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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François GUERRY
Le renoncement.

Le renoncement.

BILLET D’HUMEUR SANS HUMOUR : LE GRAND RENONCEMENT.

 

« L’œuvre absurde illustre le renoncement de la pensée à ses prestiges et sa résignation à n’être plus que l’intelligence qui met en œuvre les apparences et couvre d’images ce qui n’a pas de raison. Si le monde était clair. L’art ne serait pas. »

Albert Camus- Le Mythe de Sisyphe.

Samedi 30 juillet 2022, il fait beau, la mer est belle, la vue magnifique et pourtant l’horizon s’obscurcit. J’ouvre le journal du monde, le Monde page 23. Le titre d’un article de Robert Zarader m’intrigue : « Nous sommes dans une société du renoncement », au bas de l’article l’auteur est qualifié d’économiste et d’influenceur, intéressant ! Va-t-il influencer mon jugement ?

Comme le dit pas assez souvent mon épouse, compte-tenu de mon attitude : tu vas encore râler, t’indigner, te révolter, bouger quoi, comme si tu pouvais changer le monde !

Journal le Monde 30 juillet 2022

Pourtant l’article parle de démissions, de renoncements, une fois de plus je ne suis dépassé, atteint par la limite de mon âge, plus dans le coup, sur le coup quoi. Il y a des démissions massives dans le monde du travail, ma tendance serait de dire, Si le chômage n’était pas autant indemnisé, si les prestations sociales étaient moins généreuses et surtout vraiment réservées à ceux qui sont dans le besoin ou handicapés par la vie. J’entends derrière moi, ça y est c’est parti, il râle. Pourtant j’ai mal lu, il ne s’agit pas de licenciements, mais de démissions ! Je râle quand même, alors que les entrepreneurs, les forces vives cherchent partout du « personnel, du petit personnel de préférence ». L’économiste parle d’une sorte de droit de retrait du travail, comme un risque, y aurait-il une amplification des risques au travail, le travail serait-il soudainement devenu plus dangereux. Non ! Décidemment, je râle encore, les « gens » sont de plus en plus paresseux ils sont trop gâtés, de mon temps ! D’ailleurs comme le souligne l’économiste les gens ne se déplacent même plus pour voter, 70% des jeunes n’ont pas voté aux élections législatives c’est dire ! Je suis complétement déphasé, moi qui célèbre encore la gloire au travail, le travail qui rend l’homme libre, lui donne sa dignité, moi qui pense que voter est un Devoir civique (on n’est plus que 50% visiblement) tout ça c’était donc avant, mais avant quoi ? Je poursuis ma lecture de l’article, car au fond je ne peux pas me résoudre à penser que c’était mieux avant, car je vois bien qu’il y a eu des progrès pour tout le monde dans tous les domaines. Pourtant il semble qu’une forme de paresse se généralise, alors je me dis c’est une mode comme d’habitude cela vient des États-Unis, ce serait une forme de coquetterie de la jeunesse, ou des nantis, des bobos etc…On entend souvent maintenant, je fais ce qui me plaît, quand cela me plait, le temps que je veux, c’est moi qui décide. Robert Zarader suggère une explication tout cela serait apparu avec le fameux low cost. En matière d’alimentation le low cost, c’est une économie du renoncement. « Vous renoncez à la qualité en échange de petits prix, c’est mortifère ! »  

Robert Zarader.

Ce fameux renoncement est partout, par exemple en matière de voyage en avion. C’est un constat (et une appréciation personnelle, appréciation d’enfant gâté dirait mon épouse, sans avoir tort elle est comme Jiminy Cricket la conscience de Pinocchio ), d’abord il n’y a plus d’horaires papier, j’aimais les lire et les relire ces horaires, les noms de destinations résonnaient comme des musiques, des promesses de découvertes, des images d’exotismes. Il n’y a plus de billets papiers que l’on gardait parfois comme des trophées, comme preuves que l’on avait fait le voyage de New-York, de Montréal ou de Dehli, il y avait du rêve dans ces bouts de papiers, dans ces cartes d’embarquements qui me servaient de marque pages dans mes livres : Arrivée 19h 00 PM New-York JFK porte 1 terminal B. Il n’y a plus non plus ces étiquettes indécollables soigneusement mises de travers mes bagages qui donnaient cette impression d’urgence, plus de bagages donc plus d’étiquettes tout ça jeter dans la caisse des oublis, remplacé par des notifications éphémères du smartphone dans le Wallet. Je ne vous parle pas de l’accueil à l’aéroport, réduit à son maximum, ni des sièges dans cabines, avant c’était les bagages qu’on entassait dans les coffres, aujourd’hui c’est nous, nous ressemblons à des poules en cages attendant sans bouger un hypothétique verre d’eau gratuit. Pour finir avec cette apocalypse organisée, on ne parle plus des horaires de départ et d’arrivée ils sont devenus aléatoires. On parle de la chance que nous avons eu d’être arrivé à l’heure promise, comme d’un exploit de l’aéronautique au temps de Mermoz ou St EX. C’est ça le low cost, c’est ça le progrès parait-il, je le concède, le low cost a permis d’ouvrir les portes des avions à tout le monde, même aux écologistes chevronnés qui grimpent les passerelles en courbant la tête. Je sais ce que vous pensez avec raison. Il nous fait du Radio Nostalgie. Je reviens à mes moutons.

