RELIER…
C’est la fonction première du symbole relier le visible à l’invisible. Regarder pour voir au-delà. Correspondre, faire correspondre. René Guénon parlait de méthode, de loi de la correspondance. Le symbole vit, nous parle, fait parler les hommes entre eux, dans l’espace et le temps, raccourci l’infini de l’univers. Le symbole parle à l’homme, aux hommes. Il aide l’homme à la compréhension des mystères de sa vie, de la vie, de l’altérité. Il aide à la métamorphose du soi, à la conversion du regard pour aller vers une conscience cosmique, pour comprendre l’homme. Car : « Celui qui ne parle pas à un homme, ne parle pas à l’homme, celui qui ne parle pas aux hommes ne parle à personne ». (1)
Toutes les choses s’enchainent, tous les symboles peuplent nos vies, fécondent notre imagination, ouvrent les portes de l’harmonie. Ils sont créateurs d’universel, mènent vers l’Unité. Ils sont les rayons cosmiques d’une science sacrée. Ils sont nombres, figures, images, sons tous impressionnent notre esprit, font vibrer notre cœur. Ils disent l’inexprimable, ils lèvent les voiles qui obscurcissent nos yeux pour laisser passer la lumière. Ils éveillent et révèlent les mystères initiatiques, comme des bornes sur le chemin, comme des traces du divin égrenés sur le sentier des hautes sphères de la spiritualité. Résoudre l’indicible, l’invisible, ouvrir l’œil du cœur, comme s’ouvrent les fleurs à l’aurore naissante.
La sève monte alors jusqu’aux lèvres, et l’on comprend la langue des oiseaux, l’on boit à la source le nectar des dieux. Travailler sur les symboles, maçonner c’est éveiller sa conscience, c’est inscrire du divin, du sacré dans ses actes, libérer son esprit. Les symboles guident le souffle de l’esprit dans les loges maçonniques, là ou règne l’amour fraternel. Les symboles passent d’esprit en esprit s’enrichissent sans cesse.
Travailler sur les symboles est un Exercice Spirituel, voir les idées cachées derrière les symboles, pour faire les pas vers son unité.
Le travail sur les symboles est accessible à tous les hommes de bonne volonté.
« Les enseignements spirituels sont en même temps d’une extrême complexité et d’une simplicité extrême.
Complexes, ils nécessitent un nombre infini de livres, de commentaires, de réflexions. À ce titre, ils ne sont toujours adressés qu’à une élite admise aux interprétations symboliques de ces enseignements.
Simples, ils se réduisent à quelques pages, à quelques vérités fondamentales, à quelques axes. À ce titre, ils s’adressent à tout être ayant obtenu naissance humaine ; et si tout homme n’est pas élu, tout homme est appelé. (2)
L’extrême simplicité des rituels maçonniques, est égale à la complexité et la profondeur de leurs enseignements. Les idées dissimulées derrière les outils symboliques de la construction, sont les portes d’accès à une vie bonne, meilleure, un peu plus vertueuse.
Dans un siècle, ou le pire et le meilleur se côtoient :
« En voyant les choses au pire, absence et suppression de toutes traces spirituelles, éradication de tout culte, il restera toujours pour le simple parmi les simples des hommes à chanter, des icônes à vénérer, un grain d’encens à brûler, une prière à prononcer. Et n’y aurait-il même plus rien à chanter, plus rien à contempler, sacrifier ou prier, il y aurait encore, ici et maintenant, partout et toujours, le Nom divin, porté par le souffle. On peut dire qu’alors l’Église des catacombes se tiendra dans la caverne du cœur ». (3)
Le cœur de l’homme, le cœur battant d’amour est le plus beau symbole de vie, il ne connaît ni l’espace, ni le temps, il est éternel universel. Même si soudain le ciel s’obscurcit, si les nuages craquent, les perles de pluie qui tombent sur les pétales du Lotus, symbolisent la vie nouvelle régénérée par le feu divin du soleil. L’astre lumineux sèche les larmes trop lourdes, à l’aube les parfums d’espérance de l’âme révèlent leur beauté.
Jean-François Guerry.
Bibliographie :
- (1) Antonio Machado Poète Espagnol- Séville 1875- Collioure 1939. Républicain anti franquiste il se réfugia en France. Louis Aragon lui rend hommage dans Les Poètes chanté par Jean Ferrat. Il a des rues à son nom à Madrid et Toulouse, une statue de bronze sur la Plaza Mayor à Ségovie.
Citations : « Le chemin se construit en marchant ».
Poème extrait : « Un jour tu la verras,
dit l’espérance
si tu sais espérer.
Et la désespérance :
elle n’est rien
que ta souffrance.
