Thème central les archives Maçonniques, lors de la deuxième guerre mondiale les nazis se sont saisis des archives des Loges, à la libération elles se sont retrouvées en Russie….
JF.
Les archives maçonniques, une mémoire qui revient de loin
Spoliées par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, les archives maçonniques ont parcouru des milliers de kilomètres depuis la France, ont été cachées dans d’obscurs châteaux aux confins de la Silésie, à l’abri des regards ; récupérées par l’armée rouge, transférées à Moscou, elles ont habité les couloirs du KGB de longues décennies. Éparpillé dans les Républiques soviétiques, qui les considéraient comme trésor de guerre, très vite tombé dans l’oubli, ce que l’on va finir par appeler « les archives russes » comporte tout un pan de la mémoire des francs-maçons du XVIIIe siècle. Un témoignage inestimable !
Ceux qui les connaissent mal pensent souvent que les bibliothèques sont des lieux ennuyeux et poussiéreux. Ils ignorent combien l’histoire de certains livres ou manuscrits peut parfois être extraordinaire. Ainsi, entre 1940 et 1945, les archives maçonniques françaises vont connaître une véritable épopée. Épopée qui va conduire une partie d’entre elles à traverser l’Europe au milieu des bombes et à disparaître dans les tumultes de l’histoire. Après les avoir longtemps pensées perdues à jamais, un demi-siècle plus tard, à la grande surprise des archivistes et des historiens, on les redécouvrira conservées avec soin dans un bâtiment de l’ex-KGB à Moscou. À la suite de périlleuses négociations, elles reviendront finalement en France au début des années 2000. Aujourd’hui, après des années d’investigations, on connaît mieux la saga des « Archives russes ».
À la veille de la Deuxième Guerre mondiale, tout porte à croire que les archives de la franc-maçonnerie depuis le XVIIIe siècle étaient à peu près complètes à défaut d’être toujours bien inventoriées ou exploitées. La défaite de la France qui met le pays sous le joug nazi et permet aux disciples de Maurras de liquider la République et de prendre les rênes du pouvoir ouvre une période de persécution de la franc-maçonnerie. Depuis le Second Empire et surtout à partir des années 1880, la franc-maçonnerie apparaît aux yeux de l’opinion française
Lorsque l’Armée rouge met la main sur les archives maçonniques spoliées par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, elle va considérer cela comme un trésor de guerre, bien vite enfoui. Tous les documents ne prendront pas le chemin de Moscou. L’Union Soviétique est alors un ensemble de républiques sous la tutelle de la Russie et une partie des archives sera expédiée à Minsk, en Biélorussie. Pierre-Yves Beaurepaire, professeur d’histoire moderne à l’université de Nice Sophia Antipolis s’est rendu dans la capitale biélorusse. Ce qu’il y a découvert : une pépite pour la mémoire maçonnique.
Propos recueillis par Hélène Cuny
Hélène Cuny : Pourquoi les archives sont-elles envoyées à Minsk ?
Pierre-Yves Beaurepaire : On peut véritablement parler de tribut de guerre. Cela ne touche pas spécifiquement les archives maçonniques, mais l’ensemble des documents ; il y eut par exemple des bibliothèques entières de riches familles juives dont le contenu a été disséminé dans le bloc soviétique. Depuis Staline…
24 novembre 1940. La première tenue de la loge clandestine l’Atelier de la Bastille se tient au 123 rue Saint-Antoine à Paris, domicile d’Albert Kirchmeyer. Cet expert-comptable, responsable d’un service de contentieux, membre de la loge Les Travailleurs à l’orient de Levallois-Perret, a persuadé plusieurs enfants de la Veuve, dont ses parrains d’initiation, Victor Bassot, directeur commercial dans l’édition, et Gustave Eychène, colonel à la retraite âgé de 78 ans, héros de la Grande Guerre, de ressusciter une franc-maçonnerie désormais interdite et accusée par le régime de Vichy d’être l’un des principaux responsables de l’effondrement du pays.
Faut-il souhaiter un monde sans frontières ?
par Henri Pena-Ruiz
Entre la frontière conçue comme un mur infranchissable interdisant le mélange des populations, chère à l’extrême droite nationaliste, et la réalité d’un monde sans frontières réduit à un immense marché qui fait fi des nations et de leurs lois sociales, la distance est de taille. Faut-il nécessairement choisir entre les deux cas de figure qu’oppose une telle alternative ? Rien n’est moins sûr. L’esprit critique, forme essentielle de la liberté du jugement, appelle en l’occurrence une mise à l’épreuve des fausses évidences et des caricatures, comme des alternatives simplistes et biaisées à des fins polémiques.
Qu’est-ce qui sépare et divise les hommes au point de leur donner parfois le sentiment d’être confinés dans un lieu, une situation indépassable, une condition subie sans appel ? La question est cruciale. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà... Pascal ironisait sur les lignes de démarcation qui assujettissent les hommes à des normes relatives. On s’organise dans des cadres qui deviennent familiers, jusqu’à ne plus en percevoir le caractère particulier. L’habitude est une seconde nature. À rebours de cet enfermement,…
par Hervé HOINT-LECOQ
Rien de plus simple. La réponse nous est donnée en 1803 lorsqu’est publiée une annonce invitant des frères à une procession pour la St Jean d’été du 24 juin. Un lecteur averti ne manquera pas de s’apercevoir qu’il s’agit ici d’un libelle cinglant des Moderns contre les Antients. Les Antients y sont désignés comme « maçons renégats », voire « maçons renégats irlandais ». « Hibernia » désigne le mot latin qui détermine l’Irlande. On évoque ici l’origine irlandaise des maçons Antients, renforcée par l’appellation de la Société comme étant celle des « United Irishman’s wake or Royal Mariners Lodge » (Réveil des Irlandais Unis ou la Loge des Mariniers Royaux).
Nous sommes alors en 1803 et l’abolition de l’esclavage n’aura lieu qu’en 1833. Poursuivant leur acerbe critique les Moderns parodient les Antients en déclarant : « Nous admettons les hommes de couleur, s’ils sont enclins à s’engager dans la destruction de la marine royale et l’ancienne constitution régulière qui, malheureusement pour nous s’est élevée il y a plusieurs milliers d’années et qui apparait toujours comme un rocher solide et sourit toujours à nos attaques.
Culture
- par Igor de Brousse
On entendait des cris, qui venaient du 1er étage de la rue des Frères 3 points, signes d’une engueulade plutôt musclée. Les noms d’oiseaux qui s’échappaient de la fenêtre ouverte n’avaient rien de symbolique, on était bien dans une prise de bec entre Écossais et Français.
« Au nom de tous les Frères du REAA, je vous demande de m’écouter !
— Tu peux taper du maillet comme bon te semble, mais ici, ce n’est pas les 33es qui décident ! »
Jean était devant l’obédience, juste au-dessus de la fenêtre, en train de clapoter son téléphone portable pour retrouver ce fichu mot de passe qui venait de changer. Il essayait de faire vite alors que la fenêtre ouverte continuait de livrer ses secrets à toute la rue. Il se dit que ce serait bien que l’obédience investisse dans la climatisation des Locaux, cela éviterait d’ouvrir
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JF