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Jean-François Guerry.
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ans le Nouveau Testament, Jésus, autre passager, occupera successivement les 2 mondes de la vie et de la mort, accompagné par cette limite bipartite de la Passion et de la Résurrection. Les passeurs, Johaben et les 2 judas auront donc un temps d’avance sur une orthodoxie qui devra ensuite se résoudre et se plier à ce vaste remaniement. Ces 2 mondes diffèrent mais sont aussi reliés étroitement l’un à l’autre : ce mix de rapprochement et de différenciation créera les conditions nécessaires à une transition, à une mouvance permanente, justifiant alors le caractère progressif de l’initiatique. La condition sine qua none à la spiritualisation sera d’abord d’identifier ces 2 univers, d’y voir la possibilité à la fois d’un lien mimétique et d’une opposition ontologique. Dans les 2 narratifs qui nous intéressent ici, le lien de similitude sera porté, chez Joseph, par l’existence de 2 pays voisins géographiquement, mais opposés en termes de sophistication civilisationnelle et de confession (monothéisme contre polythéisme, royaume contre tribus…); et chez Jésus par l’existence contradictoire des 2 grands moments de l’existence, vie et mort, séparés par ce rempart bipartite qu’est la Passion (limite dynamique de la vie vers la mort) suivie de Résurrection (limite dynamique de la mort vers la vie).
Ces 2 viatiques que sont Passion et résurrection constitueront une « pente douce », facilement admissible par les fidèles, car moins crue que les simples transitions, beaucoup plus rudes, de la vie au trépas, et du trépas à la vie, où la descente aux enfers (évangile apocryphe de Nicodème) sera inéluctablement suivie d’une remontée acceptable pour les croyants. Il s’agira ici d’un phénomène de levier, c’est-à- dire d’un couple de forces opposées dont la conséquence sera qualitativement la capacité à lever une charge et quantitativement à démultiplier cette levée. Nous allons nous rendre compte, en contant ces 2 Judas, que leur légende s’entrecroise, se ressemble et aussi se distancie, en tenant compte de ces spécificités fondamentales qui distinguent les 2 Testaments à savoir, je le répète, un caractère transcendant pour l’Ancien, et un caractère immanent pour le Nouveau. La notion même de miracles, qui jalonnent plutôt le Nouveau Testament, par son caractère ineffable, impromptu et presque magique, correspond à cette incursion, cette saillie du caché dans un récit ouvert, comme une sorte de « moratoire exotérique », glissé dans le monde sensible.
Le principe même du miracle sera qu’il fait passer d’une situation factuelle à une autre situation factuelle, sans identification précise du passage. Un miracle, c’est en fait un passage sans témoin visible, par justement une liaison indicible, incognoscible, mettant sous le boisseau le déroulé ésotérique que serait la description du mécanisme dudit miracle. L’existence même de miracles, plus fréquents dans le Nouveau Testament, font d’autant plus facilement saillie que leur territoire d’expression est substantiel et exotérique : de l’eau au vin, du pain unique au multiple, d’un Lazare mort puis ressuscité, les états primaux et finaux, bien caractérisés dans leur statut, passent momentanément par la « trappe » symbolique du miracle. En lieu de miracles, concernant le caractère transcendant du Dieu des hébreux, nous aurons essentiellement des théophanies sous forme de nuées et de feux, c’est-à-dire de manifestations immanentes d’un Dieu Transcendant par le canal de Moise, là où les miracles du Nouveau Testament seront la manifestation transcendante de Dieu plongé dans le milieu incarné en Jésus. Conséquemment, rien de miraculeux lors du périple initiatique de Joseph ; par contre, tout de miraculeux dans la trajectoire initiatique de Jésus. La Terre promise, terre de départ de Joseph, et l’Egypte, terre d’arrivée sont, soit, situées dans le même horizon symbolico-géographique, mais différent suffisamment pour que le passage de l’une à l’autre puisse être vécu comme un changement radical. Une fois parvenu en Egypte, sorte de « rêve américain » de l’époque, tout fut possible pour Joseph, dont les capacités divinatoires, plus subtiles que celles de la guerre, le firent reconnus par les officiers de Pharaon, puis par Pharaon lui-même, qui vit en Joseph l’esprit de Dieu, c’est-à-dire l’instauration d’une forme de spiritualité aigue. D’une part, la transcendance de Yahvé, accompagnera discrètement Joseph, je cite, Gen. 39,2 « Yahvé assista Joseph, à qui tout réussit », Gen. 39,5 : « la bénédiction de Yahvé atteignit tout ce qu’il possédait », Gen. 39,21 : « Yahvé assista Joseph, il étendit sur lui sa bonté ». D’autre part, l’immanence de Dieu accompagnera Jésus, dans son incarnation dans le Christ.
