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a solitude ne doit donc pas être vue comme un sentiment intermédiaire entre altérité et identité, mais comme une des 3 composantes mise en tension les unes avec les autres, afin de combler le vide existentiel régnant nécessairement entre les 2 autres. Car le souci, lorsqu’on caractérise trop certains sentiments, est de vider de sa substance tout l’environnement dont ils proviennent, générant une sorte de vide existentiel qui pourra aboutir à un sentiment de solitude ontologique. C’est comme si la vie s’agrégeait autour de points de convergence, laissant à leur périphérie un vide existentiel qu’il conviendra alors à l’initié d’éprouver afin de le supporter. « Le maître est seul » devient, par ce simple constat, l’« antidote » aux ravages que peut provoquer cette « solitude d’atmosphère ».C’est d’ailleurs là la « force » du monde profane, celle d’avoir une appréhension peut être plus superficielle, mais aussi généraliste de la vie, dans laquelle on ne s’interdit rien. La promiscuité permanente de faits, de gestes et d’individus comblera alors, pour la plupart des individus, ce sentiment de manque que l’initié devra, lui, affronter, tout simplement parce que son exigence le poussera à cela. Cette exigence d’une perception purement initiatique, conduira à de ne pas qualifier moralement ou psychologiquement ces sentiments. La solitude initiatique est l’expression philosophique d’un sentiment qui vient naître entre ces 2 dynamiques que sont l’identité et l’altérité. Elle n’est pas une rupture entre deux phases mais un parcours signifiant. Culturellement ces dynamiques sont très marquées, car porteurs de valeurs structurantes portées au pinacle par la bienséance contemporaine. Ainsi l’altérité sera vue, dans l’appréciation collective, comme moralement positive, l’identité comme moralement ambivalente, et la solitude comme moralement négative, eu égard au sentiment judéo chrétien qui lie cette dernière au bannissement, à l’errance et à l’épreuve. L’identité est un concept moral et philosophique. L’altérité est un concept moral et philosophique. Ces 2 termes sont des marqueurs forts de l’évolution initiatique, bien qu’ils ne lui soient pas spécifiques. Ce sont aussi des bornes, des statuts symboliques.
L’identité nous renvoie à l’intime de l’apprenti, qui doit se constituer intérieurement sous l’exposition tamisée de la lune, et sous la gouvernance du mercure, symbole alchimique de l’imprégnation, et donc de l’influence de l’environnement sur l’intime. L’identité est définie par 2 critères qui se recoupent, à savoir la conscience d’exister, indépendamment de ce qui nous entoure, et la souveraineté née de cette conscience. Souveraine, même entre 2 jumeaux homozygotes, car aucun être humain n’occupe le même espace que son prochain. A cette identité se verra naturellement associée l’altérité, qui est le prisme par lequel l’entité individuée verra le reste du monde. L’identité est quelque part définie par la naissance, où le nouveau-né se voit adjuger une entité spatiale et morale qui en qualifie l’existence. L’altérité, elle, définira un concept dans lequel l’individu concerné va verser dans un monde qui est l’autre. Autant l’identité se voit décernée au moment précis de notre naissance, autant l’altérité est le fruit d’un processus plus complexe, qui impose que nous soyons déjà existants. L’altérité est souvent nimbée d’une aura dans laquelle nous retrouvons la valeur humaniste de fraternité...
Thierry Didier
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