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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Thierry Didier
Les espaces liminaires au 1er degré du Rite Thierry Didier Part III
Photo de flor050881 sur Unsplash

P

ourtant, l’effet de seuil, qui est donc si important dans l’initiatique, a bien du mal à trouver son public dans le monde profane, car il s’agira là de qualifier un moment par essence intermédiaire qui n’est jamais une zone de confort, et qui demande à celui qui s’y penche une bonne dose d’introspection. Car si les notions de seuils, d’interface, de passage sont incontournables dans la construction de notre réflexion, force est de constater que c’est surtout la finalité qui prime. Seules la pensée et l’action compteront et subsisteront factuellement dans un monde qui fait peu de cas des sensibilités et des susceptibilités individuelles.

Ainsi, on dira d’un profane qu’il est devenu initié au grade d’apprenti, mais non pas qu’il fut auparavant postulant ou récipiendaire. Nous, humains, ne sommes pas de purs esprits, et donc même dans l’initiatique, la pensée commune est plus conclusive que préliminaire. Pourtant ces passages de seuil sont fondamentaux : ils permettent de ménager les transitions, de remettre l’église au milieu du village, c’est-à-dire de reconstituer à chaque épreuve l’intégrité du candidat, en mettant de l’huile dans des rouages qui sont adaptés à la vie initiatique mais pas forcément à la vie ordinaire.

C’est pourquoi la pensée profane a tant de mal à circonscrire ces seuils, ces passages, qui mettent en avant une forme d’abstraction, d’entre-soi qui semblent s’opposer au but poursuivi, à savoir statuer, construire et perdurer. L’initiatique, c’est d’abord et avant tout une gestion de ces seuils, passages obligés, étroits et obscurs, qui vont coller à la nature humaine. C’est pourquoi le rituel nomme et singularise ces seuils, identifiés à l’homme qui les traverse. Ces seuils sont des instants dont la précision et la puissance sont telles qu’ils deviennent incontournables au niveau du myste. L’humain est fragile, et sa soumission à cette « violence organisationnelle » que communique le rituel demandera un palliatif, un viatique, un accessit à la hauteur de l’enjeu.

D’où l’indispensable utilité des seuils, et ce, dès le passage par le Cabinet de Réflexion ou la porte basse de la loge. Par contre, parce que l’imaginaire a toutes les difficultés du monde à les particulariser, ces seuils, lorsqu’ils se trouveront déplacés dans le monde profane, pourrons altérer durablement le tissu de la vie ordinaire. J’utiliserai comme métaphore la chimiothérapie, qui, si elle devait être administrée à un être sain, en pulvériserait la structure générale, alors qu’elle sera bénéfique dans le cadre de cellules localisées et anarchiques. La notion de seuil est de ce tonneau : consubstantielle à l’initié, elle sera différentialiste, voire discriminante chez le profane. Si donc nous sortons le seuil de son contexte initiatique, la pensée se figera, l’attention se délitera et le discernement se dénaturera car il n’y aura plus de référents évidents qui délimiteront la fonction et l’existence dudit seuil. Ce qui n’est pas le cas du rituel, qui soutient et instruit en temps réel le candidat sans jamais le laisser « libre dans la nature », ou seul avec lui-même. C’est une des raisons de l’extrême densité des textes et du rythme soutenu des évènements d’une cérémonie. Ceux-ci vont servir à « border » et à jalonner les espaces liminaires vécus par le myste. Si nous raisonnons par l’absurde, et si cet accompagnement rituel cesse d’exister, comme c’est le cas dans le monde profane, c’est tout le psychisme et la cognition de l’individu qui se verront possiblement biaisés, décontenancés, cherchant des échappatoires par des exutoires spécieux, voire morbides. Je vais donc maintenant longuement définir ce que le seuil n’est plus, lorsqu’on le replace dans un contexte non initiatique, ceci afin de montrer la puissance discrète qu’une initiation instille chez un être humain.

Le seuil est donc appelé dans la pensée commune un espace liminaire, ou liminal. Ce terme se rattache au limon, c’est-à-dire au seuil d’une porte. Cet adjectif, emprunté au latin liminaris, signifie « relatif au seuil » et en même temps « placé au début ». Cette double qualification est un peu contradictoire, puisqu’elle caractérise à la fois une origine et un franchissement. Cette antinomie des fonctions crée, chez le profane, un malaise qu’il conviendra de dépasser. Définissons ce malaise, et donc imaginons un seuil en essayant de l’isoler de ce qu’il y a avant et après : c’est ce que fait, en architecture ou en décoration intérieure, l'esthétique graphique Internet, qui nous présente des espaces liminaires, c’est-à-dire des seuils présentés comme des lieux virtuels ou physiques, vides ou abandonnés, empreints d’étrangeté et de surréalisme, où l'on peut avoir l'impression d'être observé.

                                                        EXEMPLE D’ESPACE LIMINAIRE

Le caractère « étrange ou surréaliste » qui teinte psychologiquement le seuil pour un profane sera le biais d’attribution qu’utilisera l’esprit pour caractériser un déficit d’image et de réalisation. La prise en charge mentale d’un lieu, d’une personne ou d’une situation est en effet plus facile lorsque l’objet de notre attention se voit d’emblée déconsidéré par l’absurde, le bizarre ou l’insensé. Car le coût moral et psychique devient alors minimal, lorsque nous affublons ces endroits improbables de ces passions tristes que sont la déréliction, le dépérissement ou l’altération. Ces considérations sont facilement mobilisables, car le traitement moral et sincère d’une information coûtera toujours plus, en temps de cerveau, que la peur, la folie, la colère ou la nostalgie. Ce sentiment de malaise dénotera donc d’une impuissance du profane à caractériser pleinement un processus, un passage, sans le soutien d’une forme de dualité qui vient épouser les 2 bornes d’un seuil, et que constituent pour le franc-maçon les temps forts de l’initiation.

Thierry Didier À SUIVRE...

Première partie de la réflexion de Thierry Didier parue le Jeudi 2 octobre sur le Blog, partie deux hier le Lundi 6 octobre

 

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LIVRE DE THIERRY DIDIER

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Photo personnelle prise lors de l'un de mes passages...

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