C’est pourquoi la façon d’induire le passage d’un monde à l’autre relèvera, pour le Nouveau Testament, de l’« embrassement fatal » du baiser de Judas Iscariote, au combien miséricordieux. Le baiser de Judas Iscariote à Jésus correspondra à une passation de matière à matière, sans le biais du son ou de la parole : sa force sera d’autant plus grande qu’on qualifiera ce baiser à l’aune de sa trahison, ce qui en gonflera la puissance. L’embrassement charnel qualifiera ainsi un don total qui tranchera d’autant plus avec la future trahison : Proverbes 27,6 : « Fidèles sont les coup d’un ami, mais un ennemi prodigue les baisers ». A titre de comparaison, quand Pierre renie Jésus, cet acte reste dans le domaine verbal, ce qui en atténue la portée, mais aussi la future punition. On parlera à l’égard de Judas Iscariote, tout comme Johaben au 6ème et 9ème degré du REAA, de princeps apostolarum, c’est à dire du premier dans la hiérarchie, avant que Pierre ne lui dispute cette position, tout comme Guibulum le fera aussi avec Johaben, au 13ème degré du REAA.
L’épisode du don du morceau trempé de Jésus à Judas Iscariote, préalable au baiser, témoigne ainsi de leur grande proximité, établissant les bases d’une relation indéfectible de matière à matière. Il faut voir dans cette effusion réciproque la spiritualité, sorte d’élan distinctif appuyé sur un socle séculier, et destiné à transcender celui qui en sera l’objet : Jean 13 :26-28 : « Jésus répondit : C'est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon l’Iscariote. […] Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais-le promptement. Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela ». Concernant l’Ancien Testament, l’acte matériel relèvera du « dépouillement fatal » de la tunique ornée de Joseph par ses frères, effacement au combien sacrificiel, ordonné par Juda, fils de Jacob. La résurrection de Jésus, causée initialement par la trahison de Judas Iscariote, se compare avec l’accueil en position de force, que fera Joseph de ses frères félons, maintenant demandeurs (de blé). Joseph dira alors : Gen. 45 ,5 : « … c’est pour préserver vos vies que Dieu m’a envoyé en avant de vous ». Nous retrouvons là la texture intime du mythe, qui est de considérer tout narratif linéaire comme préexistant en celui-ci, une retro antériorité qui est la manifestation d’un Dieu ou de son objet tout puissant, qui connaît le passé et l’avenir. Car l’histoire d’un mythe conditionne finalement le fait que tout est présent dès le départ, et que l’initié, objet de ce mythe, va pouvoir, en évoluant, s’ouvrir la connaissance de faits qui ne peuvent être qu’antérieurs, dans la mesure où tout est déjà écrit. Faisant parler Jésus, (Marc 14 42) : « voici que celui qui me livre est tout proche » : tout comme Abiram pressent, dans la caverne du 9ème degré du REAA, ce qui va lui arriver, ayant à ses côtés le poignard qui va le trucider. Autres exemples : Matthieu 16, 21 : « Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il aille à Jérusalem, qu’il souffre beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour ». Et Matthieu 26, 23 « Prenant la parole, il dit : Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer ». Dit autrement, il y a un principe général dans la vie qui nous montre que, plus nous nous structurons, mieux nous décelons nos limites, et plus finalement nous sommes capables de percevoir les causes qui nous ont amené à être ce que nous sommes.
