RÉFLEXIONS : À PROPOS DES RITES MAÇONNIQUES – LE PARLER ‘EX CATHEDRA’.
Ces réflexions m’ont été inspirées d’abord par un vécu maçonnique de 36 ans dans deux obédiences et deux corps maçonniques de grades de perfectionnement (hauts-grades) ainsi que la lecture d’articles parus dans le dernier numéro de Points de Vue Initiatiques dont le thème général est : La Maçonnerie une Tradition vivante. (la revue de la Grande Loge de France N°207 du mois de Mars 2023.) Particulièrement deux premiers articles traitant des rites et rituels, véhicules de la tradition. L’on ne peut qu’abonder sur la nécessité de leur préservation, donc de la permanence de leur fond et leur forme, garantie de la fidélité de leur transmission. Ce qui n’empêche pas de s’interroger sur la manière de les transmettre, de garantir leur transmission de génération en génération. Comme les dictionnaires évoluent par ajouts et retraits de mots. Suppression des mots inusités, ajouts de nouveaux mots pas toujours à propos souvent inscrits par constat de leur emploi dans le langage courant, ou pour satisfaire à une modernité éphémère par nature, tentation de réponse à une demande globale, les mots voyagent de plus en plus avec le développement des voyages des hommes. Toute réaction à ce phénomène est souvent considérée comme réactionnaire, même confusion peut être faite entre Tradition et traditionalisme. Faut-il suivre cette mode ? Faut-il refuser toute évolution, dans les rituels, qui doivent transmettre des rites immuables. La tentation de changement des rituels par les Grands Experts des corps maçonniques est une constante, changer les roues usées d’un véhicule est une nécessité, c’est la condition pour qu’il puisse remplir son rôle avec efficacité, c’est-à-dire transporté son contenu sans l’altérer. Les obédiences, les corps maçonniques constitués et reconnus s’érigent en gardiens de la pureté des rites, et sont reconnus comme tels par leurs membres. C’est le rite et ses rituels qui relient entre eux les adeptes avec le ciment de la fraternité, rites et rituels n’ont pas de frontières. Ce fondement ne doit pas être confondu avec les interprétations des rituels, et les chemins d’élévations spirituels des adeptes, l’esprit du rite, les interprétations des rituels sont à la fois individuels et collectif, chacun pense par lui-même, en partageant des valeurs communes ou mieux exprimé des vertus communes.
L’écueil survient quand et seulement à mon sens et donc de manière subjective, les corps maçonniques, par une tendance scientiste réductrice, de manière cadencée veulent mettre au pas les esprits des adeptes, en les enfermant dans des bornes, l’instruction de la Tradition devient alors « ex cathedra ». Comme s’il y avait une nécessité de dépister les délinquants non pas de la pureté du rite, mais de son interprétation, niant de ce fait leur liberté de penser. Comme si les initiés avaient besoin de psychothérapeutes omnipotents, capable de les réorienter dans une normalité rétrécie, éphémère bloquant leur imagination, l’ouverture de leur esprit. Ce serait la négation de leur ascension spirituelle volontaire unique. Il aurait alors comme une infaillibilité de l’autorité transformée en autoritarisme. Une confusion entre l’allégeance à un ordre initiatique et l’allégeance à l’un ou l’autre de ses membres. Ce serait une philautie consistant à substituer une hiérarchie d’honneur à la dignité, à la vertu, d’une hiérarchie spirituelle. Un seul ou même plusieurs par cooptation ne seront jamais à hauteur d’une fraternité spirituelle. Chacun sait que dans la maison commune, il y a plusieurs pièces. Toute démarche égotiste, égocentrique met en péril la solidité d’un édifice basé sur la spiritualité et dont les pierres nécessitent l’emploi du mortier de la fraternité. Il ne s’agit pas non plus de réduire à mon sens , la spiritualité à un enfermement dans le social, l’horizontalité, l’image de l’ascension spirituelle reste la pyramide, mais aussi la capacité de celui qui en fait l’ascension jusqu’à sa plus hauteur de se réaliser pleinement dans sa descente, afin d’éviter toute dérive dogmatique voire sectaire. Il n’y a pas pour moi, une exégèse exclusive « ex cathedra » de l’interprétation du rite. C’est le rôle de l’institution de le conserver et de le transmettre, ainsi que de ses membres, une institution vidée de ses membres ne représente rien « celui qui ne parle pas à un homme, ne parle pas à l’homme et celui qui ne pas à l’homme, ne parle à personne. » (Antonio Machado Poète espagnol)
Aucune hiérarchie d’honneur, donc humaine, ne doit servir de tremplin pour délivrer des vérités absolues. Même les pontifes, les papes marquent plus souvent leurs fidèles et tous les hommes par leurs encycliques textes à vocation universels. Que par leurs enseignements « ex cathedra », qui masquent une idéologie qui n’ose dire son nom.
Réflexions matinales sans aucune prétention.
Jean-François Guerry.
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