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e mélange résultant d’un savant mariage entre identité et altérité amènera à une certaine conscience de soi-même, si bien exprimé au grade de maître par l’émergence du centre. Mais cette conscience sépare, distingue, aboutissant à cet inévitable invariant qu’est la solitude. Cette solitude est ontologique avant d’être morale ou cognitive, et c’est bien de celle-ci dont nous parle la célèbre sentence du 3ème degré au REAA, « Le maître est seul ». Cette capacité à conscientiser le rapport à l’autre n’a pas de coloration discriminante, car elle est déjà par elle-même discrimination, non dans son sens commun de ségrégation, mais dans celui d’un discernement, d’une volition à construire, c’est-à-dire à rendre cohérent cet ensemble désespérément disparate que constitue l’être humain. Le disparate est, en effet, la mise en évidence d’éléments différents, dont il conviendra, pour l’initié, de trouver le plus petit dénominateur commun, afin de reconstruire, à partir de ce socle universel, un lien qui sera transposable, lui, en tous lieux et en tout temps, et que l’on nommera la symbolique. C’est cette symbolique qui nous offrira des schémas universels et structurants afin que nous en retirions une coloration personnelle, ce qui facilitera leur acceptation.
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La sentence « je suis la pierre brute » illustre parfaitement cette occurrence. Imaginons ne serait-ce que la déambulation rituelle : elle marque la chair même de l’initié en le contraignant à une imprégnation posturale et corporelle qui émaillera alors son comportement et sa réflexion, et qui pourra alors le déstabiliser. Heureusement, le grade d’apprenti se vivra au sein de compagnons et de maîtres qui moduleront cette approche en la rendant plus collective, plus humaniste, nuançant et empêchant une affirmation à outrance qui pourrait conduire à une forme d’égocentrisme, d’introspection stérile ou bien même à un repli sur soi. Il en ira de même pour le grade de compagnon, où l’assemblée des maîtres créera une atmosphère de bienveillance, un climat de tolérance à même de recevoir, en les embrassant, les velléités parfois décalées du compagnon. Alors il peut sembler étonnant de ressentir cette solitude chez un être qui aurait auparavant éprouvé identité et altérité. En fait la pensée ternaire, si fondamentale chez le maçon, n’est pas une pensée sériée, c’est-à-dire que les 3 valeurs d’identité, d’altérité et de solitude, ne se succèdent pas suivant la flèche du temps mais existent de concert.
Thierry Didier.
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