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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Thierry Didier
LE CHEMIN
Photo de m_a_t_h_ilde sur Unsplash
Le Franc-maçon agit par la pensée et l'action, le moment où il emprunte le chemin est le Kairos l'heure de la Vérité en action. C'est au pied du mur que... C'est un premier pas d'emprunter le chemin, mais ce n'est qu'un premier pas, vers soi et vers les autres, l'heure de la vérité n'a pas encore sonnée...
Thierry Didier nous propose sa réflexion sur le chemin.

Jean-François Guerry  

LE CHEMIN

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » : ce verset, dit par jésus en Jn,14-6 est loin d’être anodin, et peut s’appliquer à tout parcours, qu’il soit religieux ou initiatique. Le chemin inaugure cette phrase, en préséance de ces 2 autres termes fondamentaux que sont Vérité et Vie. On pourrait s’attendre à rencontrer le chemin après ces 2 principes incontournables, il n’en est rien, sans doute pour nous sommer de considérer que rien ne se dit ou ne se fait si l’homme n’a pas d’abord décidé de s’engager, le reste suivra. Cela met le doigt sur le fait que, tout initié que nous désirerions être, nous ne sommes pas de purs esprits, mais avant tout des hommes de chair, chair à partir de laquelle tout est ouvert à interprétation, entendement et action. Le chemin colle à cette substance : il n’est pas entendu ici comme un simple trajet, voyage ou périple mais comme une zone grise, où confluent déterminisme, libre arbitre, fluctuation des circonstances, et une certaine forme de pédagogie engendrée par le matériel initiatique lui-même, à savoir, pour ce qui nous intéresse ici, rituels et instructions produits par le Rite Écossais Ancien et Accepté en chacun de ses degrés. Le R.E.A.A. est une méthode didactique, adaptée à l’intelligence de l’homme. Elle comporte 2 grandes phases, d’abord celle des 2 premiers degrés, qui vont nous présenter la « boite à outils », c’est-à-dire les supports indispensables à nos affirmations.

Ces outils sont comme des lettres et des syllabes symboliques, sans lesquelles toute lecture initiatique ultérieure serait inenvisageable. Pourquoi isoler ces 2 degrés ? Eh bien parce qu’il existe 2 présupposés à notre existence : nous-même et tout le reste. Se colleter à soi-même induira l’usage particulier de certains outils, au sens large : objets, nombres, contextes…Et le « reste » formera l’environnement, au sens large également. Ce reste est ce qui a été découvert par les hommes, et nous aurons alors affaire à notre passé civilisationnel et à tous ses appendices, arts, culture, et tout moyen d’améliorer notre rapport à l’autre (sens, morale, valeurs…). Pourvus de ces prérogatives, le R.E.A.A placera sur notre chemin des narratifs à presque tous les degrés. Ces narratifs seront comme des contes, utilisant les lettres et syllabes pré requises, afin de complexifier notre pensée dans les directions les plus variées. Car « la nature ne fait pas de sauts », nous dit Leibniz, elle est la fusion lente d’un acquis et de découvertes. Les choses trouvées alors pourront différer suivant la personnalité et les dispositions de chacun. C’est pourquoi ce chemin est une forme d’arborescence, où tout se décline, mais rien ne se perd.

Le cheminement initiatique sous-entend également une façon d’avancer, mâtinée d’un télescopage permanent entre apprentissage et émancipation. La difficulté de la franc-maçonnerie est en effet de former au mieux l’initié, tout en le libérant de son socle initial. Émanciper ne veut pas dire s’éloigner, mais au contraire prendre appui sur ces acquis afin, ensuite, de s’en affranchir : on appelle cela la spiritualité. Des obstacles et des jalons vont fatalement se présenter sur notre route : ils seront arbitraires en ce sens que rien ne prédisposera telle valeur, tel concept, tel fait, ou tel objet à apparaître au décours d’un virage. Cela dit, toutes ces choses s’intégreront à notre parcours, dans la mesure où le symbolisme, forme de viatique entre soi et le reste du monde, va travailler et retravailler tous ces repères à l’aune d’une volonté portée par le désir de connaître mieux, de connaître plus. Le Chemin façonne, la Vérité accompagne, sans exclusive et sans imposition, et la Vie sanctionne : il ne s’agit pas bien sûr ici de la vie végétative, purement fonctionnelle, mais d’une vie qui transcende cet état et accepte d’incessants remaniements.

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Nous avons coutume, dans l’initiatique en général et dans la franc-maçonnerie en particulier, d’expliciter cette phrase par une démarche quelque peu galvaudée qui nous dit que le but (de la recherche) est tout entier contenu dans le chemin. Le chemin serait déjà en lui-même acte de contrition laïque, de componction existentielle et donc de sapience, c’est-à-dire d’une sagesse pratique, éprouvée et conscientisée. Mais se cantonner à ce sens est aller un peu vite en besogne, et contracter comme une peau de chagrin ce qui fait l’individu, c’est-à-dire sa propension à exister, par lui-même et pour lui-même. Car si son action mérite effectivement d’être caractérisée, il n’en demeure pas moins qu’on ne peut la réduire à cette conjecture. Le chemin est donc le moyen et la fin d’exister, et donc de se construire, vaille que vaille, en épousant ou en évitant les contournements que nous impose le rapport de notre singularité aux évènements de la vie. Le chemin est aussi universel qu’individuel, le rite se contentant d’aiguiller finement, d’être sculpté par le narratif et modelé par les cérémonies.

Plus tard dans l’évolution maçonnique, quelques degrés se passeront momentanément de ce narratif, exprimant l’idée d’une conscience suffisante pour se créer sa propre histoire. Mais le narratif recommencera ensuite. Le cheminement maçonnique réclamera aussi de l’ego, de cette capacité à ne pas s’effriter devant l’obstacle ou l’invitation. Le chemin est aussi bien initiatique que profane, ce ne sont là que des niveaux de compréhension, de gradations d’attitude et de retours d’expérience, acceptés ou pas. Si Jésus est le Chemin par son humanité, il est aussi la Vérité par sa déité, et la Vie, par son incarnation. Si le chemin est initiatique, l’initié deviendra alors un curseur, et c’est à l’aune de cette capacité à nous élever spirituellement que nous choisirons telle ou telle orientation. Á partir de là, les conjonctures, nées pour une part de notre libre arbitre, et d’autre part d’un incontournable déterminisme, s’identifieront à notre conscience, mais différemment suivant l’usage que l’on voudra et pourra en faire. Les étapes que l’initié tracera alors pourront être perçues sous l’angle et le filtre du Kaïros grec, c’est-à-dire d’un incontournable moment de vérité, né du hasard des circonstances, et de sa convergence avec nos dispositions à aller « au-delà des choses communes ».

Thierry Didier.

LE CHEMIN
Photo de painchaud12 sur Unsplash

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