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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
LE CHEMIN DE LA CITÉ TERRESTRE À LA CITÉ CÉLESTE PART II-    PHILON D’ALEXANDRIE JUIF ET GREC.

LE CHEMIN DE LA CITÉ TERRESTRE À LA CITÉ CÉLESTE PART II-

 

PHILON D’ALEXANDRIE JUIF ET GREC.

 

 

                                            « Le sage n’a ni maison, ni parenté, ni patrie. »

                                                                       Philon d’Alexandrie.

Il est né à Alexandrie (20 av.J-C. 45 ap J-C), le lieu à son importance, c’est un endroit propice au bouillonnement de cultures et de traditions diverses. Fut-il le précurseur du « rapt » que la chrétienté opéra sur le Miracle de la philosophie grecque ? Celui qui soumit la philosophie aux écritures ?

Il a procédé par analogies, son ‘document ‘ de travail fût la septante la bible traduite de l’hébreu en grec à l’usage de la diaspora, à Alexandrie ont vivait, on pensait, en grec. Mais les écoles de philosophie grecque étaient en voie d’extinction, on était dans l’exégèse des écoles anciennes. Plotin lui aussi natif d’Alexandrie viendra bien plus tard (205-270) mettre le point d’orgue mystique au Platonisme.

Philon voulut reconstruire l’architecture de la pensée grecque sur les fondations de la Bible hébraïque. Il fût sans doute probablement le premier à avoir pensé Dieu comme le Grand Architecte de l’Univers.

Platon considérait le démiurge comme un artisan, pour Aristote le monde est incréé, Dieu étant transcendant. Le Dieu de Philon est créateur et législateur de l’univers. Pour lui il y a deux sortes d’hommes, deux sortes d’anges, les ouvriers qui ont construits le monde avec Dieu et les hommes qui assistent leurs congénères dans leur ascension spirituelle vers le divin. Se dessine alors une éthique des passions humaines bonnes et mauvaises. Les hommes ont besoin d’être remis sans cesse rectifiés vers la droiture pour être vertueux.

 

Il ne croit pas à la démocratie et aux libertés sans devoirs. Exégète et habile manieur de l’allégorie il s’efforce de rechercher les vérités voilées, nous dirions les idées derrière les symboles.

 

Pour lui les personnages bibliques, ou les images qu’ils incarnent constituent l’idéal de vertu et de perfectionnement de l’homme. Ces personnages ont de belles âmes et de beaux esprits. Par exemple le prophète « Moïse portait les lois gravées dans son âme»

Hénoch le constructeur représente « la perfection ou la tension vers celle-ci. » Le patriarche Noé est « l’ami de Dieu et de la vertu. » Le Dieu de Philon, son Architecte suprême est doté de pouvoirs spirituels et temporels, constructeur et législateur de la vie bonne vertueuse. Il est comme un aigle à deux têtes, alliant le spirituel et le temporel.

 

La voie qui mène à la connaissance de Dieu pour Philon est d’abord la philosophie abstraite de Platon et des stoïciens une idée du bien, qui peut naître en examinant le cosmos, les beautés de la nature, la question est comment est-il possible d’atteindre une telle harmonie sans une intervention divine ? La conscience de cette beauté vient naturellement aux âmes nobles. Pour Philon comme le Dieu est créateur du monde il est la source et l’eau, il appuiera ses démonstrations sur les versets bibliques.

La contemplation de la beauté du monde stimule la pensée et une pensée élevée ayant atteint les hautes sphères de l’esprit, touche l’âme communique avec elle, jusqu’à sa pointe. On s’approche de la pensée plotinienne.

Tentative de remodelage d’un texte de Philon :

 

Avant de rentrer dans la Loge nos yeux déjà quittent la terre, ils sont tournés vers la lumière du ciel, ils parcourent toute la Loge de l’Occident à l’Orient, du Septentrion au Midi. Puis notre regard se pose au centre de la Loge.

Nos yeux transportent notre pensée, sous l’effet des passions, sans répit ni repos, toujours en mouvement.

Au départ nos yeux ne voient que les choses intelligibles et se posent des questions. Toutes ces choses que nous voyons sont-elles incréées. Ou bien il y-a-t-il eu un début, un départ, une création ? Ces choses sont-elles finies ou infinies ? Il y-a-t-il plusieurs univers ? Les quatre éléments sont-ils ceux de toutes choses, le ciel est-il à part, différent ? Chaque chose possède t’elle une substance divine, une part divine, différente de ses autres parts ?

Si l’univers a été créé, par qui l’a t’il été ? Qui est ce démiurge quelle est son essence et sa qualité ? Pourquoi a t’il créé le monde ? Où est-il maintenant ? Que fait-il ? Pourquoi n’intervient-il pas plus souvent ?

 

Cette curiosité métaphysique est-elle sagesse recherche de la connaissance ou spéculation intellectuelle stérile ? La science peut-elle répondre à toutes ces questions ? La Sophia est-elle Sagesse prudence et humilité de la vie vertueuse ? Que de questions à chacun ses réponses, en voici d’autres !