Le renoncement se généralise, il parait, selon Robert Zarader que plus de 30% des bénéficiaires potentiels du R S A, y renoncent trop compliquer, trop de bureaucratie, de contraintes, et de stigmatisations. Plus encore, de nombreux français renoncent aux soins médicaux ou espacent leurs soins, en cause les déserts médicaux. C’est surement vrai, vu que lorsque l’on obtient un rendez-vous avec un médecin, soit le mal s’est aggravé et l’on est allé encombrer les urgences, soit le mal ou la crise est passée. En fait je pousse un peu, je suis même de mauvaise foi, personne ne m’empêche d’aller habiter en centre-ville ou dans les zones riches et prospères là ou s’installent tous les médecins, je ne sais pas quelle idée j’ai eu de vouloir habiter dans un joli village ou une petite ville à taille humaine comme on dit, bizarre que l’on se préoccupe plus des jardinières de fleurs que des humains dans ces jolies petites villes. On manque de médecins ! On manque surtout de médecins qui veulent travailler 60 h ou 70 h par semaine incroyable non ? C’est vrai qu’il y a aussi une bonne proportion d’entre eux qui d’emblée par convenance personnelle renoncent à travailler plus que la moitié du temps, c’est leur liberté, après tout nous sommes dans un pays libre, l’exercice doit être libre, même quand la collectivité a financé quasiment à 100% de leurs études, pour qu’ils ne travaillent qu’à mi-temps cherchez l’erreur.   

Donc comme le dit Robert Zarader dans son analyse : « Nous sommes fatigués de cette politique. » C’est donc pourquoi, nous ne renonçons pas par que nous sommes paresseux cqfd. Il est vrai, que la politique est faite de promesses et de communications, de pansements et de baumes soporifiques, suivit d’actes inexistants ou ratés. J’entends encore derrière moi, Jiminy Cricket arrête de râler !

L’auteur se lance, il convoque le Général de Gaulle comme tout le monde quand ça va mal ! Il cite, ses Mémoires : « Le vide effrayant du renoncement général. » (Après la défaite de 1940). On a l’impression que nous avons renoncés aujourd’hui même avant la bataille. Il y a quelques temps on parlait de bataille pour l’emploi, aujourd’hui il semble qu’il y est une mobilisation pour ne pas travailler. Personne, surtout pas les politiques ne semblent être en capacité de résoudre ce problème. Il suffit de voir leurs airs surpris, ébahis, abasourdis, devant la guerre Ukraine. Comme s’ils découvraient que la moitié des états de la planète sont dirigés par des dictateurs (1), des despotes (2). On en vient à se poser la question s’ils n’étaient pas partis à la pêche avant leurs électeurs ? Résultat Robert Zarader écrit à propos du travail : « On le quitte parce que on en a assez, assez d’être mal traités, mal payés, mal considérés. »

Conséquence Monsieur Paul Emploi cherche désespérément avec sa lanterne à la main quelques volontaires qui veulent travailler dans les hôpitaux pour un peu plus, mais pas trop, que quelques applaudissements au moment d’une crise sanitaire, ou des assistantes maternelles, dans  les crèches qui reçoivent  les enfants que les mamans sont obligés de laisser pour remplir le frigo et payer les mensualités du prêt immobilier à la banque, ou le loyer qui a encore augmenté, on cherche aussi du personnel (petit) dans les EPHADS où l’on abandonne nos anciens comme des vêtements usagés. Ces EPHADS qui ont parfois plus le souci de servir leurs actionnaires que leurs employés ou leurs résidents, on cherche aussi des employés dans les restaurants dont les exploitants s’étonnent qu’ils ne veuillent plus travailler 40 ou 50 heures semaine samedi dimanche et fêtes pour un peu plus que le Smig, et pour conclure, même l’éducation nationale à qui l’on confie nos enfants qui sont l’avenir de notre nation ! Peine à trouver des enseignants qualifiés etc…

