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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Thierry Didier
L'identité

L'identité

Initié doit-on abandonner une partie de soi ? Ou aller à la recherche de son véritable soi ? Le mouvement, le changement, l'initiation provoquent ils des changements, des modifications, des transformations jusqu'au changement d'identité ou révèlent ils notre véritable identité ?
L'initiation est un long chemin vers l'unité, la lenteur, la parcimonie est à l'inverse de la vie en société contemporaine qui nous impose l'immédiateté, la réponse à nos émotions, négligeant le binôme pensée et action. 

 

On oublie, on méprise trop souvent l'instruction maçonnique initiatique, pourtant nécessaire à cette progression scalaire dans le rite. Ce rite qui forme un tout global, un corpus pédagogique qui élève la connaissance vers l'amour des autres, de l'autre l'altérité. 
Au milieu entre l'Équerre et le Compas le Maître mûr est seul et responsable. 
La réflexion de Thierry Didier est comme toujours pertinente, les mots sont des morceaux choisis, des pierres s'emboitent parfaitement dans un édifice spirituel harmonieux et riche décoré à l'Or fin. Cette richesse comme d'habitude oblige à un déroulement progressif, pas à pas. Je ne manquerais pas de vous restituer en restituer cependant la totalité.

 

Jean-François Guerry.

L'identité

L'identité

Identité, altérité, solitude

 

 

L

a recherche initiatique peut être caractérisée comme la mise en évidence de choix personnels émis à partir d’une infinité de possibilités, liées à chaque fois à un contexte particulier, jamais identique, dont il convient, pour rendre efficiente notre recherche, d’évaluer l’impact sur soi-même. Lorsque l’on est profane, ou même si on est un initié plongé dans la vie tangible, nous passons sous silence la majorité de ces débuts qu’intente la vie quotidienne, parce que notre volonté est d’aller de l’avant et de faire des arbitrages incessants, avec un objectif qui prend naturellement le pas sur le chemin, ceci sans prendre en considération tout ce qu’on laisse de côté chaque fois que nous progressons. Contrairement à la voie profane, sélective et filaire, la voie initiatique est holistique, et c’est cette globalité des choix possibles qui en estampille l’originalité. On se doute bien qu’il est impossible ne serait-ce que d’imaginer l’arborescence d’options possibles à partir d’un fait déterminé.

C’est pourquoi les signes, mots, attouchements, paroles ou déambulations se distribuent en loge de façon extrêmement codifiée, limitée et parcimonieuse comme d’ailleurs dans toute cérémonie confessionnelle ou philosophique. Cette parcimonie facilite une prise de décision qui permettra à l’initié de déterminer quels sont ces moments importants qui le modèlent et marqueront à jamais sa personnalité. On parlera alors d’optimisation pour réaliser, comme disait Leibniz, « le meilleur des mondes possibles ». De fait, il ne s’agira pas de se dire en permanence qu’il faut ne pas oublier tel évènement, mais de considérer que les cérémonies d’initiation et les tenues seront une mise en forme préalable et épurée qu’il conviendra d’adapter à sa personnalité propre. C’est pourquoi tout ce qui est exposé durant une cérémonie d’initiation l’est de façon préséante et limitée afin que l’initié puisse ensuite identifier tel temps fort et le rapprocher d’une expérience de vie qui saura l’éprouver. C’est pourquoi nous parlerons alors d’épreuves.