Pour Philon Dieu est révélation de l’image du divin, sommes-nous capables de regarder le divin, la grande lumière ? L’épisode du buisson ardent de la révélation à Moïse et de sa conséquence il ne verra pas la terre qui lui fût promise. Épisode repris dans la gestuelle maçonnique du 14ème degré d’un certain rite. Les connaissances nous sont-elles révélées en proportion de notre capacité à les croire, de notre capacité à les recevoir et les comprendre ? Où est la source de notre connaissance en nous, en dehors de nous ?

Dés lors ici et maintenant se pose la question de l’accès à la Connaissance de l’invisible par la foi ou la raison ? En creux Dieu est-il intime en nous présent partiellement, nous éclaire-t-il, nous aide-t-il à construire notre vie, nous montre-t-il une voie de perfectionnement ? Ou est-il indifférent à nos histoires humaines, s’est-il détourné de nous après avoir mis le moteur en marche, sommes-nous alors responsables de notre itinéraire et de la quantité d’essence que l’on met dans notre réservoir pour faire fonctionner notre moteur ?

Dieu est-il une sorte de surhomme ou une abstraction inconcevable pour nous, une lumière ardente, cette lumière du buisson dont Moïse n’a pas pu supporter la vue, preuve il s’est caché derrière sa main !

Peut-on un instant imaginer de voir Dieu, de l’apercevoir dans un instant d’extase pythagoricienne ou plotinienne, l’homme peut-il un instant accéder à une forme de transcendance sans tomber dans l’hubris, la démesure tant redoutée des Grecs ?

Personnellement j’ai tendance à croire, mais bien sûr ce n’est pas pure raison, puisque croyance, ce n’est que sentiment perçu, que dans nos chaînes d’union fraternelles l’on fait un pas dans le monde céleste, que d’autres appelleront monde du pur esprit. L’on perçoit de l’autre côté du miroir non pas nous-même, mais un autre différent et semblable à la fois, moment extatique de l’esprit, transcendance ?

 

Pour Philon le logos est l’image de Dieu et nous ne sommes pas encore fils de Dieu, mais nous sommes à son image. Comme pour les Grecs les philosophes ne sont pas sages mais des images de la sagesse. Le logos, le sage, l’homme peut-il se situer sur le plan divin, approcher la divinité. Ou est-il un intermédiaire entre Dieu et le monde terrestre. Le sage est-il le gardien d’une frontière, est-il derrière la balustrade, entre terrestre et le céleste, perçoit-il le rideau, le voile qui recouvre le saint des saints ? L’homme de bonne volonté est à la recherche de son perfectionnement moral, clé d’ivoire qui lui permettra l’accès vers l’invisible. Les stoïciens en recherche constante du souverain bien moral frôlaient t’ils le divin ? Peut-on communiquer avec des forces qui nous dépassent ?

Jean Daniélou considère le Logos « comme un écran entre Dieu transcendant et le monde sensible. »

 

Le désir de sacré, voie vers le divin si l’on considère qu’il est consubstantiel à la qualité d’homme, activerait notre volonté à faire le bien, nous rapprochant ainsi du divin sans jamais l’atteindre du moins sur cette terre. Il nous faudrait plusieurs pour pouvoir espérer atteindre cet état. Cela ouvre une multiplicité de croyances, soit en un au-delà, soit en des transformations successives de l’être, des réincarnations de plus en plus proches du divin. Soit un processus plus simple de l’amélioration de l’homme, de la révélation de nos potentialités infinies avec ou sans le secours, l’aide du Grand Architecte.

Le Logos, la connaissance étant « le cocher des puissances » toujours selon Jean Daniélou.

Selon les convictions de chacun le Logos peut être la providence ou une volonté toute humaine de faire le bien. Il y a un lien entre le logos être et l’univers, l’on peut y voir la recherche du principe d’unité entre esprit et matière, ou entre ciel et terre, ou philosophiquement comme Aristote la réalisation de l’unité, des vertus se fait au milieu, dans la chambre du milieu pourrions nous dire.

 

Je reviens à Moïse il est allé chercher au sommet de la montagne près du ciel la réponse à ses interrogations, le lien entre le haut et le bas. Une forme de sagesse, puis il est revenu en prophète apporter les Tables, les Commandements de la Sagesse.

 

Pour Philon, la sagesse est antérieure au Logos. On peut l’interpréter comme suit si le Logos est la connaissance elle précède la sagesse, elle est sa source. Reste le mystère du premier souffle de la connaissance.

Moïse toujours appelle Eden la sagesse de l’être, de cette sagesse, comme d’une source descend le divin à la manière d’un fleuve et ce fleuve se divise en quatre principes qui sont les vertus de : Prudence, tempérance, courage et justice. Voies du milieu pour le maître qui est entre l’équerre et le compas.

