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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le

LE CABINET DE CURIOSITÉS

 

Si tu es ici par curiosité passe ton chemin ! L’injonction est sévère, est-elle justifiée ? Curieuse manière d’accueillir un profane qui recherche la Lumière ! À mon sens la curiosité n’est pas qu’un vilain défaut. Elle est avant tout désir de savoir, d’acquérir les savoirs qui mènent à la Connaissance.

Le dictionnaire Littré donne cette définition de la curiosité : souci, soin : « De rendre un cœur content, de combler une âme de joie, de prévenir d’extrêmes besoins ou d’y remédier, leur curiosité ne s’étend point jusque-là. » (La Bruyère) Bien sûr, elle ne doit pas être finalité, mais premier pas vers sur le chemin du savoir et de la Connaissance. Si le profane se limite à une simple curiosité, il ne sera qu’un spectateur passif. Or le cabinet noir est un cabinet de réflexion, il s’agit bien d’être participant et acteur parce que la première réflexion est de regarder en soi-même.

Nous pouvons abonder la réflexion de La Bruyère, la simple curiosité ne comble pas de joie l’âme ; elle est cependant début, commencement désir de savoir, elle préférable à l’indifférence et l’ignorance. Les Sœurs et les Frères actifs sur leurs colonnes sont attentifs, plus que ceux qui s’endorment adossés aux colonnes les pieds écartés. La curiosité est aussi demande donc humilité. Celui qui ne pose pas de questions, ne se pose même pas de questions sur lui-même. Il faut donc se garder de rester dans la simple curiosité qui n’a que le but de savoir pour briller ! « La curiosité n’est que vanité : le plus souvent on veut savoir que pour en parler. » (Pascal – Pensées- Part I art 5) Cette curiosité qui enorgueillit cesse d’être vertueuse. Pour autant on ne peut pas jeter la curiosité avec l’eau du bain, l’absence de la curiosité pour connaître les objets, les sciences, les hommes vertueux serait un manque. Nous n’aurions que des pages blanches dans les bibliothèques de nos têtes, sans la curiosité. « La curiosité est un besoin pour qui sait penser » écrivait d’Alembert dans son encyclopédie. Nous l’avons vu la curiosité est simplement le soin et le désir de connaître de curiositas en latin, de curiosus soin. L’incurieux est donc celui qui manque de soin, celui qui n'a pas le souci de son soi disait Socrate. Alors n’est-il pas curieux de prétendre ne pas l’être ? En parodiant Louis Jouvet l’on pourrait dire : vous avez dit curieux, comme c’est curieux.

Aristote évoquant sa métaphysique, parle de philosophie première, de physique première, de haut savoir qui nécessite une pensée en mouvement donc curieuse de connaître les choses et l’être. Cette soif de connaissance commence toujours pour Aristote par un étonnement, un émerveillement. Il faut rappeler me semble-t-il à ce moment, l’importance de la vue, du verbe voir. Le symbolisme du cabinet de réflexion plongé dans l’obscurité, le postulant avec le bandeau sur les yeux pour éviter toute curiosité malsaine, c’est-à-dire impure. La vision chez l’être humain est essentielle elle est soif de connaissance. Dans la langue grecque il n’existe pas de verbe « savoir », mais un verbe « voir ». Savoir pour le Grec c’est donc avoir vu, avoir fait une prise de vue avec son esprit, c’est-à-dire penser envisager.

Ainsi le début de la Métaphysique d’Aristote débute par : « Ce à quoi tendent tous les hommes de par leur règne, c’est prendre en vue. Un indice en est le fait que nous chérissons nos perceptions. Nous chérissons en effet ces perceptions pour elles-mêmes indépendamment de l’usage que nous pouvons en avoir, et plus que toutes celles qui nous viennent par le moyen de la vue. Et ce n’est pas seulement pour agir, mais même lorsque nous ne nous proposons d’agir en rien, que nous préférons pour ainsi dire le sens de la vue à tous les autres sens. La raison est que, de toutes les perceptions, c’est celle qui nous met le plus à même de prendre connaissance et qui nous rend visibles une multitude de différences. »

Je ne puis m’empêcher à ce instant au compagnon Franc-maçon qui après avoir pris connaissance de lui-même, prend connaissance du monde qui l’entoure grâce à ses sens, voilà un homme animé d’une saine curiosité, un homme curieux !

Emmanuel Kant le philosophe des Lumières, met lui aussi en valeur cette saine curiosité dans sa Critique de la Raison Pure, qui conclut ainsi : « La voie critique seule est encore ouverte. À supposer que le lecteur ait l’obligeance et la patience de la parcourir en ma compagnie, il lui est loisible maintenant de juger si, au cas où il lui plairait d’apporter sa contribution personnelle à la transformation de ce sentier en voie royale, ce que tant de siècles ne purent effectuer risque encore de s’accomplir avant la fin de celui-ci : de satisfaire entièrement la raison humaine dans ce qui a de tout temps occupé sa curiosité, mais jusqu’ici en toute vanité. »

J’en viens à conclure simplement que la curiosité bien employée n’est pas un vilain défaut, tous ceux qui cherchent la Lumière le savent.

                               Jean-François Guerry.  

LE CABINET DE CURIOSITÉS
Photo de monicasilva sur Unsplash

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