IMMIGRATION ET FRATERNITÉ À L’ÉPREUVE DE LA VÉRITÉ.
Le N°1367 de l’hebdomadaire Marianne – 25 au 31 mai 2023.
En page 3, dans la rubrique Notre opinion l’article de Natacha Polony (Agrégée de Lettres Modernes, enseignante, journaliste, chroniqueuse, auteure, Directrice de la rédaction de Marianne, conférencière a notamment été invitée par la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française) paru sous le titre : Immigration, déni, postures et monstrueux gâchis appui où cela fait mal à nos consciences. Elle met à mal nos idées, nos postures, sur un sujet qui gangrène notre société depuis des dizaines d’années faute de vouloir le traiter objectivement en regardant la réalité en face, en analysant nos responsabilités, nos possibilités, nos impossibilités en égard au respect des personnes, car au-delà de la nécessité des chiffres il y a des femmes, des hommes, des enfants ballotés qui nous font face comme dirait Levinas, nous ne pouvons transiger sur notre devoir d’humanité, d’accueil et de fraternité, ces autres sont irrémédiablement nos frères surtout quand ils sont lointains et nous en sommes les gardiens. Quelques extraits de l’article de Natacha Polony :
« L’immigration n’est ni une chance ni un fléau. (Et pas non plus un fantasme), elle est un fait qu’il faut gérer politiquement, ce qui signifie que les choix doivent appartenir aux citoyens.
Les mêmes qui soutiennent qu’il n’y a pas de modification massive des populations européennes (le penser serait déjà xénophobe) affirment que toute façon, il n’appartient pas au peuple de décider qui ils accueillent et à quelles conditions. Mais ils sont tout étonnés, et surtout scandalisés, de s’apercevoir que ces peuples votent pour des partis qui s’engagent à maîtriser ces flux- ou prétendent pouvoir le faire. Pas nécessairement des partis d’extrême droite. La gauche danoise en est un parfait exemple. (Elle explique que ses décisions sont parfois contestables et extrêmes cependant) est-il contraire aux droits humains d’exiger des futurs naturalisés qu’ils maîtrisent la langue de leur pays ? Est-il absurde de vérifier qu’une personne qui fait venir sa famille puisse la nourrir et la loger et ne vive pas des aides sociales ? Est-il monstrueusement choquant de considérer que celui qui enfreint les lois d’un pays n’a pas vocation à y rester ?
(…) La condition pour que les citoyens acceptent (globalement l’intégration) n’est pas de balayer leurs craintes en les traitant de xénophobes mais de les assurer que les nouveaux arrivants s’intégreront, accepteront les règles de vie de leur nouvelle patrie, et que leurs enfants seront élevés dans le désir de perpétuer une culture fondée sur l’émancipation des individus et la dignité de l’homme.
(…) Quiconque est véritablement attaché au modèle républicain laïque se doit de regarder en face ce qui est un échec français. Non il n’est pas dû à un universalisme qui refuserait la diversité des croyances. Mais à une ghettoïsation… »
Puis comme une continuité dans la réflexion, c’est Jacques Julliard qui avec le recul de son âge (90ans) qui prend la plume et le relais en page 3 de cet hebdomadaire qui nous propose un traitement contre La haine de la France et son médicament la fraternité. Sœurs et Frères de toutes obédiences, nous savons que nos ordres initiatiques ont pour fondement la Fraternité, nous ne pouvons donc être insensibles à ce problème. C’est sans coïncidence que les deux articles se relient. Jacques Julliard décortiquant la devise républicaine, après le constat objectif que la Liberté règne bien chez nous, que ceux qui en doute je dirais vulgairement aille voir ailleurs ! Il constate également que l’égalité n’est pas parfaite, mais que l’état qualifié de l’affreux mot de libéral, est en fait l’un des plus social de la planète, il déverse sans cesse des aides sociales, souvent sans exigences ni contrôles et surabonde à chaque fois que nécessaire par des financements ponctuels, qui ne sont doute pas sans arrières pensées, le plus souvent sans contre parties ce qui nourrit des frustrations chez les non bénéficiaires et donne le sentiment d’une société égalitariste, plus grave ou le mérite n’est plus un objectif. Comment résoudre ces problèmes sans remettre la fraternité au centre de nos préoccupations, car seul son ciment permet de souder des pierres différentes et construire et reconstruire l’édifice humain. Jacques Julliard nous rappelle que la fraternité c’est la vie. Francs-maçons, nous pouvons en témoigner car quand elle est absente de nos loges, la joie n’est pas dans les cœurs, et la loge meurt peu à peu. Il nous rappelle aussi que sous la Révolution, sous les lumières, la devise complète de la République était libellée ainsi : Liberté, Égalité, Fraternité ou la Mort. Facile me direz-vous, mais avons-nous un autre choix, hormis celui de l’hubris, de la démesure qui conduit irrémédiablement vers les extrêmes, donc la violence et le refus de se parler. Je cite Jacques Julliard : « La transformation désormais systématique de toute manifestation publique en une entreprise de casse généralisée, tout au long du parcours, par le fait de 2000 ou de 3000 professionnels du saccage, qui sont en train d’imposer leur loi à la société française toute entière. La haine grandissante qui s’affirme contre le président de la République, (…) qui a été qualifiée non sans raison d’une pulsion régicide.
