUIVRE….
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