Extraits du Psaume 64-65 Hymne d’action de grâces.

 

« Jusqu’à toi vient toute chair

Avec ses œuvres de péché ;

Nos fautes sont plus fortes que nous,

Mais toi tu les effaces.

 

… « Rassasions-nous des biens de ta maison, des choses saintes de ton temple »

 

« Tu nous réponds en prodiges de justice,

Dieu de notre salut,

Espoir des extrémités de la terre

Et des îles lointaines. »

 

« Tu visites la terre et la fais regorger,

Tu la combles de richesses.

Le ruisseau de Dieu est rempli d’eau,

Tu prépares les épis. »

 

« Ainsi tu la prépares : arrosant ses sillons aplanissant ses mottes

Tu la détrempes d’averses, tu bénis son germe.

Tu couronnes une année de bienfaits,

Sur ton passage la graisse ruisselle ;

Ils ruissellent les pacages du désert ;

Les collines sont bordées d’allégresse ;

Les prairies se revêtent de troupeaux,

Les vallées se drapent de froment,

On clame, on chante des hymnes !

 

Valence Espagne le 30 janvier 2022

        

 

Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE ….

 



Claire REGGIO



Temple et lumière :


une question

d'orientation ?



 
 
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,


 
L'Académie Maçonnique Provence et les Éditions UBIK sont heureuses d'annoncer la sortie du livre de Claire Reggio, Temple et lumière : une question d'orientation ? dans la collection l'Intégrale qui a vocation à approfondir les thèmes abordés par les conférenciers lors des journées de l'Académie.

Cet objectif prend tout son sens avec cet ouvrage de Claire Reggio qui nous offre ainsi l'occasion de cheminer plus loin en sa compagnie car que " l'on soit croyant, intuitif ou simplement émotif, peu importe, on ne peut se départir d'une expérience dans un temple, car l'affectation du lieu et la mise en scène qu'elle induit, son architecture et ses ornements, tout contribue au questionnement de soi, au dépassement d'une conscience sensible et conceptuelle, à la révélation du transcendant dans l'immanent."

 

" Parler du temple dans lequel se manifeste une “présence” qui dépasse l’entendement, c’est toujours parler de l’homme et de son mystère. Puisque l’homme est ce “Temple nouveau” qu’annonçait la vision d’Ézéchiel et qu’envisage la méthode maçonnique, il a, lui aussi, tout autant qu’un temple de pierre, besoin d’être orienté. C’est une question d’équilibre entre le dedans et le dehors, le haut et le bas, le microcosme et le macrocosme, la réalisation de soi et l’altérité, l’immanence et la transcendance...

La thématique de la lumière a parcouru bien des chemins, des grottes de Néandertal jusqu’aux premières maisons des hommes et des dieux du Croissant fertile, avant d’aborder l’architecture religieuse et sacrée et d’envisager la symbolique maçonnique.

Un regard rigoureux et éclairé s’imposait pour s’orienter."


Commander le livre de Claire Reggio, en cliquant ICI... (livraison immédiate)
 


Prochaine sortie : Construire Dieu, construire le monde, de Marc Halévy

Les autres ouvrages coédités par les Éditions Ubik et l'Académie Maçonnique Provence sont disponibles en cliquant ICI:

Alain-Noël Dubart, Franc-maçonnerie, entre passé et avenir
Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ?
Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie.
Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram


Les VIIes Rencontres de l'Académie Maçonnique Provence se dérouleront le samedi 30 avril au Château Saint-Antoine sur le thème

 
"Alchimie et Hermétisme".
 
Inscription en cliquant ici...

Salutations très fraternelles,
Alain Boccard
Président
 
 
 
 
 
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C
L'Humain, qu'il soit féminin, masculin au cours de son existence, voire qu'il soit dans l'intermédiaire des deux, est un vagabond de l'esprit , pour certains l'enrichir de multiples savoirs est la joie d'une vie épanouie, pour d'autres, ne vivant qu'avec un esprit en friches, vont parcourir des chemins chaotiques, qui les feront trébucher en alternant rancœurs, désillusions.<br /> La contemplation sous toutes ses formes, amène nécessairement l’esprit à se poser des questions sur le pourquoi de sa raison d'exister!!!! Nous parlons en plusieurs langues,ce qui permet le dialogue, nous écrivons pour mémoriser l'histoire de notre Monde.<br /> A ce propos, avec 27 lettres de l'alphabet, notre langue française mémorise 35000 mots,fabuleuse création des esprits, ces mots ont une phonétique , celle de la voix et une signification par l'écriture. Un potentiel qui a permis à l'humanité de se construire pour son bien, hélas aussi pour son mal!!! <br /> Au fait!! Pourquoi chercher d'où nous venons, contentons-nous d'un postulat, celui d'un Grand Architecte de l'Univers, vivons notre passage en n'appréciant que ce qui élève l'esprit, et savoir partager notre sensibilité avec autrui.<br /> Claudius
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