SAGESSE ANTIQUE POUR MIEUX VIVRE -PART-VIII-
L’évolution de la philosophie dans le temps et l’espace, a sans doute inspiré l’initiation maçonnique, leur quête commune de la sagesse et de la vérité, passe par des chemins multiples.
Des philosophes d’Athènes ont pris la route d’Élée au sud de Naples, ce fût le cas de Parménide, d’autres voyageurs emporteront leurs bagages spirituels pour les déposer à Alexandrie dans le delta du Nil et s’initieront à d’autres traditions. Ceux de Millet avec Pythagore étaient venus construire les pyramides de l’esprit, emportant eux aussi dans leurs bagages des traditions encore plus lointaines de Perse et Mésopotamie. L’alchimie qui prend naissance dans les limons du fleuve à Louxor ou Abou Simbel, là, où Ramsès voulait reconstruire le temple du ciel sur terre. L’hermétisme donna du sel dans cette marmite d’Alexandrie. Des siècles plus tard la Renaissance fit revivre le Miracle grec d’Ernest Renan. Encore quelques siècles plus tard les scientifiques des Collèges de Londres, de Dublin et d’Édimbourg, en conservant les valeurs morales fondatrices des guildes des bâtisseurs, firent éclore la Franc-maçonnerie spéculative, alors que les religions se déchiraient. Cette Franc-maçonnerie s’enracinait grâce à ses sources profondes et universelles, elle perdure plus de 300 ans après.
Je reviens à l’antiquité grecque, au Miracle grec, il a imprégné la Franc-maçonnerie spéculative, qui a agit comme une éponge en absorbant le meilleur des valeurs des traditions ancestrales et universelles.
La quête de la lumière et de la vérité emprunte plusieurs voies, Parménide à Élée quelques 500 années av.J-C, va privilégier dans cette quête de sagesse le raisonnement plutôt que l’expérience pour comprendre et atteindre la connaissance de l’être. Pensant l’être en tant que sujet et non comme objet. L’être une entité abstraite et éternelle. Il discerne derrière la chose, l’être, derrière le multiple l’un. Il y aurait donc un chemin qui mène du multiple à l’un. Emmanuel Levinas le philosophe de l’altérité plusieurs siècles après, verra dans le « Visage » de l’autre, une unité singulière, asymétrique, l’être absolument autre, absolument différent, il verra la Totalité et l’Infini de l’être, son unité unique. Ce phénoménologue est dans les pas de Parménide, dans cette démarche qui tente de résoudre cette abstraction extraordinaire de l’être.
Platon, le philosophe des idées prône la connaissance de la vérité par la science il était gravé sur le fronton de l’Académie : « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre ! » La lecture de ses œuvres ne fait pourtant pas penser à lecture de manuels scientifiques, la métaphysique est bien présente.
Aristote, l’encyclopédiste élève de l’Académie qui s’en émancipa pour créer son Lycée, est considéré comme le Maître du savoir. Il se consacra à l’études des sciences, de toutes les sciences. Est-ce que l’on peut oser cette comparaison Platon serait le 2nd surveillant de la loge maçonnique se consacrant à la formation des apprentis, les faisant réfléchir sur l’oracle de Delphes : Connais-toi, toi-même et tu …..et les dieux. Aristote, en 1er surveillant prendra le relais de l’instruction des compagnons parcourant le monde, entre les deux sphères, s’instruisant des arts libéraux, une seule voie pour la recherche de la vérité pour Platon, plusieurs voies pour Aristote, mais une même quête pour les deux. Plaron chercheur de la vérité pure unique, un idéaliste. Aristote homme de raison, étudiant, recherchant dans chaque science la vérité.
Il faudra attendre plusieurs siècles, le siècle des lumières, pour que la Critique de la raison pure, cette Cathédrale philosophique nouvelle
(C’est ainsi que Alain Renaut traducteur de Kant qualifie cette œuvre). Il a fallu attendre cette injonction forte de Kant : pense par toi-même, Sapere aude. Kant déconstruit la métaphysique spéculative sans la plonger dans une indignité. Sa Critique de la raison pure, ne peut être lue séparément de sa Critique de la raison pratique. Savoir user de la raison, après en avoir fait la Critique est un acte reconnaissance et de connaissance de notre humanité, donc de notre condition et de ses limites, des limites de notre compréhension.
Kant ne nous expose pas une destruction de la raison, loin s’en faut, mais plutôt une transformation postmétaphysique de celle-ci, c’est l’émergence des lumières, je dirais de la lumière compréhensible par l’homme. On ne peut dès lors considérer qu’il aurait opposition entre Foi et Raison Fides et Ratio, mais plutôt différence et complémentarité, séparation entre le cœur et l’intellect ?
Les philosophes de l’antiquité en général et de la Grèce en particulier, par la richesse de leurs observations, par leurs productions scientifiques et la pratique de leurs exercices spirituels ; nous ont ouverts les voies de l’exploration de nous-mêmes, de notre intérieur, de la nature et du monde en général. Ils nous légués des manuels d’exploitations. La Franc-maçonnerie a récolté cette moisson abondante, mille grains de blé poussés en terre, mille grains de grenades tombés des pommes posées au sommet des colonnes, qui constituent un patrimoine de savoirs qui ont expérimentés au siècle des lumières. Nous sommes les légataires universels de ces savoirs, dont la sève irrigue nos rites et nos rituels maçonniques, savoirs qui donnent du sens à notre vie, à nous d’essayer humblement de les comprendre et d’agir du mieux possible pour nous améliorer en particulier et la société en général.
Jean-François Guerry.
À SUIVRE…
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