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e doublement d’un nom théophore qualifierait en alchimie ce qu’on appelle la distillation, fraction purifiée de l’élément de départ. Elle explique également le superlatif de « Très haut » qualifiant l’égide sous lequel opère Melchisédech, qui en fait en quelque sorte la parèdre d’Abram. De plus, L’étymologie du mot (melek, « roi », et sedeq, « justice ») invite à le traduire : « Mon roi est justice ». Roi de Justice indique en fait une maitrise assurée de la Tsedakah, gravée sur le 1er montant septentrional de l’Échelle Mystérieuse, qui est objectivée par la notion de jugement, et qui doit être entendue ici dans son sens hébraïque, c’est-à-dire celui d’une justice miséricordieuse, qui à la fois embrasse le justiciable dans une forme d’empathie existentielle et en même temps, lui est transcendante par la volonté de créer les règles d’un ordonnancement plus général. C’est en fait plus la prémisse qui est à considérer ici que la nature de l’acte lui-même, qui prendra vraiment sa signification dans l’univers viscéral et incarné du Nouveau Testament.
Cet acte paraît dans l’Ancien Testament presque décalé ; en tout cas, c’est plus la prégnance de Melchisédech sur Abram qui est à considérer ici, comme s’il voulait l’alléger de ce fardeau ontologique que constitue d’être LE patriarche. Ces « rectifications » constellent le texte biblique, parfois trop enclin à une forme d’orthodoxie préjudiciable à l’épanouissement d’une pensée spirituelle. Je citerai l’exemple discret de « Ruth la moabite », convertie ensuite au judaïsme, aïeul de l’emblématique David, établissant par-là une filiation pas exclusivement hébreuse de ce roi. Tout comme Lilah, la sœur d’Esdras épousera un babylonien, en désaccord avec les thèses extrêmement restrictives de son frère Esdras « scribe versé dans la loi de Dieu », qui tenta de restaurer, de retour d’Exil les phares d’un judaïsme par trop orthodoxe (« un seul dieu dans un seul temple dans une seule ville »), et l’interdiction drastique imposée aux juifs de se marier à des non juifs. Tout ceci pour dire que Melchisédech, en caractérisant Abram, lui ôtera quelque peu cette « domination ontologique » qui aurait pu le conduire à une vision trop radicale, trop exclusive de sa descendance. Nous savons bien, en effet, que « plus l’on sait, moins l’on sait » et que le Bien réclame toujours l’abandon de certaines prérogatives, abandon douloureux pour l’égo, mais profitable aux descendants. « Tuer le père » reviendra ici à rendre Abram fertile en Abraham, sa descendance le rendant nécessairement plus tolérant, plus souple. L'épître aux Hébreux, au chapitre 7, a donné une grande importance à Melchisédech, « qui est sans père, sans mère, sans généalogie, dont les jours n'ont pas de commencement et dont la vie n'a pas de fin ». Ces forces peuvent être objectivées sous un vocable général qui sera celui du jugement, entendu non dans son sens moral, qui tendrait à qualifier les attitudes, mais dans un sens holistique permettant de déterminer la prise en main par lui-même de l’initié.
THIERRY DIDIER.
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