Ces quatre nombres qui, réunis par l'addition, produisent le nombre dix, constituent l'Etre, tant universel que particulier - Fabre d'Olivet.
Jean-François Guerry.
"Les mathématiques et la question ultime "
"Les yeux ne voient que ce que l’esprit est prêt à comprendre". Henri Bergson
Les mathématiques semblent constituées d'une matière qui prend son origine dans l'une des seules vérités accessibles à l'homme qui s'interroge : la logique. En exprimant l’infinité des facettes de leur origine, les mathématiques, indépendantes du temps et de l'espace, se laissent découvrir par l'esprit humain à la manière d'une chaine universelle de causes et de conséquences enfantées d'une première étincelle.
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Si l'on découvre les mathématiques plus qu'on ne les invente, comme les Amériques découvertes sans être inventées, il y a tout de même lieu de considérer les mathématiques comme une matière avec laquelle l’esprit humain compose. En effet, à l'image des notes de musiques dont les fréquences pré-existent dans l'univers, qui assemblées dans un ordre spécifique et jouées avec harmonie et beauté se transforment en musique, les mathématiques constituent également un matériau dont la mise en œuvre peut être considérée comme une création.
De même, une toile peinte n’est que la réorganisation singulière de pigments de couleurs. L’artiste ne crée pas à partir de rien : il révèle, assemble, transforme. Le mathématicien, en ce sens, est un artiste, il crée et assemble à partir d’un substrat épars qui le précède.
Le lien indéfectible entre les mathématiques et l’univers observable ne relève pas de la magie, mais d’une cohérence fondamentale, de liens de causalité qui comme toute partie de l'univers respectent la Loi de cohérence globale. L'univers ne peut pas être mis en défaut de cohérence puisqu'il est le résultat d'une création engendrée. Derrière la beauté immense de l'univers se cachent les lois qui l'ont engendré. Notre émerveillement devrait revenir à ces lois et non à leur structuration gravée dans la matière.
Ainsi, les mathématiques n'apparaissent pas séparées de notre réalité matérielle, car elles n'en sont que l’un des visages les plus fondamentaux.
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Mais derrière toute œuvre se cache un créateur... Quelle que soit la nature du système évolutif considéré, s'interroger sur son origine revient à rechercher la singularité qui l'a engendré. L'univers et sa mécanique évolutive n'échappent pas aux lois de l'évolution, tout comme les mathématiques qui s'étendent par un mouvement créatif infini depuis une singularité originelle.
Si l'origine des mathématiques est la logique, on peut légitimement se poser la question de l'origine de la logique. Cette quête nous conduit à la question ultime : « Pourquoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien ? » Il faut ici comprendre le « rien » comme l’absence de toute création, et non comme un vide cosmique, lequel est déjà un état organisé, un espace-temps chargé d’énergie.
Le sens de cette question, plus encore que sa réponse, ouvre la voie à une interrogation secondaire mais essentielle : « Pour…quoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien ? », pour quoi ? en deux mots.
Face à cette question, deux postures s’opposent : soit la question possède une réponse, soit elle est absurde. Et cette absurdité éventuelle naît du lieu depuis lequel la question est posée. Peut-on imaginer se demander : « Pourquoi n’existe-t-il rien ? » Car il est évident que se poser cette question est absurde...tout comme la précédente peut-être...
L’art de questionner porte un nom : la maïeutique. Et l’absurde, loin d’être un échec du raisonnement, peut en constituer une réponse légitime. Le scientifique lui-même utilise l’impossible pour cerner les limites de la logique : lorsqu’un résultat dépasse 10 exposants 80, soit 10 suivit de 80 zéros, il comprend que la question doit être révisée, le résultat dépassant le nombre quasi infini de particules élémentaires composant notre univers connu : 10 exp 80. Les scientifiques utilisent la limite de 10 exp 100, nommée 'googol' qui sera détournée pour le célèbre 'Google'. Un résultat qui conclut sur ce signal d’erreur appelle à repenser la question, car elle n'a pas de sens.