Revenons à un peu de sérénité et d’espérance.
En ce week-end particulier les juifs célèbrent Chavouot et les chrétiens la Pentecôte, sommairement la rencontre de Dieu avec Moïse, l’alliance de Dieu avec les hommes, la descente de l’esprit saint qui fait que tous les hommes puissent se comprendre en actes et en paroles. Exit la Tour de Babel, la démesure. On peut y voir aussi à travers la symbolique du nombre 7, celui de l’âge de raison, la venue de celle-ci dans le cœur des hommes. C’est un signe d’espérance pour tous, à nous de l’accueillir, comme nous y invite sœur Pascale Dominique celle qui a écrit sur Le Silence de Vie en contrepoint avec le silence de mort. Jeanne Emmanuelle Hutin dans son éditorial de Ouest-France du 27 mai la cite à propos de la célébration de l’Esprit Saint : « Là tout est neuf, vivant et chacun comprend l’autre dans sa propre langue, l’Amour a une vertu traductrice, il nous ajuste les uns les autres de l’intérieur. »
Lundi soir, j’ai une tenue dans ma loge mère, au grade de compagnon, nous allons examiner le travail de deux d’entre eux avec bienveillance et fermeté, puis nous allons partager le pain nourriture spirituelle et le vin de la connaissance aux agapes, célébrant ainsi la fraternité d’esprit qui nous relient, la joie sera dans nos cœurs.
Jean-François Guerry.
Le « rien de trop », coeur de la sagesse grecque
On la trouve exprimée de diverses façons dans les pensées des Sept Sages, qui condensent les fondements de la bonne conduite grecque. Ainsi Cléobule dit: « La mesure est la meilleure des choses », Solon: « Rien de trop » et « Prends la raison comme guide », Pittacos: « Aime l’instruction, la modération, la prudence… », Thalès: « Fais preuve de mesure », Périandre: « La témérité est dangereuse ». Plus tard, on la trouvera au centre de la morale d’Aristote qui lui donne une connotation esthétique: « Ainsi tout homme averti fuit l’excès et le défaut (= le manque), recherche la bonne moyenne et lui donne la préférence… C’est ce qui fait qu’on dit généralement de tout ouvrage convenablement exécuté qu’on ne peut rien lui enlever, ni rien lui ajouter, toute addition et toute suppression ne pouvant que lui enlever de sa perfection et cet équilibre parfait la conservant » (Ethique de Nicomaque).
Ce sens de la mesure, évitant l’excès que les Grecs appelaient hybris (démesure), est une attitude que la fière modernité a cruellement oubliée.
La Pentecôte.
Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer.
Symbolisme de la Tour de Babel – Portes du Ciel.
Après la colère du Déluge et l’épisode de l’arche de Noé, Dieu conclut une alliance avec les hommes ; il les invite à se répandre et à se multiplier sur la Terre. Le peuplement se fait, différentes nations sont fondées et divers langages apparaissent. C’est alors qu’intervient l’édification de la tour de Babel :
1) Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots.
2) Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent.
3) Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment.
4) Ils dirent encore : Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.
5) L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes.
6) Et l’Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté.
7) Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres.
8) Et l’Eternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville.
9) C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Eternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Eternel les dispersa sur la face de toute la terre.
Livre de la Genèse, chapitre 9
La Tour de Babel (Version 1964)
Provided to YouTube by Universal Music Group La Tour de Babel (Version 1964) · Guy Béart Raretés et inédits 1964 - 1992 ℗ 1965 Disques Temporel Released on: 2020-09-04 Producer, Associated ...
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