LA QUESTION DE LA VÉRITÉ
La recherche de la vérité est la recherche des causes premières. Quand vérité et beauté se superposent elles deviennent des obstacles au mensonge. C'est pourquoi la parole poétique nous émeut toujours, elle est porteuse de vérité.
Parmi les philosophes modernes Martin Heidegger dans Être et Temps, repense la question de la vérité, de l’essence de la vérité. Cette vérité qui a été questionnée depuis la Grèce archaïque par les présocratiques. Elle est donc un concept traditionnel, permanent dans l’espace et le temps. Un concept à la fois polymorphe et unique dans son essence. Un rapport entre l’idée et la chose qui conduit à un jugement. Le concept s’est cependant transformé et métamorphosé au fil du temps. Heidegger a recherché le sens originaire de la vérité – l’Alètheia, déesse grecque de la vérité équivalent de la déesse romaine Veritas. C’est Parménide qui dans son poème la nature opposa le domaine d’Alètheia la vérité à l’opinion la doxa. Il y a donc quelque chose de Sacré et de divin dans l’origine de la vérité. Heidegger y voit autre chose qu’un concept de relation, mais plutôt un surgissement en soi, je dirais dans notre conscience. C’est la vérité sortant du puits, Nec Mergitur. Jurez-vous de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité en votre âme et conscience ?
La vérité si l’on considère qu’elle est une, c’est-à-dire universelle, infinie, nous étants finis comment pourrions-nous la connaître ? Alors que l’infini l’absolu est inaccessible à notre raison d’étants finis. On s’arrange alors ? Ou mieux l’on entreprend la quête de la vérité, en étant conscient que l’on ne pourra jamais l’atteindre, au mieux la concevoir, c’est pourquoi l’on ne profane pas le nom de Vérité pour les choses humaines. Mais notre désir de savoir, connaître et agir nous met sur le chemin de la Vérité. Ayant dépassé le désespoir, nous sommes dans l’espérance de la connaître un jour fut-ce à la porte de l’orient éternel. Alors l’on fait humblement les premiers pas, après être passé par la porte basse. On épèle les premiers mots, l’on pénètre à l’intérieur de nous-mêmes, pour déceler la part infime de lumière et de nous vérité qui nous habite. Mieux éclairer nous poursuivons notre quête de l’inaccessible étoile, insatiables Don Quichottes, l’épée de justice en main, en soldat de l’universel avec la rose de l’amour posée au centre de notre cœur. Puisque nous avons été glorifiés par le laurier et l’olivier et que notre regard s’est tourné vers les hautes sphères de la connaissance et de la spiritualité. Nous avons la chance de travailler et de persévérer à la recherche de la Vérité, grâce à l’art royal autre nom de la Franc-maçonnerie, une institution qui ne met aucun obstacle à la recherche de la Vérité. Je cite encore Martin Heidegger à propos de l’art : « Dans l’œuvre d’art, la vérité de l’étant s’est mise en œuvre. L’art est la mise en œuvre de la vérité. » Les artistes, les poètes sont sensibles à la vérité, ils ont plus que d’autres la propension à se détacher de la matérialité ou la capacité de mettre de l’esprit dans la matière. C’est bien connu le poète a dit la vérité… Doit-il être condamné ou respecté, pour sa dignité ?
Si j’ai choisi aujourd’hui de centrer ma réflexion sur Martin Heidegger à propos de la vérité. C’est parce que ce philosophe, parfois controversé pour ses prises de positions politiques souvent mal comprises. C’est parce qu’il met particulièrement en relief la différence en l’Être et l’étant. L’Être apparaissant comme lumineux, comme une source spirituelle, fondamentale et infinie. Une source innommable, un principe créateur infini sans nom et qui a tous les noms à la fois. Il est ce qui au-delà de la raison illumine le chemin de la vérité qui nous donne la liberté. Si cela reste énigmatique, insondable pour le profane, pour l’initié qui élève sans cesse sa conscience, qui chemine vers la vérité à la recherche du sens de sa vie, il peut espérer sinon connaître la vérité tout du moins la concevoir même si ce n’est qu’une parcelle. C’est ce sentiment de plénitude qui permet parfois, ne serait-ce qu’un instant de se regarder en face dans le miroir, sans pourtant avoir la vanité de croire que l’on est certain d’avoir atteint la lumière de la vérité, cette grande Lumière ne commence qu’à paraître. Martin Heidegger dit aussi : « Seuls les commencements sont beaux ». Ils permettent au chercheur de passer progressivement des ténèbres à la Lumière.
Jean-François Guerry.
Citation en introduction des articles du numéro 208 de Points de Vue Initiatiques – La Revue de la Grande Loge de France.
« L’essence cachée de l’univers n’a pas de force qui puisse résister à l’amour de la vérité. » Hegel- Encyclopédie des sciences philosophiques. 1817.
En vérité…
la pierre qui s’émiette en mottes
le désert qui se blute en blé
le jour qui s’épelle en oiseaux
le forçat l’esclave le paria
la stature épanouie harmonique
la nuit fécondée la fin de la faimdu crachat sur la face
et cette histoire parmi laquelle je marche mieux que
durant le jourla nuit en feu la nuit déliée le songe forcé
le feu qui de l’eau nous redonne
l’horizon outrageux bien sûr
un enfant entrouvrira la porte…
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