Robert Zarader évoque certaines statistiques qui parlent de 470 000 démissions de C D I (Dans un temps récent encore le Graal des contrats de travail) au premier trimestre de cette année. Il met en garde nos gouvernants : « Le grand renoncement est le précurseur d’un grand effondrement. »  Le remède comme je le pensais à tort, ne serait pas seulement dans la restriction des allocations chômages, dans la suppression des prestations sociales. Mais peut-être faut-il remotiver les troupes ! Peut-être faut-il un général, pour prendre soin des soldats qui veulent encore travailler, les récompenser à leur juste valeur, leur promettre des galons et des augmentations de salaires, un avenir quoi ! Donner du sens, un sens à leur travail, au travail.

L’auteur évoque en aparté le fait que l’on n’a par ailleurs pas renoncé : « Au charbon, au pétrole, au gaz russe, à la malbouffe, à l’élevage en batterie… » Comment dès lors convaincre et motiver les jeunes en particulier, qui sont souvent plus intéressés que nous-mêmes par les problèmes environnementaux et l’avenir de notre planète.

La politique s’est peu à peu transformée et réduite à de la communication, qui maintenant tourne en boucle sur les chaînes d’informations en continu, communication qui finit par tourner dans le vide. On informe simplement, on n’agit plus, on ne forme plus. Robert Zarader craint que chaque groupe social, politique, se cristallise, qu’il n’y est plus de jonctions entre les différents groupes, la France déjà fracturée va alors devenir une poudrière, une tour de Babel. À force de diviser pour régner, d’aller à la pêche aux voix, la pêche déjà très mince, le sera de plus en plus. Robert Zarader craint que « le grand renoncement se transforme en un grand renversement. »

Alors oui ! Malheureusement, je m’étais trompé nous ne sommes pas devenus paresseux et avides de nous gaver de prestations sociales et même si c’était le cas, renoncer à la paresse et aux prestations ne résoudrait pas notre problème, il faut redonner du sens à notre engagement au travail. Il est temps de se remettre au travail et faire que travail soit une œuvre et d’avoir à nouveau l’esprit politique c’est-à-dire comme le disait Hannah Arendt : « de soucier d’avantage du monde que nous-mêmes. »

Avec ma demande d’excuse pour ce billet pessimiste en période de vacances alors que la lumière est encore à son zénith, qu’il est midi plein le temps du travail, bon travail à tous.

« Appelles-tu liberté le droit d’entrer dans le vide ? C’est plutôt un renoncement à notre vocation d’homme. »

Antoine de Saint Exupéry.

                                   

                                                     Jean-François Guerry.

                          

  1. Dictateur dans l’antiquité : Magistrat nommé en cas de crise grave, investi, pour un temps déterminé, d’un pouvoir illimité. Aujourd’hui le dictateur prend le pouvoir dans sa totalité, quand le peuple est faible (a renoncé) pour un temps illimité.
  2. Despote : Souverain qui gouverne avec une autorité arbitraire et absolue. La ligne de crête est mince entre le despotisme et la monarchie, entre le despotisme et la démocratie quand cette dernière est exercée par un seul homme. Le dirigeant adroit et respectueux du peuple cherche l’harmonie entre « dêmos » le pouvoir du peuple et « Kratos » le commandement, c’est un démocrate.

À LIRE : Robert Zarader « Nous sommes en plein dans une économie et une société du renoncement. » Journal Le Monde du Samedi 30 juillet Page 23.

Bio en Bref de l’auteur : Robert Zarader Né le 18/01/1955 à Alger Dr es sciences économiques. Il fût militant anarchiste. Secrétaire général du Cercle des Économistes. Conseiller du Président François Hollande, ami de Gaspard Gantzer. Il aurait été à l’origine de la formule « un président normal » Il a soutenu le Président Emmanuel Macron en 2017 il serait aussi à l’origine du slogan « La France en marche »    

Robert Zarader : « Nous sommes en plein dans une économie et une société du renoncement »

De l’abstention à l’abandon de droits sociaux souvent trop difficiles à obtenir ou aux démissions massives, la société française est à l’heure d’un retrait général inquiétant, analyse le communicant et économiste, dans une tribune au « Monde ». A tel point que notre vie politique pourrait en être bouleversée.

À SUIVRE : DE LA FRATERNITÉ À LA SOLIDARITÉ -PART III-
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C
Merci pour ce cri du coeur, reflet de la situation actuelle. Profitons du moment présent et gardons la lumière en nous et autour de nous. Fraternellement, Barbara
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