L’exigence rend seul, et le « meilleur des mondes possibles », univers leibnizien s’il en est, impliquera des choix drastiques qui iront parfois à l’encontre d’une forme de confort moral et intellectuel qui est, soit, important en loge, mais qui doit se doubler d’un nécessaire travail. Concernant ledit confort, les titulaires des 2 1ers degrés ne seront jamais laissés dans une solitude qui, pour le coup, risquerait de leur être fatale, imparfaitement préparés qu’ils sont à l’exercice initiatique. C’est pourquoi le concept d’identité protègera l’apprenti, là où le concept d’altérité protègera le compagnon. Le caractère unilatéral de ces 2 postures n’est acceptable que parce qu’il s’agit d’un enseignement didactique envers des novices, leur permettant, par son côté cadrant autant que pédagogique, de nourrir ces fondamentaux que sont donc identité et altérité. Ces 2 concepts ne seront jamais chimiquement purs, la vie étant faite d’adaptations, de renoncements, de choix. Le but sera, en inculquant ces fondamentaux, de les appliquer peu ou prou à l’exercice du quotidien, avec toutes les imperfections qui grèvent ce quotidien. Si le principe d’identité est caractérisé chez l’apprenti, et celui d’altérité chez le compagnon, celui de solitude colle au statut de maître. La solitude du maître, située maçonniquement après l’identité propre à l’apprenti et l’altérité propre au compagnon, pourrait laisser penser que celle-ci apparaît comme un accomplissement, dans une progression qui se voudrait linéaire : en fait, nous sommes ici dans l’initiatique, dont la pensée ternaire est la dynamique basale de pensée. Cette dynamique qualifie les 3 termes qui la constituent sans prédominance ou préséance de l’un sur l’autre. Raoul Berteaux, grand vulgarisateur de la pensée maçonnique, se représente le ternaire comme la mise en tension simultanée de chaque terme avec les 2 autres, ouvrant ainsi au syncrétisme permanent des valeurs, à la tolérance des idées et à une progressivité qui se veut consubstantielle à la recherche initiatique. On pourrait ainsi considérer qu’une forme de solitude dans l’altérité amène à se recentrer sur l’individu, et donc sur l’identité ; qu’une solitude dans l’identité pousserait à mettre en exergue l’altérité comme voie de salut ; ou bien que la solitude serait une forme de sauf-conduit entre le principe centripète de l’identité, et celui, centrifuge, de l’altérité. Tout est entendable et envisageable, mais toujours selon une indispensable cohérence des choses. Ces 3 grades, correspondant aux 3 1ers degrés maçonniques, seront vus, lors de leur instruction, dans le cadre d’une image arrêtée qui sera là pour faciliter la perception de ce qu’ils enseignent. Il s’agira donc de principes inatteignables en l’espèce, l’humain n’étant qu’une composition hétéroclite de nombre de facteurs, dont les paradigmes philosophiques d’identité, d’altérité et de solitude, si incontournables soient-ils, ne sont que des cas de figure. Par contre, un initié à la maîtrise saura, et nous y reviendrons, se distancier de la forme figée de ces 3 états, pour fonder une sorte de synthèse permanente, toujours progressive, toujours en mouvement que l’on nomme pensée ternaire. Il est bien dit : « le maître est seul », et non solitaire : le rituel qualifie ici un constat symbolique, une position philosophique, une présence particulière, définissant alors un statut particulier : l’épithète de « solitaire » apporterait un jugement de valeur, toujours prompt à dévoyer le message. Dire « le maître est seul » apporte la caution d’une opinion extérieure, d’un statut qui n’est pas noyé dans l’affect personnel.

Lorsque l’on dit : « le maitre est seul », il ne s’agit pas, bien sûr de voir celui-ci englué dans cette seule dénomination, mais simplement d’isoler, de caractériser cette solitude comme une spécificité qui débute au grade de maître. La solitude sera plus spécifiquement mise en exergue à ce grade, mais ne cessera plus, ensuite, d’accompagner toutes les autres titulatures du rite. Les degrés maçonniques sont en effet gigognes, chaque nouvel acquis englobant les précédents. Néanmoins, chacun des grades possède une idée-force, une caractéristique marquante du degré auquel elle apparait. Exemples : l’idée-force des 2 premiers degrés est la construction, celle du 3ème degré la substitution. Ces idée-force se doublent des principes préalablement cités : construction endogène par le principe d’identité chez l’apprenti, construction exogène par le principe d’altérité chez le compagnon, solitude lors de la substitution du maître et par le maître. Cette substitution passera donc par l’unité préalable de l’impétrant, par sa constitution une et entière, indispensable, comme celle du héros condamné à mourir pour nous (Hiram Abif)…

Thierry Didier.

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Thierry Didier : Identité, altérité, solitude Part I

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