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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
INITIER, SÉPARER

INITIER, SÉPARER

 

 

Dans son livre « Le Mythe de l’Éternel Retour » le philosophe des religions Mircea Eliade, décrit le refus des sociétés archaïques traditionnelles concernant le temps historique, et leur sacralisation du temps cyclique, rejetant donc le temps profane continu et de fait introduisant une valorisation de la métaphysique de l’existence humaine comme il l’écrit dans l’avant-propos de son livre.

 

On touche là, à l’universalisme et l’on peut tenter une analogie avec le concept de « Tradition Primordiale ou de Religion Universelle » de René Guénon ce qui nous conduit à la Franc-Maçonnerie de Tradition. Ce mythe de l’éternel retour peut être figuré par l’image de l’Ouroboros. Ce désir de jouvence de remonter aux sources, au commencement, à l’unique, la recherche d’une parole perdue demande un long développement. Je suggérerais donc simplement comment y parvenir, par l’action d’initiation, qui inclue la séparation.

 

Séparation du grossier pour atteindre le subtil, retrait des impuretés pour atteindre l’Or fin, l’Or pur, l’Or spirituel. L’origine de la séparation remonte à la Genèse, c’est-à-dire à l’origine du monde et de l’humanité, du premier des Bing Bang pour certains, de création biblique pour les autres. Il est écrit Gen I-4 :

« Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres. »

 

Les Francs-Maçons revendiquent être des enfants de la Lumière et ils sont dans une recherche constante de celle-ci.

 

Gen I-6 : « (…) qu’il y ait un firmament au milieu des eaux et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux et il en fût ainsi. Dieu fit le firmament qui sépara les eaux qui sont sous le firmament d’avec les eaux qui sont au-dessus du firmament.

 

(…) il y eut un soir et un matin. »

 

Gen II-8 : « (…) Dieu planta un jardin en Eden, à l’orient (…) et un arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. »

 

Cela nous rappelle la connaissance des éléments dans les premières épreuves initiatiques. La séparation entre le monde profane et le monde sacré. La séparation entre ceux qui sont élus et ceux qui ne le sont pas ; la séparation entre le vice et la vertu.

 

La séparation entre l’Ordre et le Chaos, cette séparation initiatique est une véritable œuvre de création d’un homme régénéré.

L’initiation sépare donc la matière de l’esprit, le vil métal de l’Or philosophique, véritable choc, rupture pour une reconstruction personnelle. L’initiation permet aussi de revenir dans le monde profane après une séparation, pour porter dans celui-ci la trace du sacré.

 

Jean-François Guerry.   

INITIER, SÉPARER

Comme Léo

 

Je rêve d’absolu et souvent je m’évade,

Vers quelque port sudiste dans une cavalcade

Effrayante et sublime où je me sens renaître

Parmi d’autres parias, des fuyards du paraître.

 

Ras le bol des postures, des semblants des fuyants,

Il faut changer de cap pour gagner l’espérance

Aller tout droit devant en un cadre seyant

Et s’entendre gueuler, comme une seconde chance.

 

La société bidon où j’ai perdu mon temps

Et ses droits de passage pour mes rêves envolés,

Donne envie de vomir sur l’image vérolée

Tant j’ai gâché l’éveil à feindre en barbotant.

 

Ils m’ont pris tout cela, m’ont tout ingurgité

De leur morale de merde jusqu’aux plans de bataille

Pour gagner dans la boue et puis sous la mitraille

L’épitaphe de con toujours ressuscité.

 

Philippe Jouvert.

INITIER, SÉPARER

CROQUENOTS

 

Un vagabond pochard, pochard, pochard

Déplaçait une odeur de vieux fumier d’antan

Qui montait de ses croquenots bizarres, bizarres, bizarres.

 

 

Ils le suivaient partout, partout, partout

Essoufflés béants aérés et sentants

Avec ses gros orteils vent debout, vent debout, vent debout.

 

 

Les autres doigts de pieds jaloux, jaloux, jaloux

Essaient bien de pousser ce qui reste de cuir ou de vieux journaux

Car ils manquent d’air là dessous, là dessous, là dessous.

 

 

Ces deux croquenots bizarres, bizarres, bizarres

Nous montrent de façon bien singulière

Que naître fort ou faible n’est que hasard, hasard, hasard.

 

Jean-Pierre Rousseau Gawr’né mémoires de confinement 2020.

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