Thierry Didier.
Crédit et crédibilité ont l'étymologie en partageRaymond Aron recommandait de se mettre à la place de celui qui décide avant de porter un jugement sur un choix politique. Avec une question : "Qu'aurais-je fait dans une telle situation ? Le citoyen qui se livre à cet exercice mesure alors qu'il n'est pas du tout évident d'être ministre. Mais il faut se rendre à l'évidence, et les sondages en témoignent, il ne s'agit même plus de désamour ou de rancune de l'opinion vis à vis de ceux qui nous gouvernent, mais d'une très grande indifférence. Comme si la politique spectacle - au Gouvernement comme au Parlement - avait fini par lasser et que plus personne ne semblait croire sérieusement à l'influence concrète d'un gouvernement sur le cours des choses. Il est en effet lassant, comme disait Albert Einstein : de "refaire toujours la même chose en espérant un résultat différent"L'heure de véritéLa France a perdu la maîtrise de son destin en cumulant chute de productivité, désindustrialisation, chômage de masse, paupérisation, surendettement public et privé, désintégration des services publics, archipellisation de la nation et explosion de la violence. Le temps des faux semblants, des diversions et des artifices de communication est terminé. Seule compte la capacité à identifier les problèmes, à les expliciter et à les traiter.L'opinion du père JulesLe père Jules n'est pas bavard mais c'est un bon voisin. C'est un grand Breton sec et mélancolique dont les vues sur l'existence en général et sur la politique en particulier sont toujours d'un extrême pessimisme.
" Appartenir à un pays qui dégringole n'a rien d'affriolant. Nous avons l'air du pauvre zigue qui n'a pas su garder son héritage. Non que nous l'ayons dilapidé. On a tout fait pour le garder ; au contraire. Mais toutes les opérations qu'on a tentées ont tourné mal. Manque de pot. Chaque fois que, pour nous remplumer, on a agioté, boursicoté,, on s'est découvert un peu plus. Le tas de combines qu'on a engagées, on y a perdu sou par sou. On a manqué de nez, d'inspiration. On a calculé des coups fumants. On a fait des martingales. Tout cela pour quoi ? Pour perdre. Quand il fallait un jeu ouvert, on a joué tarabiscoté. Résultats : on n'a jamais sorti le grand jeu et on a perdu sur tous les petits. On est resté combinards. Vieux jeu. On a voulu finasser. Midi, on a toujours cru malin d'aller le chercher à quatorze heures. Midi est midi. A notre époque, il est préférable de ne pas se tromper d'heure. Les enfants diront de nous que nous avons été de pauvres types. Quand on avait des pères comme on en avait, il fallait vraiment être cloches pour ne pas réussir. Nous serons la génération à qui personne n'a la moindre envie de ressembler. On nous présentera comme de incapables. Nous serons le minus. Nuls comme des caisses. Si notre nom vient sur le tapis, on détournera la conversation.. Le cousin Jules. N'en parlons pas. Une honte. Nous serons la tare de la famille. Ceux dont on se gardera de parler. Jusqu'où cela ira, on en sait rien. Où qu'on s'accroche , cela cède. On met le pied sur la mauvaise prise. Entre deux planches on choisit régulièrement la pourrie. A croire qu'on a la poisse. La France est comme un bateau qui coule. Elle donne de la bande. Elle s'enfonce. Il y a de l'eau dans les machines. La France alors c'est foutu ? "
Réponde d'espoir au père Jules
Chaque époque est incomparable et celle que l'on vit hic et nunc plus que toute autre puisque l'on est dedans comme dans le ventre maternel. "La vie quelle qu'elle soit c'est bon" disent les Allemands avec Goethe (Wie es auch sei, das Leben, es ist gut) et cela doit nous servir de viatique aujourd'hui plus que jamais.
YANN
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