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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Philippe Dubach
JE, TU, NOUS. Par Philippe Dubach.
Aimons-nous les uns les autres pas seulement en paroles mais aussi en actes. Passons de la pensée à l'action, mettons-nous à l'épreuve de la Fraternité pour qu'elle ne soit pas qu'un moment, mais une pierre de soutien, cette pierre sculptée chaque jour qui fait de l'homme un humain.
Le nous c'est la joie dans nos coeurs...

 

Jean-François Guerry.

 

 

Je, tu, nous 

Les usages des pronoms 'je', 'tu' et 'nous' révèlent quelques secrets bien cachés de nos identités que je vais tenter d’éclairer de mes réflexions. 

 

Je ne peux plus vivre avec moi-même


'JE'
Le 'je' est un point de départ, celui de l’intime regard tourné vers soi, une chambre des réflexions où se créent les goûts, les peurs et les désirs.
Le 'je' est l’identité en murmure, un sujet qui se cherche dans la lumière de ses propres contours.
L’utilisation abusive du 'je' signe certainement un égocentrisme introverti. L’individu est dans ce cas souvent dans le jugement qu’il entreprend entre ses valeurs et celles des autres.
Rares sont ceux qui peuvent légitimement pratiquer ce 'jeu' avec l’autre ; cette légitimité est revendiquée par les dictateurs, les investis de pouvoir, mais également par les enfants de moins de 3 ans...
On pardonne aisément le 'jeu' de l’ego de l’enfant, mais chez l’adulte, le 'je' devient autoritaire et égocentrique. 

'Nous voulons, nous pensons, nous sommes...'. 
Passer du 'je' au 'nous' est un acte d’ouverture, au minimum une tentative, un souhait d’inclure l’autre dans ses valeurs.
L’usage du 'nous' suppose un préalable : utiliser le 'tu', c’est-à-dire reconnaître l’autre comme entité indépendante de soi.
Pour les francs-maçons, le 'je' représente la pierre brute, l’individu, conscient de ses limites, qui entreprend le travail de connaissance de soi dans l’objectif ambitieux de s’améliorer.
Le 'je' est le sujet muet en devenir, celui qui, dans le silence du cabinet de réflexion, découvre que son 'je' n’est pas une fin mais un point de départ d’un long chemin. 

 


'TU'
Le 'tu' est déjà un miroir : il fracture l’ego, appelle la réponse, introduit l’altérité.
Il est l’invitation à sortir de soi, il devient l’espace où le regard de l’autre modèle le nôtre.
Toutefois, le 'tu' peut mettre à distance puisqu’il est non inclusif, et se révèle être accusateur ou juge, et devient à ce titre le 'tu' qui tue en plaçant l’autre au pilori.
Le 'je' qui parle au 'tu' a le mérite de prendre ses responsabilités puisqu’il se positionne par rapport à l’autre.
C’est souvent dans ce couple 'je'-'tu' qu’apparaissent les extrêmes souvent binaires : haine ou passion.
Le passage symbolique du 'je' devant le miroir du 'tu' permet de regarder l’autre comme semblable à soi-même, et, par suite, de convertir le 'je' en 'tu' pour permettre la conversion introspective de notre regard. Rappelons-nous la célèbre devise 'Connais-toi toi-même...'
Cela suppose donc de se parler à soi-même comme à un 'tu'.
Dans la tradition maçonnique, le 'tu' est de rigueur, symbole de fraternité et de proximité dans la démarche.
Le 'tu', c’est l’autre, le frère ou la sœur rencontré dans le temple.
Malheureusement, le 'tu' maçonnique devient identitaire, séparant au lieu de rassembler.
Le 'tu' maçonnique signe la reconnaissance de l’autre 'pour tel' et non 'comme tel', car c’est par les valeurs d’une sœur ou d’un frère qu’on le reconnaît, et non par son appartenance à un quelconque modèle identitaire.
Le 'tu' n’est pas seulement le miroir, il est l’outil, le levier qui, par la confrontation bienveillante, permet à la pierre de prendre forme et de se dégrossir.
Dans le dialogue entre 'je' et 'tu', se révèle une tension féconde, celle du travail partagé, du respect mutuel, du dépassement de l’ego. 

 

Nous devons êtres les briques du pont qui s'appelle Liberté, Égalité, Fraternité


'NOUS'
La réunion du 'je' et du 'tu' fait naître le 'nous' qui offre un espace pour rassembler ces deux parties éparses.
Le 'nous' fait apparaître une autre forme d’intégration de l’autre dans une construction collective et collaborative.
Le 'nous' naît d’une tension à la confluence du 'je' et du 'tu', une tentative de synthèse.
Mais le 'nous' n’est pas simplement une addition, c’est un nouveau lieu d’être, un tiers lieu, une conscience partagée qui transcende le particulier sans l’effacer.
Avec le 'nous', le sujet devient relation, et l’existence prend la forme du lien.
Malheureusement, l’usage du 'nous' masque parfois une volonté presque manipulatrice pour associer l’autre à notre pensée.
Le 'nous' dé-responsabilise aisément, il permet d’inclure l’autre dans notre discours par une tentative de généralisation : 'Nous pouvons en conclure que...', 'Nous avons une âme...'.
Le 'nous' a tout de même le mérite de ne pas être un 'on', qui, pour le coup, ajoutant le flou de ce pronom indéterminé, n’étant ni 'je' ni 'nous', semble vouloir désigner un eux tout en laissant supposer qu’il inclut le je... : 'On me l’a dit...', 'On le sait bien...'.
La pratique régulière de cette transition du 'je' vers le 'nous' amène petit à petit le roi 'je' à s’incliner, un (je)nou à terre, tourné vers l’autre dont il reconnaît l’identité semblable à la sienne.
Le 'nous' est souvent celui du couple, de moins en moins celui de la famille.
Il reflète malheureusement souvent plus la fusion que l’amour, qui devrait respecter le 'tu' au lieu de le dissoudre dans un 'nous' identitaire.
Accompagné avec fraternité, le 'nous' se transforme en un lien à l’image d’une corde nouée de tous les nœuds passés, présents et bientôt futurs qui s’y inscrivent.
Le 'nous' est une arche d’alliance qui sauve les âmes esseulées qui étaient en train de se noyer dans le vortex de leur 'je'.
Pour le franc-maçon, le 'nous' incarne la loge, l’espace sacré de la construction collective.
Ce n’est plus l’addition des individualités, mais leur fusion dans un dessein plus grand, celui de l’édification du Temple de la Fraternité universelle ouvert à l’Occident.
Le 'nous' maçonnique est à la fois opératif et symbolique, il est le ciment qui unit les pierres, une conscience d’unité dans la diversité.
Car c’est dans cette diversité soigneusement défendue qu'une liberté de pensée s’exprime dans le respect mutuel.
C’est là que la parole circule, que le rite fait sens, et que la lumière peut être reçue.
La transformation du 'je' en 'nous' est le début d’un long chemin vers l’universel.
Toutes nos traditions, qui traversent le temps, n’existent que par ce petit passage entretenu du 'je' au 'nous'.
Maintenons précieusement sur ce chemin ouvert du 'nous', maintenons cette porte  ouverte, pour garder un lien avec une part de nous-mêmes qui remonte aux origines.

Philippe Dubach. 

Le phare est une lumière de la Fraternité.

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