- (2), (3) : Jean Bies 1933 Bordeaux- 2014 Paris. Essayiste, poète, mouvance traditionnaliste. A fait des travaux sur la relation entre les sagesses orientales et occidentales. Docteur es lettres il a eu François Bayrou comme étudiant.
Citation : « Il n’y a pas de traversée du désert il n’y a qu’une marche vers l’oasis ».
Poème « Résurrection »-Extrait :
« … À mes regards veinés des rameaux de l’angoise
répondent des regards ouverts sur les chemins.
J’entends le bruit que fait l’âme qui se défroisse.
Vers les mains que je tends se tendent d’autres mains.
DANSE SYMBOLIQUE
Le Bharata Natyam est le langage vivant symbolique des temples du sud de l’Inde. En 2018 lors de mon dernier voyage en Inde du Sud, je suis resté médusé devant la beauté de deux jeunes pratiquantes du Bharata Natyam.
La précision des mouvements et des signes créant une harmonie sans pareil.
Cette danse pratiquée autrefois exclusivement dans les temples, a perdu en sortant dans le profane une partie de son caractère sacré.
Dans les temples elle est comme un bain de spiritualité. C’est un moment de dévotion et d’émotion, à la condition du strict respect de la gestuelle. Le corps entier des danseuses exprime la spiritualité, en particulier les signes des mains, qui tracent des symboles. L’ensemble de la chorégraphie forme un véritable corpus propédeutique pour une spiritualité vivante. Quand l’émotion naît dans le cœur du spectateur l’œuvre est accomplie.
« D’où vient la main de là vient le regard,
D’où vient le regard de là vient la pensée,
D’où vient la pensée de là vient le sentiment,
D’où vient le sentiment de là vient l’émotion ».
Natya- Shastra.
Jean-François Guerry.
L’éclosion des Mudras.
Les signes des mains représentent des objets, des plantes, des fleurs symboliques, un bestiaire symbolique, des allusions à l’homme, la femme, aux dieux.
Le « Dammaru » le petit tambour porté par Shiva pour rythmer et mesurer le temps.
« L’Allapadma » la langue de feu brandie par Shiva pour détruire le monde. Peut aussi signifier Lotus.
« Simhamukha » la tête de lion.
« Katamukha » évoque la présence féminine.
Etc….
Jean-François Guerry.
DANSE BHARATA NATYAM - MALLIKA THALAK - BOIS DES MOUTIERS
Danse traditionnelle du Sud de l'Inde par Mallika Thalak.Mallika Thalak, disciple de Malavika et de V.S.M. Selvam." Se référant à ses maîtres, Thayalasingam ...
Danse traditionnelle du Sud de l'Inde par Mallika Thalak. Mallika Thalak, disciple de Malavika et de V.S.M. Selvam. " Se référant à ses maîtres, Thayalasingam et K. Selvam, elle garde une ouverture pluridisciplinaire qui lui permet diverses collaborations artistiques." Après une initiation à la danse classique ballet, Mallika découvre le bharatanatyam à Paris auprès du professeur Shri Thayalasingam au centre Nartanalaya. Elle étudie avec lui le style Kalakshetra pendant près de 10 ans tout en poursuivant sa scolarité. Née de parents malayalees (originaires du Kerala au Sud Ouest de l'Inde) elle y va régulièrement travailler avec Kalamandalam Kshemavathy, danseuse et chorégraphe de Mohiniattam mais également de Bharatanatyam, consacrée Padmashree équivalent de "Chevalier de la légion d'honneur" en France) en 2011 par le gouvernement indien. Apres l'obtention d'un Master professionnel en Médiation interculturelle, elle part en 2009 en Inde avec une bourse ICCR / Egide (bourse franco indienne) afin de travailler avec Shri V.S.M. Selvam (fils de Muthuswamy Pillai) dans le style Pandanallur. Depuis 2006 Mallika est partagée entre l'Inde et la France. A Paris elle travaille régulièrement auprès de Malavika et en Inde auprès de Shri V.S.M. Selvam, le nrtta (aspect technique de la danse indienne) et l'abhinaya (aspect narratif de la danse indienne). Elle a suivi par ailleurs les cours de danse contemporaine de la chorégraphe et danseuse indienne Padmini Chettur à Chennai. Enfin elle complète sa formation en danse avec une formation en chant carnatique (Inde du Sud) auprès de Smt Anuja Rajasimhan. Mallika est danseuse pour la compagnie Prana depuis 2007. Elle participe à la création Gopika et à la création Ganga qui a été donné au Festival de l'Oh en juin 2011. Elle participe également au projet "cours interactif" de la chorégraphe Blanca Li dans le cadre de la Fête de la danse au Grand Palais en septembre 2011.
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