Le questionnement de l'origine est l'apanage des spirituels et des Cherchants qui se posent la question que les croyants et les religieux ne se posent pas. Il existe peut-être une autre manière de se questionner, en considérant notre monde exprimé, c'est-à-dire tout ce qui existe, y compris chaque pensée de ce monde, comme le résultat tangible d'actes de création. L'homme crée, comme lui-même a été créé. L'homme est une étincelle de son créateur, et l’homme fait aussi ses étincelles !
En considérant tout ce qui existe comme crée, alors ce qui n'est pas créé constitue le seul vrai espace de liberté, seul substrat autorisant une création libre de tous liens de causalité. Ainsi le chaos n'est pas l'obscur espace opposé à l'ordre d'un monde civilisé. Le chaos, loin d'être le lieu des ténèbres ou du hasard, est le seul endroit de tous les possibles non encore exprimés, le seul lieu autorisant une véritable création ex-nihilo.
Pour le scientifique, le chaos, ou plus généralement tout système chaotique, est imprévisible par définition. Le système chaotique est un système dont l'évolution est d'une extrême sensibilité par rapport à ses paramètres d'origine. C'est ce que l'on appelle également parfois’l'effet papillon'.
Ce type de système dépend tant sensiblement des paramètres d'origine que les possibilités de divergences sont infinies.
Le monde regorge de ces types de systèmes chaotiques.
Se pourrait-il que ces systèmes chaotiques soient des tuners capables d'exprimer l'image originelle ? Notre conscience serait-elle de nature chaotique ? Capable d'exprimer l'origine de toutes choses...
Prenons un exemple fascinant : le nombre π (pi), 3,1415926… Un nombre irrationnel, c'est-à-dire, dont les décimales s’étendent à l’infini sans aucun motif répétitif ni prévisible. En théorie, toutes les suites possibles y sont contenues. De A à Z, chaque lettre étant codée par sa place de 1 à 26 dans l'alphabet, votre vie y est codée, lettre après lettre, traduite dans toutes les langues possibles, de votre naissance à votre mort.
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Ce nombre mystérieux, qui symbolise le cercle parfait, incarne l’unité : l’unité d’un Tout que nous cherchons à comprendre, à rejoindre, peut-être même à retrouver.
Le simple fait qu’un même nombre régisse la courbure d’un cercle, le comportement des pendules, la propagation des ondes et la structure des atomes suggère une harmonie profonde dans la nature, une dimension numérique à l’ordre caché de notre univers.
En cela le nombre π est bien plus qu’une constante mathématique ; il est un archétype qui relie la forme parfaite du cercle au chaos des décimales infinies. Il unit la matière et la conscience, l’observable et l’invisible. À travers lui, le monde réel et le monde céleste se répondent, comme deux dimensions d’une même vérité.
π relie la partie au Tout par un lien aux décimales infinies le carré et le cercle, l'un symbole de la matière et l'autre symbole du céleste et de l’absolu. Par la quadrature résolue π devient un pont numérique, situé entre le 3 et le 4, entre le divin et le terrestre.
Ainsi, les mathématiques, au-delà d’un simple langage, apparaissent comme un pont entre le visible et l’invisible, entre le réel et le possible, entre le créé et le chaos.
Les mathématiques nous parlent de l’architecture profonde de notre univers autant qu’elles révèlent la puissance créatrice de l’esprit humain. Elles sont à la fois le miroir de l’univers et le reflet de notre conscience, révélant un ordre à l’intérieur du chaos. En cherchant, explorant ce qui nous dépasse nous participons à une dynamique infinie de création.
En ce sens, les mathématiques sont l'une des expressions silencieuses d’un ordre plus vaste, qui ne demande qu’à être lu, compris, et peut-être, un jour, pleinement ressenti.
Philippe Dubach
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