L’INFINI RÉSERVOIR SPIRITUEL DE LA MÉMOIRE.
Quiconque n’a pas l’ivresse d’aller naviguer dans les cultures multiples, la profusion des témoignages et de leurs traces ne devra pas se plaindre quand passera le diable du dernier acte de Peer Gynt, une marmite à la main : il vient récupérer les âmes qui n’ont pas servi, qui n’ont pas su réinventer la vie ni l’honorer : les poltrons, les conformistes. Elles seront fondues comme les boutons de cuivre des culottes militaires.
Christiane Singer – N’oublie pas les chevaux écumants du passé- Éditions le Livre de Poche. Albin Michel 2005.Page 23. (1)
Les cris viennent de l’intérieur, nous tirent de l’oubli et nous obligent à la transmission aux générations futures, ils construisent notre présent et donne de l’élan à notre avenir.
Les lumières du passé nous guident dans le présent, nous évitent de nous perdre dans le labyrinthe de l’erreur et éclairent notre avenir. (Rituel Maçonnique). Encore faut-il ne pas succomber à la mode de la Cancel culture. À un moment où les boussoles de la vie semblent devenir folles, faut-il renoncer à tout pour réparer nos erreurs, ou s’accrocher au risque de passer pour des réactionnaires ?
Dans un temps récent encore où la Cancel culture n’avait pas droit de cité Christiane Singer dans son livre : N’oublie pas les chevaux écumants du passé. Nous lance un cri qui vient de l’intérieur. Elle nous exhorte à ne pas confondre le passé avec ses désastres et ses faillites, à ne pas perdre l’accès à notre patrimoine si fertile et aux trésors inépuisables. Ne pas mépriser la langue de nos parents parce qu’ils ont été parfois inconséquents. Elle affirme : Tuer la mémoire c’est tuer l’homme. Nous devrions maçons jeter nos rituels au feu parce que certains d’entre-nous ont démontrés qu’ils plus dans le paraître et l’avoir que dans l’être le faire. Ce serait ignorer la majorité qui nous as légué, donné tant que nous craignons de n’avoir pas le temps de transmettre. Nous habitons les maisons de nos pères et nos mères et nous devons songer plus à nos trésors qu’a nos apories, nos problèmes. Christiane Singer nous rappelle cette citation emblématique de Paul Éluard : Le passé n’est pas ce qui nous retient en arrière, mais ce qui nous ancre dans la présence et nous insuffle l’élan pour avancer.
Christiane Singer rajoute : l’oubli est la fin de toute culture et l’invitation à oublier, le signal de la mise en servitude. (Ibid 1-)
Oublié le passé c’est être en exil et ne jamais envisager l’avenir, un seul psaume évoque l’exil de Babylone. C’est le psaume 137 attribué au prophète Jérémie et repris dans certains Rituels Maçonniques d’installation des Vénérables maîtres : Si je t’oublie Jérusalem, que ma main droite se dessèche ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens de toi, si je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie !
Le premier acte des despotes, des dictateurs, des intégristes, des fascistes est la destruction des monuments, des académies, des écoles, des musées, des livres et même des cimetières. Il leur faut effacer la mémoire, mettre partout la guerre qui abolit toute morale et permet de tuer tous les hommes.
Nous sommes même en dehors des conflits armés, dans un état de guerre permanent parce que nous devenons imperceptiblement des homo technicus-economicus. Les lumières occidentales nous ont apportées à la fois les bienfaits nous permettant de sortir des dogmes religieux et politiques, ainsi que les progrès techniques qui ont mis fin à nos tâches les plus ingrates. Mais ces lumières ont renforcé l’arrogance et la suprématie de l’homme sur la nature, le cosmos. Nous avons remplacé le fondamentalisme religieux par un fondamentalisme économique qui s’appelle le rendement. Ce dieu rendement a jeté aux oubliettes notre gratitude pour le passé et nos anciens et les dons de la création, car enfin tout, tout nous a été donné. La beauté du ciel, de la mer, des montagnes, les roses, les sourires de l’enfant à ses parents. Serions devenus incapables de louer, de rendre hommage à tous ces dons bénis qui nous ont faits plus humains. À nous retrancher, à nous soumettre à dans notre individualisme économique, nous nous asséchons. À refuser d’être de simples maillons d’une chaîne fraternelle éternelle, infinie nous redevenons des bêtes sauvages avides de proies. À ignorer cette loi du respect dû à chaque âme, le monde s’enfonce dans l’agonie. Chacun réclame et encaisse son dû, sans dire merci, les fesses et les mâchoires serrées, le cœur sec… la corruption généralisée, marque la rupture. Corrompre (co-rompre), c’est rompre ensemble l’alliance tacite de l’équité. (Ibid 1- Page 21)
Maçons nous avons promis de faire alliance avec les hommes, de transmettre les bienfaits reçus de nos anciens, de nous efforcer de pratiquer la vertu par préférence au vice. Malgré le conformisme, les à priori, les préjugés qui nous menacent, nous voulons humblement continuer d’espérer, de travailler pour faire régner la justice et l’équité. Nous voulons transmettre cette force reçue entre les colonnes du temple, nous voulons sortir notre esprit de toutes les torpeurs, persuadés que la transmission consiste dans la révélation pour chacun des forces de son esprit. L’homme s’élève en pensant au-delà de lui, chaque transmission est un tour sur cette spirale qui élève. Le sublime et prodigieux réservoir du passé, contenant l’esprit de tous les êtres, les civilisations, les expériences humaines qui nous ont précédées ; doivent nous permettre de changer peut-être un peu les choses, mais surtout essentiellement de changer notre regard, de convertir notre regard pour mieux voir le réel, l’éclairer et nous éclairer. Quiconque n’a pas le désir de connaître et reconnaître le meilleur du passé et non pas le jeter, s’expose à pas discerner le réel, le meilleur de la vie qui est enfoui et brille en lui-même.
Jean-François Guerry.
Source d’inspiration : Christiane Singer – N’oublie pas les chevaux écumants du passé. Éditions livre de poche Albin Michel - 2005
À quoi servirait-il de ressusciter l’Atlantide s’il ne devait en résulter aucun profit moral, aucun enrichissement spirituel. La Tradition, salut du monde.
Paul Le Cour.
Les chercheurs qui auront les yeux tournés vers les sources mystérieuses des traditions sacrées. N’auront pas le souci dominant de la géologie ou encore de l’archéologie pures. Il n’est pas dit pour cela qu’ils doivent s’en désintéresser. Toutefois, l’étude des mythes et des symboles leur servira davantage et pour eux la vérité ne saurait prendre d’autre visage que celui de la Beauté...
Mettre en rapport les lois métaphysiques et les lois physiques, chercher les mystérieuses correspondances qui sont comme le lien vital des choses. Assembler les analogies par quoi l’on surprend les vérités éparses.
Note au lecteur : Texte de Philéas Lebesque. (J’ai changé la phrase suivante original de l’auteur : « seront ceux qui auront les yeux tournés vers la source mystérieuse de la tradition sacrée pré-chrétienne. » par : les chercheurs qui auront les yeux tournés vers les sources mystérieuses des traditions sacrées. Cela me parlait mieux, le reste du texte est inchangé.
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