SAGESSE ANTIQUE, POUR MIEUX VIVRE -Part II-
Nous l’avons la philosophie dont je veux vous parler, n’est pas celle du connaître pour le connaître. Mais celle du mystère et du miracle, celle qui jaillie de l’âme quand nous nous penchons sur nous-mêmes, quand nous regardons le visage de l’autre, quand nous nous arrêtons pour méditer et regarder le monde.
Pierre Vesperini (Chercheur au CNRS, Agrégé de philosophie, philosophe, historien, spécialiste de l’antiquité, et auteur de nombreux livres.) est souvent iconoclaste concernant les philosophes de l’antiquité. Il refuse les idées communes, toutes faites, et ne prend pour bonnes et véritables celles qu’il a auparavant passées sous le ciseau de sa pensée et de la raison. Ainsi il s’oppose à la thèse selon laquelle les philosophes de l’antiquité seraient les héros de la raison. Il appui sa thèse en étudiant les premiers ‘sages’ que furent Thalès et Pythagore, dont on sait maintenant que leurs découvertes emblématiques dans le domaine des sciences ne sont que des reprises d’inventions bien antérieures à eux. Ils s’inscrivent selon lui dans une filiation ésotérique. La philosophie antique aurait été réservée à une élite d’initiés, l’élite pensante de chaque époque. On sait que Socrate errait dans les rues à la recherche d’un auditoire, seulement un citoyen sur mille était à son écoute. On sait aussi que les élèves de Pythagore à Crotone ses ‘apprentis’ devaient étudier en silence pendant cinq ans, ils étudiaient l’ordre du monde en fonction des nombres sacrés, des nombres d’Or. Épicure dans son ‘Jardin’ l’on célébrait sa personnalité comme un maître de sagesse, il se prenait pour un dieu.
Les sophistes encore se livraient à des joutes verbales désuètes moyennant finance, bien éloignées de la quête de sagesse et de vérité. D’où un essor de la dialectique et de la rhétorique selon Vesperini. On peut souscrire à cette thèse en regardant la philosophie antique telle que pratiquée par les romains, en particulier par Cicéron qui fit une synthèse des écoles et s’efforça d’appliquer les valeurs de chaque école de manière plus pragmatique, plus humaine. Il s’éloigna des discussions théoriques sur les problèmes et les questions existentielles qu’il jugeait comme insolubles. C’est dans ces conditions que fût favorisé la scission entre la philosophie et la religion qui en introduisant des dogmes, à un moment propice se développa, en particulier la religion chrétienne. Ce qui abonde encore la thèse de Vesperini c’est que la philosophie antique après être un temps oublié, resurgira, renaîtra à la Renaissance avec l’encyclopédiste Pic de la Mirandole surnommé le Phénix de la Renaissance et adepte de l’école néoplatonicienne de Florence ou il fréquenta entre autres Marsile Ficin, ainsi que de nombreux alchimistes et hermétistes, qui mettront en avant l’ésotérisme de la philosophie antique. Ce fût aussi le temps des combats contre l’église de Giordano Bruno, Copernic et Galilée.
La Franc-maçonnerie quant à elle se réfère à de grands initiés comme Socrate, Pythagore, Confucius, et des prophètes comme Jésus. Elle prône aussi l’étude des arts libéraux au rang desquels se trouve la rhétorique, l’art du bien parler, de bien dire. Mais quand le Franc-maçon conclut ses propos par « j’ai dit », il a seulement dit ce que lui pense, il a seulement dit et encore rien fait ! Les discours théoriques si beaux soient-ils ne dispensent pas de faire. La vraie philosophie, comme la vraie Franc-maçonnerie, se rejoignent (pour moi) dans cette hiérarchie spirituelle qui place les discours oraux et intérieurs avant ceux qui sont écrits. Les premiers Francs-maçons en étaient conscients, en effet les premiers rituels maçonniques étaient transmis oralement, de cœur à cœur, d’âme à âme. Les rituels n’ont été écrits que pour faciliter une transmission plus large, en philosophie les écrits n’étaient que des notes en bas de page, rédigées par des élèves écoutant leurs maitres.
La vraie maçonnerie est liée à la vie à la manière de vivre, donc à la pratique. Cette maçonnerie est exercices spirituels quotidiens, silence méditation, dialogue, contemplation du beau, action pour le bien et le bon. Autant d’exercices et travaux qui visent à la métamorphose de l’être intérieur, à l’ouverture de l’œil central, celui du cœur, pour vivre autrement, pour convertir son regard. Un travail exigeant, sans fin.
Jean-François Guerry.
ABONNEZ-VOUS EN DÉPOSANT UNE ADRESSE MAIL DANS LA FENÈTRE S’INSCRIRE A LA NEWSLETTER. (Gratuit)
Pour les Abonnés : Il est possible de recevoir gratuitement les textes des articles au format Word en écrivant à l’adresse suivante :
Info : le blog respecte la loi RGPD
www.lafrancmaconnerieaucoeur.com
DÉSABONNEMENT SUR SIMPLE DEMANDE SUR LE SITE OU À L’ADRESSE MAIL : courrierlafmaucoeur@gmail.com
Astuce : cliquez sur les images pour les aggrandir.